Lettre 3
18 mars 1816
Pilton
Ma très chère Eléonore,
Recevoir votre lettre m'a emplit de joie, cela faisait quatre jours que je surveillais notre courrier avec une attention particulière. Alexander n'a pas arrêté de se moquer de moi, selon lui j'attends désespérément la réponse d'un de mes soupirants. Je n'ai aucun doute sur le fait qu'il est au courant que ce sont vos lettres que j'attends car si ça avait été réellement un soupirant il aurait cherché à en savoir plus sur lui pour l'éloigner de moi. Il est si prévisible.
Je regrette à chaque instant le désaccord de mes parents de n'avoir pu vous accompagner, je crois bien que ce n'est pas le logement mais le scandale qu'a connu la sœur de mon père lors de sa première saison mondaine qui a poussé mon père à refuser. Pourtant ma tante a bien réussi à se trouver perle à son doigt malgré cela, ma chère tante Emily est fiancée. Je me souviens que cette nouvelle a réellement ravie mes parents et je me souviens également que vous en étiez heureuse comme si c'était à propos de votre propre tante.
Je vous envie réellement, de nouvelles robes ! Sont-elles à la mode de Londres ? Mon père m'a appris que les tissus en vogue étaient importés des Etats-Unis, du coton, l'or blanc américain m'a-t-il expliqué. Êtes-vous tombée sur une chapellerie ? Vous connaissez ma passion pour ceux-ci.
Vous vous êtes rendue à un opéra ? Comme j'aimerai être à vos côtés à ce moment-même ! Vous avez donc déjà rencontré une partie de la haute-bourgeoisie londonienne ? Quelle était la pièce jouée ? J'imagine que l'effervescence de Londres doit-être moins pénible que la plate monotonie de la vie à Pilton.
Les rumeurs à propos de l'aventure de Madame Smid se sont estompées, bien vite remplacées par l'excitation de la venue de ces nouveaux venus. J'y pense justement, les ragots à propos de la possible venue des futurs habitants de Glastonbury se sont confirmées ! Des domestiques sont arrivés il y a trois jours, ils s'affèrent à aérer et à remettre sur pied ce magnifique domaine. Si vous saviez comme j'ai hâte de rencontrer ces nouveaux arrivants. Je suis donc allé converser avec une des domestiques qui essayait désespérément de nettoyer la façade avalée par le lierre. Elle s'appelle Mary et m'a racontée que le propriétaire de cette maison l'a léguée à son deuxième fils. Celui-ci a décidé de rénover ce domaine et d'en faire sa demeure à la campagne, ce gentilhomme aurait cinq enfants. Malheureusement Mary n'en sait pas plus, elle n'a jamais rencontré la famille en question car elle vient d'être embauchée. Ces nouvelles ont contribuées à mettre un peu d'agitation à Pilton.
Vous devez me raconter en détail toutes vos visites et vos rencontres. Restez prudente, bien que je sais que votre famille veille sur vous.
Affectueusement,
Susan, votre sœur de cœur qui désire plus que tout se rendre à Londres pour vous y rejoindre
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