Vengeance

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Le professeur d'arts plastiques a osé me dire un jour que mes œuvres n'étaient pas assez vivantes, que la mort n'était pas une chose que l'on pouvait peindre... Vivant ?

Ce qu'il m'avait dit m'avait d'abord mis hors de moi, mais ce n'est qu'ensuite que j'ai compris, oui, j'avais compris pourquoi mes œuvres n'étaient pas assez " vivantes ", et j'allais révolutionner le monde de l'art, c'était certain. J'ai un don pour ça, je le sais, je le sens, et pourtant cela ne semblait pas suffire, il me fallait quelque chose de plus sur quoi appuyer mon art.

On m'avait ouvert les yeux sur la véritable forme que devaient prendre mes œuvres, et pour remercier cette personne pleine de bonté et de bon sens, je l'ai tué, pour voir ce que ça faisait. Oui, pour voir ce que ça faisait de peindre avec un vrai modèle !

Après avoir peint toute la nuit durant, j'ai tout de suite su quel titre j'allais donner à ma première véritable peinture: Vengeance.

Chaque semaine, je faisais une victime de plus, une œuvre de plus. Je me délectais de la mort des autres, la grande faucheuse me suivant au pas. J'adorais l'expression qu'arboraient mes cobayes, à l'instant même de leur mort, et je m'appliquais à retranscrire leurs émotions sur la toile, pendant des heures et des heures, sans voir le temps passer, avec une envie insatiable de découvrir la prochaine semaine, à quel oeuvre je pourrais bien m'atteler.

Bien sûr, au bout de la cinquième victime, la police était déjà sur ma piste, et c'est pour cela que j'ai pris la décision de changer d'identité, et de quitter la maison parentale dès mes 18 ans. Mes parents n'étaient bien sûr pas du même avis, et cela m'exaspérait. J'ai donc voulu tout leur avouer, et j'ai donc entièrement déballé ce que je savais, et qui j'étais réellement. C'est à cet instant que j'ai compris qu'eux aussi étaient jaloux. Ils avaient mis un somnifère dans mon verre, en faisant semblant d'être de mon côté, et ils m'ont remis à la police. Je n'en revenais pas qu'ils me fassent cela à moi, leur propre fils ! Chaque jour, je pensais un peu plus à eux, et chaque jour, leur souvenir me faisait de plus en plus mal...

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