L'écriture
La Plume gratte le papier
Qui s'alanguit de son auteur,
Les ombres viennent le draper
De danses et de douceurs.
Sur ce fauteuil de cuir,
Le corps s'oublie naturellement
Et permet à la raison de fuir
Aussi loin que s'étend le temps.
La main qui bâtit le monde
S'exerce à des révolutions,
À des amours fécondes,
Ou à des rimes sans précaution.
La mélodie s'immisce prudemment
dans les yeux et dans le cœur
Pour entretenir, des sentiments,
Un épanchement de bonheur.
L'encre est son indélébile sang
Et la trace de son histoire,
Qu'il ne dévoilera pourtant
Qu'à la fin de sa mémoire.
Alors, après le point final,
La vie revient de son écart,
Et ce rêve si matinal
Sera son nouveau départ.
Les yeux rétablissent la vérité,
L'horizon se rapproche du bureau,
Et l'artiste, au verbe éreinté,
Fait renaître l'homme de ses maux.
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