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Poste de Veyrier, lundi 1er octobre 2018, 7h25
Hans et Alice attendaient devant la Poste. Elle ouvrait dans cinq minutes.
Eliah leur avait dit qu'elle avait renvoyé un colis à une société de vente d'habits sur Internet. Un pantalon qui ne lui allait guère. Le mardi 25 septembre. Ce qui correspondait parfaitement à la date à laquelle les amandes à la cyanure avaient été postées.
L'office ouvrait ses portes.
- Inspecteur Pfäfi, je peux voir le responsable, s'il-vous-plaît ? fit Hans en montrant sa carte de police.
Quelques instants plus tard, ils se retrouvèrent tous les deux derrière les guichets, assis autour d'une table, en compagnie du gérant. Celui-ci se montra choqué d'apprendre que le paquet d'amandes avait été envoyé depuis son office. Mais ne perdit pas le nord :
- Nous n'avons pas de caméra, malheureusement.Elles sont prévues sur le budget 2019. Sans doute que le meurtrier était au courant de cela.
Hans sortit les photos de la femme de Jérôme Bonnetière, et les posa sur le bureau.
- Est-ce que cette femme s'est présentée ici dans la journée de mardi ?
Le gérant jeta un coup d’œil sur les photos.
- Moi, je n'étais pas au guichet, mardi. Je faisais les horaires dans mon bureau. Mais il faudra interroger Benoît. C'était lui qui était au guichet mardi matin, et Corinne l'après-midi. Pas de chance, ils ont tous les deux congés aujourd'hui.
Cinq minutes plus tard, Hans et Alice quittèrent le gérant qui leur avait fourni les numéros de téléphone des deux employés. Ils montèrent dans la grosse BM de Hans.
- Sur une échelle de 1 à 10, que penses-tu de l'éventualité que E soit Eliah Bonnetière, demanda Alice en attachant sa ceinture.
- Hum...allez disons, pour aller dans le sens qui ferait plaisir à ma femme, 8. Et pour être plus réaliste, 5.
- Houu...dis-donc, c'est assez optimiste...en gros 1 chance sur 2 que tu rejoignes assez rapidement ta femme en Thurgovie...
Hans pondéra alors son propre enthousiasme :
- Disons 4 sur 10...en tout cas, surveillance d'Elia Bonnetière 24 heures sur 24. Et c'est Nicolas qui s'y colle !
Alice prit son samsung et appela Benoît Ferset. Un quart d'heure plus tard, ils s'arrêtèrent devant l'immeuble où demeurait l'employé de la poste. À Plan-les-Ouates.
- Bonjour ! Entrez-seulement...fit le jeune homme.
Hans expliqua brièvement la situation, et en vint à l'essentiel : que Benoît Ferset puisse confirmer qu'Eliah Bonnetière avait bien envoyé un paquet le mardi 25 septembre.
- ...Euhh...c'est...comment dire...très difficile à dire. En plus je ne suis absolument pas physionomiste. Un client qui pause une question, et trois minutes plus tard j'ai oublié son visage.
Une demi-heure plus tard, il était 10h30, les deux inspecteurs sonnèrent à la porte de Corinne Studer. À Vernier. Juste sous la ligne des avions. Alice était ravie. Elle adorait les avions. En sortant de la voiture, un tout gros leur était passé juste au-dessus de leurs têtes dans un formidable bruit de réacteurs.
- Alors c'est bien possible qu'elle soit passée à mon guichet mardi. Ou alors peut-être bien que non ! fit Corinne Studer, femme dans la cinquantaine, et bientôt trente-cinq ans au service de la poste.
C'est à ce moment-là que Hans reçu un appel de la centrale de police : il fallait se rendre immédiatement à la tour Baudet. Là où siège le conseil d'état. Avec la police scientifique en prime.
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