L. A. de Marsh walk

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Je colle mon passeport sous le nez de l’escogriffe,
Un coup d’œil, trois questions puis un tampon,
Je laisse derrière la meute de canidés qui renifle,
Mon sac, mes affaires, ma vie, mon blouson.
Dehors, le soleil, la chaleur en pulsions électriques,
Prennent d’assaut mes batteries au souffle mineur,
Charge positive, ions iodés venu du Pacifique,
Boost d’énergie, adrénaline qui pulse mon cœur.
Impatient, mon regard circulaire bute sur l’effervescence,
Je pose sur mon nez mes sunglasses couleur sombre,
Elles cachent mes yeux astreints à trop d’abstinence,
Enfin je suis là, L. A, ta puissance étire mon ombre.

Encore un pas, sous le porche vitré j’avance,
Hey mec, fait un tour, régule un pas de danse,
Yep man welcome to L. A,
Yooo guy, you’re in L. A.

Un signe de doigt, appel à la connexion,
Le véhicule stoppe dans un concert de klaxon,
J’me faufile entre les rangées de sièges,
Évite les chaos, les chocs comme autant de pièges,
J’pose mes fesses sur un skï tout griffé,
Et par la vitre laisse mes rêves s’évader.
Un feu, elle grince la carlingue du bus,
The driver s’éjecte de sa cabine, quel drôle de gus,
Il est black, pas plus gros qu’un fil électrique,
Et se lance dans un rap aux paroles éclectiques,
Il gigote, moove, s’approche et invective,
Rejoint son volant sous les hourras et vive.

Tu te lèves et tu esquisses quelques pas de danse,
Hey mec, t’es à L. A, mets-toi dans l’ambiance,
Yep man welcome to L. A,
Yooo guy, you’re in L. A.

J’arpente tes rues, tes immeubles bas bouchent mon horizon,
Les gommes de ma caisse se perdent sur tes spaghettis de goudron,
Manhattan Beach se dévoile, au bout, son Pier m’attend,
Je surfe plus que je ne marche en compagnie des fendeurs d’océan,
À la rotonde, sous le soleil couchant, appuyé au bastingage,
J’ancre ma réalité, arrimée fort pour repousser le mirage.
J’ne rêve pas, mon corps vient de survoler l’Atlantique,
J’ne me projette plus où j’étais tout à l’heure,
Tout file, radical changement à vitesse supersonique,
Réveille-toi boy, toute cette agitation n’est pas un leurre.
Je case un burger, déglutis au Coke et file zoom à l’épaule,
Imprimer sur ma rétine, dans ma mémoire, tes quatre pôles.

Sur ma lentille, tes volutes marquent leurs différences,
Hey mec, t’es à L. A, entre dans la danse,
Yep man welcome to L. A,
Yooo guy, you’re in L. A.

Sur Hollywood Blvd, les néons bigarrés se disputent les étoiles,
Clinquante anarchie, déguisée en faux semblants qui dévoile,
L’urgence d’une démocratie qui ne sait parler qu’en Dollars,
Qui vide tes poches, tes illusions et te jette sur le trottoir.
J’file sur Beverly, soi-disant paradis, loyal, libre et sans détresse,
Mais le fric coule des fenêtres, inonde les rues, noie les homeless,
Alors, j’accroche la 10, enquille la 110 et ride sur Watts.
Le noir se fait, aux coins, les lames brillent comme autant de soleil,
Le feu tétanise mes veines, hérisse ma vie en prise gigawatt,
J’écrase la planche, j’m’extirpe, pour moi demain sonnera le réveil.
Si tu kiffes L. A, elle te le rendra, tentaculaire aux mille visages,
À chaque street elle attrape les tripes, que tu sois maudit ou sage.

Tu ricanes, mais n’oublie pas que c’est elle qui mène la danse,
Hey mec, t’es à L. A, tu n’échapperas pas à la transe,
Yep man welcome to L. A,
Yooo guy, you’re in L. A.

Réveil brutal, ça cri, ça gueule, ça claque comme un flingue,
Ça canarde, ça mitraille, ça arrache, en un mot ça dézingue,
Assaut chorégraphié, des rivaux se déchirent pour un quartier,
Une à une, la fureur déboulonne les statues de ce pays liberté.
Mais déjà, une bagnole déboule toutes sirènes hurlantes,
De ses gyrophares elle raye les murs, disloque les bandes,
Elle est black, elle est white, les pneus crissent, au volant des cops,
Pétoire en main ils surgissent, de la tempête de leurs mots je ne saisis que stop.
Mais pas de soucis bro, si tu n’appartiens pas à la caste non méritante,
De ceux qui vendent la mort, un rail de blanche ou de la dope,
Surtout mec, change de rue, de trottoir, ne te laisse pas entraîner,
Sur la pente glissante que peut t’offrir L. A.

Une flaque de sang, tu l’évites en quelques pas de danse,
Hey mec, t’es à L. A, les coins chauds regorgent d’ambiance,
Yep man welcome to L. A,
Yoo guy, you’re in L. A,
Yep man welcome to Los Angeles,
Je reviendrai, j’en fais la promesse.

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