La Cité des cieux
Musique d'accompagnement :
飛沫 (Shibuki) – 林英哲 (Hayashi Eitetsu) & 木下伸市 (Kinoshita Shin-ichi)
https://youtu.be/_M4K5wk9DCM
Le désert méprise les Yu ; et la cité patiente, stoïque. La forêt inspire en chœur avec sa couvée foisonneuse ; et la cité patiente, stoïque. La Rivière déferle, déborde d'énergie, de l'envie de courir là où elle se rend à jamais ; et la cité patiente, stoïque. Les montagnes assoupies surveillent, fatiguées de percer les cieux glacés. Et la cité patiente, stoïque.
Ici... ici sur les terres de Šal, je vais vous chanter une histoire.
*
Le Bâtisseur
Le bâtisseur dormait peu, car les affres l'enserraient sitôt qu'il fermait les yeux. Alors cette nuit-là, comme les précédentes, il se tourna vers les étoiles. Vers les âmes d'un autre temps, vers celles qui nous contemplent en silence, celles dont chacune de ses créations chantait les louanges. Leur éternité seule calmait son effroi.
À travers son astroscope – car le bâtisseur ne construit pas que des villes –, il les observe, il les scrute. Il a depuis longtemps abandonné la folle idée de les atteindre, la folie de les étreindre.
Le rocher du ciel glisse dans son champ de vision, comme jaloux de l'intérêt voué aux astres. Il scintille, échoue à imiter les géants éloignés. Le bâtisseur porte son attention vers d'autres firmaments : pas que cette lune le hérisse, mais il la trouve trop inconstante.
Rassasié du feu des âmes anciennes, il balaie la cité en contrebas. Taillée dans la montagne même, ses édifices de tous temps et matériaux s'escaladent les uns les autres, comme pour atteindre le bout du ciel. Des enfants de tous clans vagabondent dans ses rues usées, sinueuses et décousues, dans ce chaos charmant.
Le neuf sur l'érodé. Les strates successives d'époques révolues. Le funeste rappel des vies qui ne sont plus.
Une silhouette de pierre s'arrache sans fin du sommet, figée dans un vigile immobile depuis des temps oubliés. Elle veille sans relâche sur le foyer, sur le berceau, sur l'œuvre du bâtisseur ; sur cette cité qui l'emplit de détresse et de fierté. Les crocs de bronze qu'il a érigés dans sa jeunesse rendent un bien pâle hommage aux astres immortels qui parfois descendent du ciel. Autrefois dorées, les canines de la statue chimérique ont roussi, bruni, verdi, puis bleui. Enfin, ils se sont effrités, à l'image de leur créateur. Sa gloire d'antan devenue, elle aussi, rappel de l'affreux temps qui ne cesse jamais de passer.
Tant d'efforts, le travail de toute une vie, pour un simple verset dans les chroniques.
Qu'attend-il ?
La tour tremble. Il attrape de justesse le fragile instrument. Je n'ai pas le temps.
Tant à faire, et une si courte existence. Des réparations, de nouvelles fondations. Mais personne pour connaître son nom.
Il frémit. Elles commençaient toujours ainsi, les terreurs de la nuit. Elles l’assailliraient dès qu'il laisserait ses paupières sombrer. Il se força à rester éveiller, consulta quelques plans inachevés. Tant à faire, tant à faire. Et si peu de temps.
Il s'inquiéta de gâcher sa vie à s'inquiéter de sa mort. La pensée vint et se logea en lui. Il n'avait jamais su l'affronter. Rien qu'amèrement l'accepter.
Son regard divagua. La fatigue voilait ses notes. Il se massa l'arrête du nez et se pencha aux piliers respirer l'air frais. Sa vision restait floue, mais peu importe. La maison qu'il fixait, il la connaissait par cœur. Il dessinait sans effort ni erreur le dôme d'albâtre que portait un balustre sur de ronds murs de granit rose. L'albâtre était devenu gris, et le couple qu'il abritait aussi.
