L’étang
Les yeux clos,
dans l’herbe haute,
Allongé sur le dos,
Rêveries aéronautes.
Le soleil d’après-midi,
Entre les feuilles du tilleul
Sur ma peau attiédie,
De ses rayons s’effeuille.
Mouches pressées,
Oiseaux enchantés,
L’abandon m’a caressé,
Je me suis laissé tenter.
Entre vaines chimères
Et inavouables désirs,
Soubresauts doux-amers,
Puis au réveil revenir.
Au creux de mon bras,
S’est posée la demoiselle,
Et avec nul embarras,
Me dévoile ses ailes.
Immobile, elle me toise,
Avec ses grands yeux,
Me laissant mine pantoise
Ses effets camaïeux.
Sur ma peau fiévreuse
En première noce à convoler,
La frêle amoureuse
S’apprête à s’envoler.
Merveilleux coudoiement,
Qu’en cette longue seconde
je profite abusivement
Pour entrer dans son monde.
Au bord de l’étang,
Entre joncs et nénuphars,
L’agrion fugacement
M’a pris pour son aérogare.
A ma libellule
27/03/2024
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