Chapitre 7 : Marchandage, Partie 1
Je n’avais encore jamais reçu le Vicomte de Clairecorail dans ma demeure (à vrai dire à part Élisabelle ou le Prince Kérès, je ne recevais pas grand monde non plus…). Personne dans toute la noblesse vampire n’ignorait la « rivalité » qui nous opposait. A mon sens, toutefois, il n’y avait aucune compétition entre nous : Rodrygal était juste envieux de ma position, qu’il rêvait de me dérober. Cependant moi je n’avais pas le moindre grief à son encontre car à mes yeux, Rodrygal n’était pas différent de la multitude de nosferatus qui voulaient voir ma tête sur un plateau d’argent… et je le traitais donc habituellement avec le même mépris qu’eux.
Rodrygal devait donc avoir une très bonne raison pour venir me rendre visite à l’improviste. Et je savais très bien ce qui l’avait décidé à surmonter sa répugnance à mon égard…
Lorsque je suis arrivé dans le hall d’entrée de ma tour avec Laïus dix minutes plus tard (j’avais bien entendu pris tout mon temps pour descendre), le Vicomte de Clairecorail était en train d’examiner la fresque de la Conquête qui décorait mon atrium. J’ai remarqué qu’il n’était accompagné que d’un seul esclave portant un coffret, ce qui renforçait encore mon sentiment qu’il s’agissait d’une visite informelle.
Dès que Rodrygal entendit mes pas, il se tourna vivement dans ma direction. Un air de déplaisir passa sur son visage, qu’il s’efforça de dissimuler vers une face austère. Sourire aux lèvres, j’ai descendu les marches jusqu’à mon « rival ».
- Vicomte de Clairecorail ! m’exclamai-je sur un ton théâtral. Quelle surprise ! Que me vaut ce… plaisir ?
- Je suis venu présenter mes respects à la mariée, déclara Rodrygal. Comme vous vous êtes tous les deux éclipsés avant la fin de votre mariage… je n’ai pas eu le temps de saluer la princesse.
- La Comtesse, ai-je rectifié avec une pointe de moquerie. Ma femme a pris mon titre en m’épousant, Rodrygal.
Un éclair de contrariété passa sur le visage du nosferatu, mais ce dernier préféra ignorer ma remarque pour jeter un coup d'œil derrière moi.
- La Comtesse n’est pas là ? demanda-t-il sur un ton qui cachait mal sa déception.
- Ma femme se trouve en compagnie d’Élisabelle de Véresbaba, lui ai-je apprit, heureux d’avoir un alibi parfaitement crédible pour lui refuser de voir mon épouse. Elle a été la première à venir nous rendre visite ce matin.
Cachant mal sa déception, Rodrygal insista néanmoins :
- J’avais l’intention de lui offrir ce cadeau de mariage…
Mon sourire s’agrandit de perfidie.
- Je ne voudrais pas que tu te sois déplacé pour rien, lui dis-je d’un ton faussement préoccupé. Si tu veux, je le lui remettrai de ta part.
Bien sûr, dès que Rodrygal allait partir, j’avais l’intention de jeter prestement ce paquet aux ordures… et il le savait très bien.
- Je préfèrerais le lui remettre en main propre, objecta-t-il, sans surprise.
- Comme tu voudras, ai-je répondu en levant les mains de bonne grâce. Eh bien je ne vais pas te retenir plus longtemps dans ce cas… Rentre bien, Rodrygal.
Alors que je me détournais, prêt à repartir, la voix du Vicomte de Clairecorail m’arrêta de nouveau.
- A vrai dire, j’espérais aussi pouvoir te parler, Forlwey, me lança-t-il d’un ton renfrogné, comme si les mots sortaient contre son gré de sa bouche.
- Oh ? ai-je réagi en me tournant lentement vers Rodrygal, me délectant intérieurement de l’embarras qu’il éprouvait. Et que puis-je faire pour l’illustre Vicomte de Clairecorail ?