Il languissait de les revoir. Il mourait de revoir ces gens, ces horribles gens qui l'avaient mis au monde et espéré qu'il aime la vie ; sachant qu'il la perdrait un jour.
Il se languissait d'eux, mais ne partit pas les retrouver. Il ne les avait pas revus depuis longtemps. Il y avait tant à faire.
Le sol vacilla de nouveau. La fissure aux archives va s'élargir. Mieux valait réviser les plans. Une vingtaine d'artisans s'étaient portés volontaires ; pas assez. Une équipe stabilisera les fondations. Une autre jaugera les travaux nécessaires pour le quartier du levant. Il faudra envoyer Lani passer le mot ; en espérant que des Dai talentueux se manifestent.
À nouveau, la montagne s'ébranla.
— C'est quoi, cette fois ?!
Quelques outils mal accrochés chutèrent. Il soupira et les replaça – même les cassés. Il n'avait pas le temps de s'en occuper. Pas maintenant. Jamais.
Ses yeux s'égarèrent encore vers les cieux où sommeillaient les anciens, et s'écarquillèrent quand des étoiles cuivrées s'efforcèrent de les atteindre. Elles retombèrent à terre. Évidemment, elles avaient échoué.
*
L'enfant
Sous la pâle lumière de la géante figée, de la lune vagabonde et des étoiles lointaines, l'enfant courait.
Elle jouait de ruelle en ruelle et d'ami en ami, chapardait le rideau enchanté d'une bâtisse de roches ignées, l'effroyable effigie d'argile d'une maison vermillon, l'austère aigle de bois d'un entrepôt calcaire, et mille autres trésors inestimables.
Sous le tunnel ocre du quartier couchant où le vent glissait en sifflant, elle battait les jumeaux colossaux à la course. De derrière les murs de grès aux paravents azurés et gonflés de rafales, elle sautait sur les passants dans l'espoir de les démasquer, puis heurta une dragonne infernale.
— Attention, t'as failli tomber ! Toujours pas pieutée ?
L'enfant se figea. L'hydre fabuleuse ne parlait jamais que par énigmes, aussi fallait-il méditer avant de lui répondre.
— Non, j'ai fini le deuxième sommeil tout à l'heure.
— Ah. T'en as pas un troisième de prévu bientôt ?
— Nooon ! C'est pour les bébés.
— T'es pas un bébé ?
La brave enfant tira la langue au monstre des légendes.
— Tu veux faire la course avec moi ?
— Pas le temps, je dois livrer des plans aux maçons.
— J'y arriverai avant toi !
— Rêve toujours !
Elle s'élança au-devant du serpent démoniaque, portée par l'effroi de son cri dévastateur. Rescapée de batailles sans nombre, la féroce bête devinait-elle qu'une enfant lui ferait mordre la poussière ?
Elle fila d'allée en allée ; oublia parfaitement sa quête. Elle assemblait son armée de guerriers en vue d'affronter les hordes funèbres, quand les géants piégés dans les entrailles d'Essa se réveillèrent et s'ébrouèrent.
Un voile de panique passager s'estompa : cette mission requerrait de plus vaillants héros.
Sa mère saurait quoi faire.
*
Le Bâtisseur
Des bruits de pas précipités dans les escaliers hélaient le bâtisseur.
— Hm, répondit-il.
Les appels devenaient de plus en plus désespérés à mesure que la Frešye se rapprochait.
— Quoi ?
— T'es là ? Pourquoi tu rappliques pas ? La montagne est en feu !
Elle s'appuya sur ses genoux le temps le reprendre son souffle. Elle avait couru dans les couloirs exigus sans pourtant lâcher sa large hache. Contre qui croyait-elle devoir se battre ? Typique des anciens guerriers ; toujours prêts au pire. Une des raisons pour lesquelles il la gardait à ses côtés.
