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Mercredi 3 octobre 2018, 8h00
...ONE ! FFF!!MMMMMM !!!!!...
Georges Pendal avait toujours la radio de sa voiture réglée sur la station la plus populaire de la cité du bout du lac. Et c'était l'heure des infos :
- Bonjour ! Mercredi 3 octobre, il est huit heure, c'est le flash info : L'affaire « E », l'inspecteur Hans Pfäfi poursuit ses investigations, mais pour l'instant sans avancée spectaculaire. Les 7 sages ont tous refusé une protection policière malgré la missive de « E » les menaçant. Le président du Conseil dÉtat, Georges Pendal a déclaré qu'il ne fallait pas céder au terrorisme...
Le président écoutait le journaliste et se demandait tout de même, si personnellement, il n'aurait pas souhaité une petite protection. Mais bon. On était en Suisse. Il avait peine à imaginer que quelqu'un puisse réellement vouloir s'en prendre au gouvernement. La radio poursuivait. On parlait sport maintenant : le football club de Servette Genève passait en tête du championnat de challenge league.
- Il faut qu'il monte ! Il faut qu'il monte ! commenta Georges qui arrivait sur la route des acacias.
Complètement bouchée.
Il avançait de quelques mètres, puis s'arrêtait pendant de longues minutes. Mais il se dit, un brin philosophe, que l'on avait peut-être tendance à exagérer les longueurs des attentes dans un bouchon. Peut-être que ce n'était pas de longues minutes...mais de longues secondes...
Les infos se terminaient.
- Et tout de suite sur One c'est Ellie Goulding : « Love me like you do »...
Très agréable chanson, à la fois mélodieuse, sensuelle et planante. Georges Pendal se mit à chanter avec Ellie Goulding :
...You're the cure, you're the pain...You're the only thing I wanna touch...
Il augmenta le volume. Les gens à l'extérieur de la voiture reconnaîtraient la chanson. Tant pis. C'était celle du film 50 nuances de Grey et donc c'était quelque chose qui parlait de sexe. Et les compositeurs de la chanson avaient parfaitement su coller au thème, se dit le président.
Une moto dépassait, par la gauche, la voiture du président à l'arrêt. Franchissant la ligne continue, elle se retrouva sur la voie du tram. Elle arrivait à la hauteur de la porte du conducteur. Et s'arrêta.
..What are you Waiting foooorr ?...
Elle chantait d'un voix délicieuse, vibrante et tendue, un appel au sexe. Georges en soupirait presque lorsque le motard frappa à la vitre. Le président en fut surpris et un peu agacé. Il allait devoir baisser le volume de la délicieuse chanson. Il ouvrit la fenêtre. Le motard le regardait, l'air plutôt sympathique et lui dit :
- Votre clignotant arrière gauche est cassé !
- Cassé ?! fit Georges Pendal, surpris.
...What are you waiting foooorr ?...
- Merci pour l'info !
...So love me like you do, la-la love me like you do...Touch me like you do, ta-ta... touch me like you do....
- De rien, bonne journée, répondit le motard derrière son casque intégral.
Pendant un quart de seconde, Georges s’aperçut que quelque chose clochait.
Dans le regard de l'homme.
Mais c'était trop tard.
Le motard lança une boule dans le véhicule d'où s'échappait instantanément une vapeur que le président ne put s'empêcher d'inhaler.
...What are you waiting foooorr ?... Furent les dernières paroles qu'entendit Georges Pendal.
Il s'assoupit définitivement dans le siège du conducteur, retenu par la ceinture de sécurité, tandis que le motard repartit tranquillement.
...So love me like you do, la-la love me like you do...Touch me like you do, ta-ta...touch me like you do...
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