Rodrygal jeta un coup d’œil méfiant derrière moi.
- Ne pourrions-nous pas… discuter en privé ? demanda-t-il avec effort.
« Comme si j’allais te laisser poser tes sales pattes partout dans ma demeure ! » grommelai-je intérieurement.
- Je pense que nous sommes très bien ici pour « discuter », répondis-je en haussant un sourcil.
L’œil de Rodrygal étincela de rage face à cette rebuffade.
- On dirait que te marier n’a pas arrangé ton manque cruel d’éducation, cracha-t-il avec fureur.
- A ce que je sache, je ne suis pas celui qui vient demander audience à l’autre, répliquai-je d’un ton narquois.
Le Taureau de l’Atlantide paraissait sur le point de sortir une réplique cinglante, mais il réussit à maîtriser sa frustration. J’observais ses efforts avec amusement, me demandant si j’arriverais à le pousser à bout…
- Très bien, accepta-t-il finalement en inspirant d’un coup, comme s’il se préparait à l’épreuve qui allait suivre. Inutile de s’embarrasser avec la politesse, j’imagine. Je veux te proposer un marché, Forlwey.
- Un… marché ? répétai-je en haussant un sourcil incrédule. Quel genre de marché ?
- Le genre qui devrait te plaire. Nomme-moi ton prix : esclaves, or, reliques, terres… je ne le discuterai pas. Si tu veux des gages, je peux…
- Mon prix pour quoi, exactement ? l’ai-je coupé d’un ton sec, quand bien même je devinais pertinemment sa réponse… et que je n’arrivais tout simplement pas à croire qu’il soit suffisamment fou pour ne serait-ce que suggérer une telle chose. Allait-il vraiment oser ?
Oui.
- La princesse Aïna, répondit Rodrygal, dont la voix trembla lorsqu’il prononça le nom de ma femme. Je veux connaître ton prix pour elle.
Je l’ai regardé sans répondre pendant presque une minute entière, bouche bée devant l’audace de cet avorton.
- Je crois que j’ai mal entendu, ai-je fini par articuler. Tu veux acheter MA femme…
Rodrygal eut un instant l’air embarrassé, comprenant à quel point sa proposition, outre le fait qu’elle était complètement irréalisable (mais ça, je doutais qu’il l’ai vraiment saisi), était incroyablement insultante envers moi. Et dire qu’il m’avait reproché mon manque de courtoisie juste avant !
Néanmoins, cela ne suffit pas à le faire renoncer.
- Ecoute, Forlwey, reprit le Vicomte de Clairecorail d’un ton qui se voulait conciliant. Ce n’est un secret pour personne que ton mariage n’est… pas à ton goût. Tout le monde s’en est aperçu hier ; il faut dire que comme à ton habitude tu n’as pas fait beaucoup d'efforts pour cacher ton dégoût. Tu ne voulais pas ce mariage. A tes yeux, cette union est une déchéance…
- Une déchéance, répétai-je en le regardant fixement, me demandant si je devais commencer par lui arracher la langue ou les tripes pour le faire taire.
- Oui. Tu as toujours clamé haut et fort que tu ne t’abaisserais jamais à épouser quelqu’un d’autre que Sa Majesté… sauf qu’avec ce mariage, elle t’as publiquement rejeté. Et ta… femme, est la preuve vivante de ta disgrâce. Je suis sûr que tu ne veux pas passer ton éternité avec ce rappel constant de ton humiliation. En plus si tu étais à nouveau célibataire, tu serais libre de continuer à faire ta cour à la reine…
Un léger sourire étira les lèvres de Rodrygal alors qu’il faisait une pause dramatique, comme s’il s’apprêtait à abattre son jeu et remporter la mise.