Même ses écailles semblaient ruisseler. Elle inspira, et un sourire trancha sa bouche : plus rien à craindre ; le bâtisseur saurait quoi faire, comme toujours.
Il s'arracha pour l'énième fois de ses plans, et soupira.
— Il y a tooouujours quelque chose.
— Hé !
— Ça repoussera les réparations de combien de jours ?
— On s'en fiche des répas. Faut courir, là !
Il se traîna vers l'entrée.
— Des centaines, si ça se trouve. Aaaah.
— Ta tour donne sur les tunnels, hein ?
— Oui, allons-y.
Il trottina vers le colimaçon. Ils grimpaient ces mêmes escaliers, lorsqu'ils s'étaient rencontrés.
— Je suis paumée, avait dit l'ouvrière. Je sais pas quoi faire de la paix.
Et qui savait, à la vérité ? Des générations, des éons d'horreurs indicibles : arrêtées. D'un coup. Comme ça. Rien qu'en franchissant les portes de leur cité. Le bâtisseur peinait à se remémorer son enfance lointaine ; les griffures d'antan, pourtant, marquaient toujours sa peau et son âme.
Que ressentait la guerrière ? Il doutait qu'elle trouve les mots pour s'exprimer. Se sentait-elle vide, elle aussi ? Étrangement stressée quand l'aube se levait ? Lentement tuée par une vie de paix ?
Cette cité... des vies passées à l'ériger pour s'enfermer dans un bastion de douceur, pour échapper au dehors dénué de sens. Cette cité, elle s'était éveillée, et refermait ses griffes sur ses protégés. Ainsi, partout la violence les suivait ; leur plus tenace prédatrice.
Il pressa le pas. Ravi, quelque part, de la distraction. La montagne était l'ennemi, soit. Mais les ennemis, son peuple savait s'en occuper.
À quoi son espèce avait-elle songé ? Peut-être cesserait-il de s'inquiéter des rénovations après cette crise. Il appointerait un successeur, rendrait visite à ses parents ou voyagerait. Il mourrait un jour quoi qu'il en soit, donc pourquoi pas ailleurs ?
Le sol instable continuait de bousculer la tour. Une pierre se délogea, droit sur la hache que l'ouvrière brandissait en bouclier par-dessus leurs têtes. Toujours prête au pire. Peut-être lui demanderait-il de se joindre à son voyage.
Il atteignit une ouverture étroite dans le mur. Il faudrait s'accroupir, mais ils passeraient.
— Voilà. Plus qu'à attendre que la tempête se calme.
Il pointa une lueur au fond du tunnel. Elle comprit sans qu'il eût besoin de parler : Même si la tour s'écroule, il nous restera une sortie.
— T'appelles ça une tempête ? ronchonna-t-elle.
— Pas toi ? J'imaginais que vous voyiez pire dans les armées.
— Ouais, je... L'inaction me fait tout drôle, mais...
— Chanceuse. La guerre a remonté les tréfonds d'Essa pour te libérer de l'ennui.
Elle serra les dents.
— Pourquoi t'es toujours aussi caustique ?
Il baissa les yeux et trembla, mais les frissons n'émanaient pas de lui.
— Je suis juste mal né, je suppose.
— Dis pas ça. Pas ici. Pas toi.
— Pourquoi ? Parce que j'ai aidé à ériger un mirage où personne n'est censé mourir ?
— Parce que te voir triste, ça me rend triste.
Un court rire lui échappa.
— Mon père disait la même chose.
— Ça aidait ?
— Bien sûr que non.
Elle s'assombrit. S'il le remarqua, il ne le montra pas.
— Ma mère me grondait. Ça marchait un peu, étonnamment. « Tu vas pas passer ta vie à te sentir mal d'un jour la perdre ! », qu'elle disait.
— Ça, ça aidait ? Vraiment ?
Il haussa les épaules.
— Ça me tenait occupé. J'avais toujours peur, mais pas le temps d'y penser.
Elle écarquilla les yeux.
— Alors c'est là que tu trouvais l'énergie de faire tous tes trucs !
