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Samedi 2 mars 2019, Sézenove
Klara s'était levée à cinq heure du matin. Elle voulait profiter pleinement du week-end agendé à Genève. Hans lui avait promis qu'il lui ferait visiter la ville, surtout s'il faisait beau. Ce qui serait assurément le cas. Car au bout du lac, comme à Amriswil d'ailleurs, c'était l'été avant l'heure. Il était prévu plus de 20 ° pendant tout le week-end!
Elle avait dut porter Peter, il dormait encore, dans la voiture, une Audi Q3 orange vif flambant neuve. Frida était très excitée à l'idée de voir là où papa travaillait. Mais une fois sur l'autoroute, elle s'endormit tout de même dans son siège rehaussé, solidement attachée.
C'était Klara qui avait eu l'idée. Pourquoi ne pas changer. Au lieu que Hans fasse le trajet, il le faisait toutes les deux semaines, trois heure et demie de route, ce serait elle et les enfants qui iraient à Genève. Pour une fois. Hans avait été enchanté, et se demandait pourquoi il n'avait pas eu cette idée lui-même. Cela faisait plus de dix mois qu'il n'était plus à Amriswil, et cette possibilité ne lui avait même pas effleuré l'esprit. Il avait ensuite tout organisé pour que tout le monde puisse dormir chez lui. Il avait juste demandé à Klara qu'elle emmène le lit pliable pour Peter.
Hans s'était levé à sept heure. La veille il avait fait des courses à la Migros, de quoi nourrir, au moins pour le petit déjeuné de dimanche, sa petite famille. Pour le reste, il prévoyait le resto. Ils iraient à la pizzeria de plainpalais, ça c'était déjà bien agendé dans son cerveau. Pour le reste on improviserait. Il avait pris soin de jeter les légumes qui se décomposaient dans le frigo, ne gardant que quelques carottes encore en bon état. Il savait que Klara contrôlerait cela. Il avait également décidé de laisser « E » dans le placard, même s'il savait que Klara allait sans doute lui poser des questions. Mais sa femme s'intéressait de moins en moins à l'affaire « E » , et beaucoup plus à comment faire pour ramener son mari à Amriswil.
À neuf heure pile, le GPS posa l'Audi Q3 de Klara devant la maison de son mari.
- Frida, je compte sur toi pour bien tenir Bonko ! Je veux pas qu'il abîme quoi que ce soit !
- Oui maman, fit sa fille en caressant le chien.
Elle lui avait déjà mis sa laisse. Elle aimait tellement son chien qu'elle avait surtout peur qu'il lui arrive quelque chose. Qu'il se fasse écraser ou qu'il croise un grand méchant chien. Donc, les inquiétudes de sa mère, elle ne les comprenait pas trop.
Hans avait entendu la voiture et arrivait à la rencontre de sa famille, le sourire aux lèvres. Klara sortait du véhicule et dit à son mari, en bon suisse-allemand :
- Oh mais dis-donc, c'est drôlement luxueux ta maison.
- Klara, ce n'est pas ma maison, c'est juste un tout petit appartement. Que la police zurichoise loue pour moi ! Dans la maison.
- Oui, je sais.
Elle tendit ses lèvres et Hans l'embrassa. Ensuite, Klara s'inquiéta de nouveau pour le chien. Elle dit aux enfants qu'ils pouvaient le promener dans les vignes qui s'étendait autour de la maison. Elle était rassurée, car il n'y avait que des petits chemins agricole. Ils ne risquaient pas de se faire écraser par une voiture.
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