- Et puis tu y gagnerais au change, ajouta-t-il. Pour compenser ta « perte », je pourrais t’offrir les plus belles esclaves de mes réserves pour réchauffer ton lit… une pour chaque nuit de l’année, si tu le désire ! Tu n’auras qu’à les choisir. Oh, et bien sûr j’imagine que tu voudras une petite compensation financière supplémentaire ? Aucun prob…
- Rodrygal, l’ai-je interrompu avec un bref ricanement glacial. Est-ce que tu t’entends parler ? Ne réalises-tu pas le ridicule de la situation ? Tu te présentes chez moi le lendemain de mon mariage, et tu me proposes d’échanger ma femme contre quelques centaines d’esclaves ?
- Et un supplément financier conséquent ! rajouta sèchement Rodrygal, comme si cela changeait complètement la donne, et que j’étais un vendeur malhonnête qui tentait d’abuser de ses largesses.
La fureur m’a envahi, s’infiltrant dans mes veines comme une drogue qui teintait le monde autour de moi en rouge. C’était bien la première fois que le Vicomte de Clairecorail, que je prenais habituellement un malin plaisir à irriter en me jouant de son hostilité, arrivait à m’énerver… Et le pire, c’est qu’il avait réussi cet exploit en cherchant au contraire à m’amadouer !
- Laïus, ai-je éructé entre mes dents serrées.
- Monseigneur ? répondit aussitôt mon intendant, d’une voix qui laissait percevoir son inquiétude.
- Raccompagne le Vicomte de Clairecorail. Nous n’avons plus rien à nous dire.
- Comment ça, « nous n’avons plus rien à nous dire » ? réagit le Taureau de l’Atlantide avec indignation. J’exige une réponse !
Incapable de conserver mon calme plus longtemps, j’ai fait volte-face en me dirigeant d’un pas rapide vers l’escalier… certain que d’une seconde à l’autre, j’allais laisser éclater ma fureur. Et si je devais me battre contre le Vicomte de Clairecorail un jour, j'aimerais autant que ce ne soit pas dans ma tour.
C’est alors que Rodrygal m’attrapa le bras.
Le temps parut se figer. J’ai vaguement entendu la respiration de Laïus s’accélérer juste à côté de moi, horrifié d’avance par les conséquences qu’allaient avoir le geste de mon adversaire. Mes muscles se tendirent si fort sous ma peau que j’ai cru un instant qu’ils allaient la déchirer tant j’étais contracté. Oscillant entre incrédulité et rage, j’ai senti monter en moi un instinct sauvage, une voix impérieuse qui me commandait de briser le crâne de l’insolent qui osait non seulement désirer ma femme, mais aussi m’insulter dans ma propre demeure. Alors que mon envie de sang atteignait son paroxysme, j’ai alors senti les doigts de Rodrygal tressaillir.
La situation bascula en l’espace d’une seconde.
En un éclair, je me suis retourné vers Rodrygal, poing brandit prêt à s’écraser contre sa mâchoire. Ce dernier avait déjà instinctivement lâché mon poignet pour se protéger avec son avant-bras, l’autre main serrée prête à répliquer dès que mon coup serait paré.
C’est alors qu’une exclamation étouffée retentit derrière moi, nous clouant tous les deux sur place alors que nous étions à deux doigts de nous entretuer.
Rodrygal et moi sommes restés figés dans nos postures respectives, comme des statues de gladiateurs taillées dans le marbre. Le regard de mon adversaire passa soudain derrière moi, et s’illumina aussitôt. Il fut le premier à baisser les bras et à reculer d’un pas en se recomposant un visage fier. Lentement, je fis de même avant de tourner la tête, sentant un frisson surnaturel parcourir ma colonne vertébrale… car je savais déjà qui venait d’arriver, et le désir qu’elle provoquait en moi s’enflamma de nouveau.
Juste au-dessus de l’escalier du hall d’entrée, se trouvait Élisabelle qui tenait le bras de ma femme, toutes les deux figées de stupeur. C’était bien cette dernière qui avait poussé l’exclamation étranglée à peine plus audible qu’un murmure, mais qui pour Rodrygal et moi, avait sonné comme un gong retentissant mettant fin à notre affrontement avant qu’il ne commence.