Il acquiesça.
— Je fuyais, oui. Je fuis continuellement.
— Hé, te fais pas de bile pour ça. Sur un champ de bataille, une retraite stratégique est une tactique valide. Même fuir, c'est permis, sinon les perdants se feraient toujours charcuter, et bientôt y'aurait pu de joueurs du tout.
Une goutte de sueur dévala sa tempe. La nervosité fut sa première pensée, avant de prendre conscience de la chaleur ambiante.
*
L'enfant
L'enfant terrifiée se jeta sur les titans immortels et sa prodigieuse fratrie. Aussitôt, son effroi s'envola. Là, dans la paume de ses divins créateurs, elle ne craignait rien. Leurs yeux d'agate coulèrent, et un frisson la secoua.
Si les dieux eux-mêmes se tourmentaient, alors...
Alors c'était la fin.
Ils marchaient sans but dans les veines infinies de la ville de pierre. Ils ignoraient où se sauver, ainsi les titans se recroquevillaient ou s'occupaient à rien. Ils s'avancèrent dans les sombres galeries sous la roche amère, espérant échapper à la fournaise née de ces mêmes profondeurs qui incendiait le ciel.
Là, des âmes de la cité des légendes, aussi tassées et apeurées. Un enfant de son âge, dont les larmes versées eurent tôt fait de s'évaporer.
Personne ne parlait. Comme si les mots auraient donné vie à ce cauchemar. Comme si le silence suffisait à le dissiper.
Ils se tenaient les mains, pourtant. Le moindre des réconforts.
L'enfant fixa un regard ignescent sur les dieux impuissants. Pourquoi ne la sauvait-ils pas ? Mais le chagrin étouffa la braise de ses yeux : en fin de compte, ils ne pouvaient rien.
Deux échos désincarnés s'échappèrent du ventre de la terre. La voix de la guerrière des enfers !
L'enfant l'appela ; enfin quelqu'un pour les protéger ! Elle s'élança. La guivre saura quoi faire ! Ne cherchait-elle pas des monstres à défaire ? L'enfant courut. La dragonne se tourna, posa des yeux de feu sur elle et cria.
Mais à travers les grondements du ventre d'Essa, l'enfant ne l'entendit pas.
— Quoi ?
— Demi-tour ! hurla la terrible vouivre, sa voix sitôt incinérée.
*
Le bâtisseur
L'ouvrière et le bâtisseur restaient figés, pétrifiés, incapables d'oublier le bruit des os broyés. Sans même un cri. Un instant, et voilà l'enfant partie.
Un tumulte étouffé et des pleurs assourdis provenaient de l'autre côté.
Ici, la gorge du bâtisseur s'efforçait de l'étrangler.
— C'est... qurrrroi... ce... rborrrrdeh...
Il tituba, chuta sur le sol chaud et frissonnant, se débattait pour simplement respirer. Un citadin tel que lui... il n'avait jamais vu d'enfant mourir. Ou sa mémoire l'avait effacé. À ses côtés, l'ouvrière immobile répétait son avertissement aux jeunes oreilles ensevelies.
La guerre, finalement, était venue la retrouver.
Elle secoua ses pensées. Autrefois, ce genre d'incident ne l'ébranlait pas ainsi. Elle s'était faite à la paix, semblait-il. Trop ?
Elle s'assit près du bâtisseur, et posa un bras sur son épaule. En silence. Les mots auraient été superflus. Ambigus. Incongrus.
Peu à peu, l'air retrouvait son chemin dans la galerie carnée.
— Une montagne... incendiaire...
Il inspira.
— On a érigé... la cité... sur une montagne... incendiaire...
Rien qui éclairât l'ouvrière, mais elle s'épargna la peine de demander, parce qu'elle savait.
— Les histoires des... montagnes qui... crachent du feu... On y est !
Un sanglot perturba sa respiration.
— M... merde !
L'ancienne guerrière resserra son étreinte.
