Le début de la fin
Deuxième étape: lancer les hostilités:
J'avais tout ce qu'il me fallait, silencieux, artillerie lourde, mais surtout explosifs, et tout ça dans un petit sac de randonnée ! Il ne me restait plus qu'à mettre en marche mon plan ! Je décidais d'abord de m'infiltrer dans une base militaire américaine. En pleine nuit, je m'approchais du grand grillage en barbelés, et d'un coup de sécateur, dessinai un trou béant et m’introduisais à l'intérieur, sans être vu.
Quelques soldats faisaient leur ronde non loin de là, mais ne semblaient pas m'avoir remarqué. Sans plus prêter attention à eux, je rampais jusqu'à ce que je pensais être l'entrée du premier bâtiment. Il y avait un mot de passe, c'était à prévoir... Après tout, 9 chiffres, cela ne fait qu'un tout petit milliard de possibilités ! Cela devrait prendre 5 minutes !
Je dépliai mon ordinateur, et commençai à pianoter fébrilement les touches. J'arrachai le cadran de vérification du code, et coupai un à un les fils, pour y brancher ensuite le câble de mon ordinateur, qui commençai déjà à tester toutes les combinaisons possibles.
Finalement, il n'avait fallu qu'une minute, je ne me serais jamais douté que le code était aussi simple (100 000 000). Ce n'est vraiment pas très sécurisé !
La porte s’entrebâilla alors légèrement, pour laisser la place à un long et large corridor... J'entendais quelqu'un siffler quelque part au bout du couloir, ma seule envie était que l'homme soit seul, il me fallait en être sûr avant de me faufiler à l'intérieur. J'attendais. Le sifflement se faisant de plus en plus près. Et soudain, du coin de l’œil, je l’aperçus, effectivement, il était seul, mais il était armé, et pas qu'un peu ! Je me tapissais dans la pénombre, et attendant le moment propice, j’assommais le garde, et lui volais sa tenue ainsi que son armement. Puis, sur l'épaule de la combinaison, je constatais qu'il était marqué: section scientifique. Génial, je ne pouvais pas espérer mieux !
J'errais dans les couloirs, silencieusement, et je croisai de temps en temps des petits groupuscules de soldats, parlant de choses et d''autres. Tout allait pour le mieux, et personne ne se doutait que je n'étais pas moi aussi un militaire. Au bout d'une bonne vingtaine de minutes, je trouvai enfin la section scientifique, ainsi que la salle de contrôle. Je remarquais qu'il fallait une carte d'accès pour entrer. Je cherchais alors dans les poches de la tenue du soldat, et y trouvai avec joie la fameuse carte d'accès, que je m'empressais d’insérer dans la fente prévue à cet effet.
Le laboratoire, immense, se composait de deux parties: d'un côté, on pouvait observer l'élaboration de procédés chimiques et physiques en tout genre, et de l'autre, nous avions les armements de guerre, sur des rampes de lancement, prêts à pulvériser des civilisations...
Un physicien se retourna vers moi, et avec un accent très prononcé, que j comprenais à peine, il dit:
" Je pensais pourtant avoir été clair, Les soldats, incluant les chargés de la protection de la section scientifique, sont priés de bien vouloir laisser travailler tranquillement toute celle-ci ! Sachez que nous travaillons sur un projet grandiose ! Une arme bien plus puissante que toutes celles vues auparavant ! La bombe atomique, ça vous dit quelque chose ? Nous tentons de l'améliorer ! Maintenant, partez ! Hors de ma vue, nous avons besoin de concentration ! "
Ce à quoi je répondais:
- Mettez les mains en l'air et bien en évidence, tous ! S'il y' en a un seul d'entre vous qui essaie de s'échapper ou bien de prévenir ou d'alarmer ne serait-ce qu'un seul petit groupe de militaires, il sera mort dans la seconde ! "
Les scientifiques, loin d'être débiles s'exécutèrent tous, sans exception.
Puis, je demandai:
" Lequel d'entre vous est chargé du lancement des missiles ?
- C'est moi, prononça un scientifique assis sur une chaise longue, les jambes tendus, et les pieds nonchalamment posés sur une table de conception, qu'est-ce que vous me voulez ?