J’ai constaté avec soulagement que mon épouse s’était finalement habillée dignement (manifestement Élisabelle avait réussi à obtenir gain de cause). Je n’osais imaginer la honte que j’aurais éprouvé si mon rival l’avait aperçu en chemise de nuit… Toute la noblesse vampire aurait été au courant de cette histoire avant la fin de la journée !
Cette fois-ci toutefois, je devais reconnaître qu’Aïna était plus que présentable : elle portait une délicate robe blanche ornée de petites étoiles argentées qui à la lumière du hall, et un collier avec un diamant stellaire qui illuminait sa poitrine. C’était une tenue simple (au regard des critères de la noblesse nosferatu), mais qui n’enlevait rien à son allure naturellement princière, et qui ne faisait que rehausser sa beauté naturelle. A vrai dire à cet instant, j’étais presque en train de me demander où s’était cachée la sauvageonne avec qui j’étais rentré hier. J'étais tellement occupé à la détailler, que je n’ai pas remarqué qu’elle m’observait elle aussi d’un regard perçant. Inévitablement, nos regards ont fini par se croiser, et j’ai fini par baisser les yeux avec une pointe d’embarras teinté d’irritation. C’était comme si elle avait lu dans mes pensées et décelé l’étrange attraction qu’elle exerçait sur moi… une faiblesse que je me refusais à lui dévoiler.
Un long silence commença à s’installer alors qu’Élisabelle et Aïna nous observaient toujours, complètement muettes. Rodrygal, toutefois, parut s’en contenter ; il en profitait pour dévorer des yeux la fée avec une adoration qui me laissa à la fois stupéfait devant son intensité et furieux devant son audace.
Finalement, Élisabelle se décida à prendre la parole pour briser la glace :
- Oh ! fit-elle mine de s’exclamer d’un ton que des siècles d’expérience en matière de badinage suffisaient à rendre crédible, tout en entraînant Aïna au bas de l’escalier. Rodrygal, mon cher ! Quelle bonne surprise ! Forlwey, je ne savais pas que tu attendais de la visite…
Ce qu’elle voulait dire sans une épaisse couche de courtoisie, c’était « que fait cet imbécile chez toi ? ». Élisabelle en apparence entretenait des relations cordiales avec le clan de Rodrygal ; c’était une faction non négligeable de la politique du Royaume Submergé, et elle-même pouvait se targuer d’avoir les faveurs de la reine avec qui elle entretenait une amitié de longue date. Pour la Baronne de Véresbaba comme le Vicomte de Clairecorail, qui tous deux aimaient bien cultiver leur influence sur la société nosferatu, une cordialité officielle était donc une nécessité. Toutefois Élisabelle favorisait mon ascension, et considérait officieusement Rodrygal (à juste titre, selon mon impartial avis) comme un petit arriviste arrogant qui méritait d’être remis à sa place… tandis que le Vicomte de Clairecorail jugeait qu’Élisabelle était une relique du passé qui s’accrochait aux vestiges d’une gloire révolue, et dont le plus grand fait d’armes était d’être la veuve d’un prince Nocturii. Leur aversion mutuelle ne les empêchaient toutefois pas de continuer ce jeu de dupe à chaque rencontre.
-Mes hommages, Élisabelle, la salua donc Rodrygal en s’inclinant avec une parfaite courtoisie. J’étais venu adresser mes… félicitations à la princesse Aïna pour son mariage. Je voulais être le premier, mais Forlwey vient de m'annoncer que tu m’avais hélas devancé ce matin.
- La vieille dame que je suis a ses petites habitudes, mon cher Rodrygal, répondit Élisabelle avec un sourire légèrement moqueur. A mon âge, il faut bien se contenter des petites victoires que la vie nous laisse.
