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À la dernière soirée, avec Amélie, on était presque à se toucher quand les autres ont déboulé et ont commencé à nous chambrer ! Je lui tenais la main et j’allais la prendre dans mes bras. Quelle bande de nazes !
Avec les parents, à part des bourrades de papa et des baisers de bonjour, bonsoir, on ne se touche plus. Quand j’étais petit, ils m’embrassaient et me faisaient des câlins. À cette époque, j'aimais bien ça. J'en avais même très besoin. Maintenant, ça me gave grave. Surtout maman. Depuis que je l’ai envoyée péter quand elle me bisait devant tout le monde à l’école primaire, elle a arrêté. La honte qu’elle me foutait. Je sais bien qu’elle m’aime, qu’elle se préoccupe de moi, mais bon. Ce n'est plus de mon âge. En public, car à la maison, des fois, ça me ferait plaisir. Elle n'ose plus et moi, je sais plus comment lui demander. C’est compliqué, les parents.
C’est comme dans sa famille à Lyon. Les grands-parents, ce ne sont pas des rigolos. Papy a toujours une veste et une cravate, même en plein été. Papa a dit une fois que Papy avait avalé un manche à balai et Mamy avait un pois chiche coincé dans le cul. C'est ce jour-là que j'ai compris ce que voulait dire « rire jaune » quand j'ai vu maman. Il ne l'a plus jamais répété.
Les cousins et cousines sont toujours propres sur eux et sages dedans, pour pas dire chiants dedans. Pas très marrantes les réunions de ce côté ! En fait, je me fais tellement chier que je me plonge dans mon phone. Eux, ils n'en ont pas parce qu'ils vont à la messe. Je ne suis pas sûr de la raison, mais ça va ensemble. Après, j'entends des remarques entre nos parents. Les miens me défendent en me faisant passer pour un débile. Du moment que ça marche !
Ce n'est pas du tout pareil du côté de papa ! Eux, ils sont Portugais ! Enfin, ils viennent de là-bas. Papou est petit, gros et il a des mains énormes. Il est gentil et c’est dommage que je ne puisse plus monter sur ses genoux. Il est rigolo, il n’arrête pas de balancer des blagues. Maman, au début elle n’aimait pas trop. Mais comme c’est toujours plein de gentillesses, je crois qu'elle s'amuse plus à Marseille qu'à Lyon.
Mamou est aussi trop gentille. Elle me fait toujours des pastei de nata, j’adore ! Avec les cousins, là, on s’amuse vraiment et je ne sors pas mon phone.
Je vous ai dit que vous pouviez sauter quand ce n'est pas intéressant ! Mais pendant que le martien pleure, je pense à tout ça. En fait, je suis content de le sentir contre moi, de savoir que cela lui fait du bien. C’est drôle de sentir qu’on aide quelqu’un.
Il s’est arrêté de pleurer. Il avait l’air exténué. Comme je ne savais plus quoi faire, je lui ai proposé d’aller dormir. Je l’ai conduit à la chambre d’ami et je lui ai souhaité bonne nuit. J’en avais assez fait et il fallait que j’aille sur Insta et TikTok raconter ce qui venait de se passer. J’avais du lourd à raconter, pour une fois. Il reste planté là, avec un regard si malheureux que je ne pars pas, sans savoir quoi faire.
— S’il te plait, ne me laisse pas ! Je peux dormir avec toi ?
Mais ça va pas ! J’ai jamais dormi avec personne, encore moins avec un mec !
— Euh, bon, si tu veux…
Ça vous est déjà arrivé de répondre le contraire de ce que voulez dire ? On n'est pas bien après.
Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai toujours eu un grand lit. Pas aussi large que celui de papa et maman, mais un lit dans lequel on peut dormir à deux. Je dois dire que ça tombe bien, parce que sinon, ça ne l'aurait pas fait.
***
Nous nous glissons sous la couette. Il est incapable de réagir, mais je vois bien qu’il n’en a jamais vu. Je ne sais même pas comment on dormait avant ? Avec un drap et une couverture ?
J’ai à peine éteint la lumière quand je sens ses bras m’agripper. Je vais quand même pas le repousser, mais qu’est-ce que je suis mal ! Il se met tout contre moi, face à moi et il me serre fortement. Je sens le bas de nos ventres se toucher. Je ne peux plus bouger. Il ne pleure pas, il ne parle pas. Puis soudainement, je sens son étreinte se relâcher et j’entends sa respiration régulière. J’aimerais bien me défaire, mais je n’ose pas le réveiller. Il me fait vraiment pitié et puis je crois que je l’aime bien. Ça fait drôle d'être dans sa chaleur et sa respiration. C'est très doux. Tellement, que je m'endors sans m'en rendre compte.
Rideau ! Comme soirée, j’ai été gâté !
Le lendemain matin, quand je me réveille, nous sommes toujours dans la même position. Sauf que le matin, j’ai une érection. Papa m’a tout expliqué : c’est normal et tout. Sauf que lui aussi et qu’au travers de nos caleçons, on se touche ! Là, c’est trop ! Je me défais le plus doucement possible et je file à la salle de bain pour faire tomber la tension. J’ai une technique, mais bon, c’est hors sujet. De toute façon, papa il m'a dit que c'était normal à mon âge. Il m'explique tout, c'est super.
Je reviens. Il dort toujours. J’ai vraiment comme de la tendresse pour ce mec et je me promets de l’aider à fond.
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