- Suivez-moi, et sans faire d'histoires. Mais avant cela, j'aimerais poser une question aux autres scientifiques. Êtes-vous sûr qu'il s'agit bien de cette personne qui s'occupe du lancement des armes dangereuses ? "
Sur ces mots, chacun d'eux fit signe que oui de la tête, et j'estimai donc qu'il ne fallait pas que je juge sur les apparences. De toute façon, si je peignais ce zigoto, mon art n'en serait que terni !
" Très bien ! prononçais-je alors. Dans ce cas, vous ne me servez plus à rien ! "
Et avec une rapidité déconcertante, je criblai chacun des scientifiques d'une bonne dizaine de balles, provoquant une énorme giclée de sang, envahissant la salle. Déjà, l'odeur de la mort s'était installée, et je n'avais qu'une seule envie: peindre la scène dans tous ses recoins, et imaginer, pour chacun de ces cobayes, une nouvelle expression, à retranscrire sur le cuir, mais j'avais mieux à accomplir, et le temps pressait...
Emmenant le scientifique tremblant de peur, je le jetais violemment contre une machine, puis pointai la mitrailleuse sur lui. Comprenant sa situation, mais tout de même terrorisé, il bafouilla:
" Je vais le faire ! Je ne sais pas encore quoi, mais sachez que peu importe ce que vous me demanderez, je m'exécuterais !
- Dans ce cas, dépêchez-vous ! Après des coups de feu de cette intensité, je ne pense que l'on puisse être tranquilles encore longtemps. Je veux que vous mettiez en marche la mise à feu, et que vous cibliez la Corée du Nord. Et à la première entourloupe de votre part, vous irez rejoindre vos camarades dans la salle marmelade "
Le scientifique s'exécuta et des voyants de toutes les couleurs clignotaient autour de nous, tandis qu'il pianotait sur l'écran de bord, sélectionnant des coordonnées plus que précises.
Pendant ce temps-là, je décidais de commencer la troisième étape...
Troisième étape: le coup de bluff:
Saisissant un talkie-walkie dans ma poche, je le portais à mon oreille, et, marmonnant quelques mots dans un Coréen approximatif, je faisais semblant d'être en contact avec un quelconque chef Coréen.
Ce scientifique n'allait y voir que du feu... Ce serait le seul survivant, le seul qui pourra raconter sa version des faits. En plus, il m'a plutôt l'air crédule, et je ne pense pas que ce soit le genre de type qui garde tout pour lui quand il subit des mésaventures. Je commence à le cerner, ce type préfère sauver sa peau plutôt que sa patrie, de ce côté-ci, il n'y a rien à craindre, il y a juste à faire quelques petites vérifications et ce sera bon.
Vérifiant les coordonnées saisies, j'appuyais allègrement sur le bouton de mise à feu, et le compte à rebours commença alors. Des bruits dans le couloir m'alarmèrent, mais c'était trop tard... Pour eux ! Ils auraient dû s'enfuir plutôt que de venir voir ce qui se passait !
J'avais déjà pris le loisir de placer des explosifs un peu partout, et j'avais remarqué une porte de sortie autre non loin de là. Traînant le scientifique à même le sol, je courais vers celle-ci, et une fois la porte ouverte, je sautais au dehors dans un réflexe de survie. A la seconde même ou les soldats ouvrirent l'autre porte d'accès, et s'engouffrèrent à l'intérieur de la salle, ils n'eurent pas même le temps d'être horrifiés par le sinistre spectacle qui s'offrait à eux que le dispositif des explosifs s'activa, provoquant des explosions en chaîne, pulvérisant une bonne partie du bâtiment.
J'observais depuis dehors ce magnifique tableau, des couleurs vives, dans un ciel étoilé, pas de nuages à l'horizon, et la clarté de la lune, guidant d'ores et déjà les défunts vers leur funeste fin.
Ah ! Vraiment, cela m'avait manqué, des œuvres aussi belles, méritant enfin de représenter mon art absolu. Mais j'avais la certitude de pouvoir faire mieux, effectivement, cela n'était pas encore fini, et il n'y avait plus de marche arrière possible. Cette nouvelle œuvre marquait donc le début, oui, le début de la fin !
Annotations