Rodrygal ne réagit même pas à la pique. A peine avait-il salué Élisabelle qu’il avait de nouveau reporté son attention sur Aïna, qu’il observait toujours avec la même expression de béatitude ravie qui m’irritait tant. Pourtant il ne disait rien, attendant sûrement que quelqu’un fasse les présentations en bonnes et dues formes. Ce devoir me revenait normalement… mais j’ai croisé les bras en serrant les dents, bien décidé à ne pas en plus lui faciliter les choses pour faire la cour à mon épouse.
Malheureusement, Élisabelle se décida à remplir ce rôle pour moi afin de nous sortir de cette situation embarrassante qui ne lui plaisait guère, étant aussi attachée aux convenances sociales que je m’en moquais.
- Eh bien, Aïna, enjoignit-elle gentiment à la fée. Je crois que tu as déjà rencontré le Comte Rodrygal de Clairecorail… quoique dans des circonstances moins agréables.
- Circonstances que je regrette profondément, s’empressa d’ajouter Rodrygal, avant d’envisager Aïna avec un timide sourire. Princesse, mes hommages. Vous êtes ravissante, comme toujours !
Il suivit sa déclaration d’une profonde révérence qui n’aurait pas été inappropriée si elle avait été adressée à Sa Majesté elle-même. Je n’ai pu retenir un grognement de mépris. Cinq minutes plus tôt, le Taureau de l’Atlantide voulait marchander la vertu de mon épouse… et voilà maintenant qu’il lui offrait sa plus belle prestation de gentilhomme ! Ridicule !
Mais j'aperçus soudain l’expression d’Aïna, qui envisageait Rodrygal avec froideur et mépris (regard qui m’était d’ordinaire réservé), obstinément muette alors que l'éthique lui commandait de répondre. Le sourire de Rodrygal se figea devant cette rebuffade silencieuse, tandis que je venais de retrouver le mien.
- Je vous ai apporté un présent, reprit le Comte de Rodrygal d’une voix embarrassée et beaucoup moins assurée, avant de faire un signe à son esclave. Montre lui, Nestor.
Le dénommé Nestor s’avança alors avec le coffret ouvragé qu’il portait avec une révérence craintive, comme si sa vie en dépendait (ce qui était sans doute le cas). Il ouvrit délicatement le fermoir avant de le présenter à Aïna et Élisabelle. Il s’agissait de deux longs bracelets torsadés qui devaient grimper le long de l’avant-bras. L’alliage était d’or pur, constellé de petites perles de saphir, de diamants, de topaze et de rubis composant des petites étoiles et des soleils étincelants sur toute la surface des bijoux. Les bracelets étaient magnifiques, c’est vrai… mais je trouvais qu’il n’y avait vraiment pas de quoi pousser une exclamation de ravissement comme s’empressa de le faire Élisabelle. Même Aïna, à mon plus grand déplaisir, semblait aussi stupéfaite qu’émerveillée !
- Je l’ai commandé aux meilleures orfèvres du Royaume Submergé, raconta Rodrygal, fier de l’effet que produisait son présent. Je voulais quelque chose d’aussi éblouissant que vous… mais je crains malheureusement qu’aucun bijou ne puisse égaler votre grâce naturelle.
J’ai serré les dents pour dissimuler mon irritation devant cette pitoyable tentative de flatterie.
- C’est magnifique ! s’empressa de dire Élisabelle, avant de jeter un regard appuyé à ma femme pour l’inciter à commenter.
- C’est… beau, finit par admettre cette dernière, quoique sur un ton réservé.
- Je vous en prie, essayez-les, l’invita Rodrygal, enhardi par ce commentaire. Je suis certain qu’ils seront parfaitement assortis avec votre collier…
L’expression émerveillée d’Aïna céda brusquement place à une colère froide qui m’étonna. Envisageant Rodrygal avec hauteur, elle répliqua alors d’un ton sec :
- Pourquoi ? Vous voulez savoir si je suis digne d’être ajoutée à votre collection de trophées de chasse ?
A suivre...
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