Moi, Pataclop, j’étais parmi les Myrmidons. Fidèle à notre chef, Achille, j’ai participé au siège de Troie.

Nous avons navigué sur les océans et lorsque nous avons mis pieds à terre sur la plage, le combat des Grecs avait commencé. Très vite notre chef ordonna le combat et nous y sommes allé. Les Grecs étaient repoussés par une sortie des Troyens, notre renfort fut décisif et nos bras acculèrent ces derniers contre leurs propres murs.

Dans la bataille, Achille et Patrocle s’illustrèrent. Tandis que les Hellènes combattaient les Troyens, sur le flanc gauche est arrivé Cycnos, l’invincible roi de Colone. Il arrivait avec ses guerriers pour prêter main-forte à la ville assiégée. Le combat aurait pu se terminer ici, sur une défaite écrasante des Grecs puisqu’ils étaient pris de court face à la stratégie troyenne. Mais il en fallait plus pour décourager le grand Achille. Nous l’avons suivi au cœur du combat et partout où son renfort était nécessaire.

Dans la bataille sa stature le faisait être un géant et son bras armé prenait trois vies à chaque geste. Patrocle le suivait comme son ombre et veillait à ce que personne ne lui passe derrière. Nous, nous étions à ses côtés et la noirceur de nos armures prit sa couleur vive sanguine.

Quand Cycnos lui-même s’avança sur le champ de bataille, nombreux furent les Grecs à fuir ou à mourir. Achille monta alors sur son char et prit la direction de son ennemi. Mais tous les traits qu’il envoya vers Cycnos échouèrent. Je suis pourtant persuadé qu’Achille a touché son ennemi à chaque fois, la réputation de notre ennemi n’était ainsi pas à faire. Cycnos tua encore de nombreux Grecs avant d’affronter Achille au corps à corps.

Les deux héros se jaugèrent d’abords en se rendant coup pour coup, ni l’un ni l’autre n’arrivait à percer la défense de son adversaire. Bien que les Grecs prissent le pas sur la bataille, Cycnos tua encore parmi eux bon nombre de valeureux. Rien, pourtant, ne le fit perdre son face à face avec Achille.

Puis les dernières armes se brisèrent sur les boucliers ou les armures. Les deux hommes devaient finir leur combat à mains nues. Mais là encore, le combat aurait pu être interminable tant les poings ne perçaient pas mieux que les armes les deux combattants. Achille eut alors une idée. Il prit des rochers et les envoya en direction de son ennemi. Cycnos évita les premiers mais il s’en prit une poignée avant de s’écrouler à terre.

Mais cela ne sonna pas la mort du roi de Colone ! Achille dû encore monter sur son corps et l’étrangler de toutes ses forces. L’invincibilité de Poséidon était à ce prix-là.

La mort de Cycnos, roi de Colone, signala la fin de la bataille, les Hellènes étaient victorieux au prix de nombreux disparus.

Après quoi, les Grecs purent monter leurs tentes sur la plage et saper les défenses de Troie dans un siège. Pour couper tous les vivres de la cité, nous sommes allés avec Achille piller toutes les bases arrière troyennes. Une à une les onze cités d’Anatolie brûlèrent de la vengeance des Grecs.

Peu de temps après notre retour au camp, les Grecs partirent plusieurs fois au combat sans nous. Notre chef refusait le combat. Un jour cependant, Patrocle revêtit l’armure d’Achille, prit ses armes et nous mena à la guerre. Les Grecs allaient de nouveau perdre la bataille face aux Troyens, notre renfort permit de mettre fin à leur malheur.

Patrocle se battait comme Achille, les armes de son maître dansait et fusait dans le cœur des ennemis avec une facilité légendaire. Mais le champ de bataille s’ouvrit alors du côté des Troyens et Hector arriva avec ses meilleurs hommes. Face à lui, Patrocle tient bon et tous les Myrmidons affrontèrent son équivalent anatolien. Le duel de héros se joua juste à côté de moi mais je devais rester concentré pour gagner le mien. Le valeureux combattant que j’avais m’était supérieur en tous points. Il me désarmé et me fit prisonnier. Il me mit à terre au moment où Patrocle se trouva dans la même position contre Hector.

Dois-je remercier les Dieux de m’avoir sauvé la vie en cet instant pour prendre celle de Patrocle ?

Je ne sais pas ce qu’un vieux guerrier comme moi doit aux Dieux aujourd’hui. J’ai survécu à la bataille de Troie en étant fait prisonnier. Mais mon nom, au contraire de ceux qui sont tombés, n’est pas écrit au rang des héros.

Moi, Pataclop, j’étais parmi les Myrmidons. Fidèle à notre chef, Achille, j’ai participé au siège de Troie.