— On fait quoi, ensuite ?
Il arracha ses yeux du sol vacillant, seulement pour un instant.
— Du feu liquide... dévale la cité... On va se faire rôtir.
— Du feu liquide, hein ? J'aimerais bien voir ça.
Le regard du bâtisseur s'estompait.
— On va mourir... n'est-ce pas ?
Elle posa le menton sur sa tête.
— Comme on dit dans les armées : mourir, c'est rien que dormir longtemps.
Il poussa un rire sec et saccadé.
— Pourquoi tu... m'avais caché cette perle ? Ça aurait pu calmer ces nuits sans sommeil.
— Non, ç'aurait pas suffi.
Elle se leva et lui tendit la main.
— Tu veux voir ?
Rien ne sert de se soustraire à l'ouragan : il faut embrasser les rafales. Fussent-elles enflammées.
Il acquiesça et la laissa le relever.
— Aaah... Imagine toutes les réparations qui nous attendent, après ça.
Elle sourit presque, puis décida de rire à la place : après tout, ce serait son dernier.
Ils chancelèrent vers la sortie, et les voici : dans les fleuves de feu de la ville au-dessus des cieux.
Un regard s'égara vers le colosse de pierre, à présent effondré. Comme sa créature, le bâtisseur devait expirer.
Il inspira l'air calciné et cessa, enfin, de s'inquiéter. Car le pire était arrivé. Son angoisse, parachevée.
Deux cœurs enlacés regagnèrent la mer des âmes, mère de l'éternité. Elle remue, danse et fluctue, comme le dragon qu'ils appelaient leur foyer.
*
Le barde
Quand enfin je suis rentré
Pour contempler les ruines
De mon foyer dévoré,
Ma morose âme orpheline
A frappé hors ma poitrine
Les cordes de ma lyre et
A composé les versets
Qu'à l'instant je vous chantais.
« Tu habitais Keir ? » dis'nt-ils
Avec un regard chagrin.
« Qui t'a-t-on pris ? » se mêl'nt-ils.
« Tout le monde » : mon myth' contraint.
Contemplez les port's immenses
De la légendaire Keir,
Noyée par quelque mystère.
Seul' subsiste leur présence.
Car ces port's de sombr' ivoire,
Ell's ne mènent plus null'-part
Hormis de noirs cauchemars.
D'aucuns les disent vestiges
D'un' cité de grand prestige.
Mais les portes et rémiges
De la ville des vertiges...
Ces prodig's aussi s'effritent.
Et bientôt, ces monolithes
À leur tour ne seront plus
Que souvenirs révolus.
Jamais personn' n'entendra
Plus parler des scélérats,
Bâtisseur ou ouvrière,
Et l'enfant originaires
De la grand' cité de Keir
De la grand' cité des airs.
Rien que des ruines chagrines
Qui jour à jour se ravinent.
Le berceau de tout un monde
Dans un écrin de poussière.
En un instant, son mystère
Passé de l'être à la tombe,
De la fête à l'hécatombe,
De la joie aux catacombes.
Ne parlons plus de sa chute.
Cher auditoire, dès lors : chut !
*
Le narrateur
Keir et ses merveilles ne sont plus ; plus que pleurées et lamentées dans les mythes qui récitent la fin tragique de cette splendeur unique. « Le monde ne verra jamais d'autre Keir ! » déplorent les bardes à raison. Quoique nombre de villes lui ont succédé, Keir ne sera jamais plus. Eût-elle survécu, pourtant, qu'elle aurait aussi disparu : de mue en mutation, d'évolution en révolution. Eût-elle survécu qu'elle serait morte aussi, abrasée par les sables du temps.
Tel est le sort des cités : qu'elles chutent, fusionnent, naissent ou accouchent, elles meurent un peu chaque jour, à l'image des peuples qui lui courent dans les veines.
La Cité de Keir : https://www.deviantart.com/gaellenharper/art/The-Colossus-882246094
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