54 - Logan
TW : scène hot.
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Un quart d'heure que je regarde Lu tourner en rond dans ma chambre adossé à la porte. Quinze putains de minute que j'attends que ma grenade m'explose à la tronche. Depuis que je l'ai récupérée, c'est le silence total. Pas un mot, juste ses putains de soupirs à m'en fendre l'âme. J'essaie de me maîtriser pour ne pas la brusquer, mais là ma patience commence vraiment à atteindre ses limites.
— Bon, bébé, tu m'expliques, ouais ?
Elle tourne la tête et me jette un putain de sale regard, qui ferait fermer sa gueule à n'importe qui, sauf à moi. Je n'ai pas envie qu'elle se mure dans son silence, on sait ce que ça a donné la dernière fois qu'elle s'y est enfermée. Un an à se détester. Plus jamais !
Alors qu'elle continue à faire les cent pas devant moi, en serrant les poings à plus d'une reprise, je décolle mon dos de la porte, puis franchis les quelques mètres qui nous séparent. Je pose mes mains sur ses épaules pour la forcer à cesser son cirque. D'un mouvement d'épaules, elle tente de se dégager, ce qui me fait accentuer la pression de mes doigts pour qu'elle n'y parvienne pas.
— Parle-moi, Lu !
— De quoi ? Du fait que mon FIANCÉ me ment sur toute la ligne ?
Sa façon de vomir le mot fiancé me blesse. Déçu qu'elle puisse m'en vouloir à ce point, j'en laisse tomber mes bras et me mets à mon tour à arpenter la pièce dans tous les sens. La tête basse, j'essaie d'encaisser le coup en me massant la nuque. Le corps médical nous a bien prévenu que, tôt ou tard, elle pourrait retrouver des fragments de sa mémoire. Toutefois, personne ne m'a expliqué comment réagir quand ce serait le cas. À moi de me démerder tout seul. Super ! Putain de sale vie ! Je ne sais même pas quelle réponse lui fournir. Lui dire toute la vérité et la voir s'écrouler devant moi ? Jamais ! Si sa mémoire s'est effacée, c'est bien pour une putain de raison. Continuer à mentir au risque de la perdre ? Aucune envie ! Alors je fais quoi, merde ? Je me sens carrément coincé dans cette foutue situation.
— Tu n'as rien à dire, n'est-ce pas ? Parce que c'est la vérité ! L'accident de bagnole sort tout droit de ton imagination, je me goure ?
Je m'arrête net pour lui faire face. Sous son regard accusateur, je me sens comme un môme qui viendrait de se faire choper par le vigile en flagrant délit de vol. Je hais qu'elle m'en veuille à ce point. Ce n'est pas moi le putain de fautif dans toute cette histoire. Si elle savait à quel point je déteste lui mentir, mais je ne peux pas faire autrement. La vérité lui ferait encore plus de mal que ces foutus mensonges.
Je plante mon regard dans le sien, afin de le soutenir. Je veux qu'elle capte que je n'ai aucune envie qu'on se dispute, que je suis dingue d'elle, peu importe que je lui mente ou non. C'est juste pour son bien que je le fais.
— Dis-moi pour quelle raison je me suis retrouvée dans le coma… S'il te plaît, me supplie-t-elle.
Un voile de tristesse recouvre son regard. Sa souffrance me percute de plein fouet.
— J'en sais rien.
Ses yeux deviennent aussi ronds que des billes, tant ma réponse la déconcerte. J'aurais pu maintenir mon histoire d'accident ou inventer un millier d'excuses, mais ce sont ces foutus mots qui ont franchi mes lèvres.
— T'en sais rien ou tu ne veux pas me le dire ?
Quelle différence ? D'un côté comme de l'autre, je ferme juste ma gueule pour qu'elle n'apprenne pas la vérité sur l'enfer qu'elle a vécu... Que nous avons vécu.
Son regard mitrailleur me fout à terre. Elle me déteste et ça me tue, putain !
— J'ai juste pas envie d'en causer, ok ?
Vu le ricanement glacial qu'elle laisse échapper, je crois que j'aurais mieux fait de me la boucler. Honteux de cette foutue réponse, je baisse un instant mon regard vers mes pieds.
Putain, qu'on me donne le mode d'emploi de ce genre de situation la prochaine fois, que je puisse m'y préparer !
Quand je relève les yeux vers elle, son regard est vide d'émotion et ça me fout la trouille. J'ai beau tenter de sonder ce qu'elle ressent, je ne suis pas foutu de la déchiffrer. Elle s'est totalement refermée.
— Si t'es pas foutu de me dire un truc qui me concerne, on a rien à foutre ensemble, Logan.
Elle me dit ça sur un ton si détaché que j'en frissonne. Mon cœur se fissure instantanément, même s'il faut quelques secondes supplémentaires à mon foutu cerveau pour capter la teneur de ses propos. La douleur est telle que je sers mes poings à m'en enfoncer les ongles dans ma paume. Il vaut mieux une souffrance physique que ce froid glacial qui tente de me terrasser à l'intérieur. Hors de question qu'elle me largue, j'ai déjà bien trop souffert.
— T'es en train de me larguer, c'est ça ?
La tête haute, elle me le confirme d'un mouvement du chef.
— Comment tu peux me larguer ? Putain, bébé, t'as pas le droit de faire ça ! Tu ne sais pas ce que j'ai vécu pendant que t'étais dans le coma ! Tu ne sais pas que j'étais prêt à crever si tu ne te réveillais pas. T'as pas le droit de m'abandonner maintenant que tout est derrière nous. Tu peux être en colère après moi, mais pas partir ! Je t'aime comme un malade, Lu, alors me laisse pas !
Assommée par mes mots, elle recule jusqu'à mon lit, sur lequel elle se laisse tomber. J'aperçois des larmes rouler sur son visage avant qu'elle ne baisse la tête. Ma déclaration semble l'avoir désarmée, puisqu'elle ne répond plus.
Quand son corps est pris de soubresaut, je me précipite vers elle. Je pose mon cul à côté du sien et la prends dans mes bras. Elle me laisse l'attirer contre mon torse sans me repousser. Mon cœur s'apaise au moment où il se met à croire que cette dispute est derrière nous. Je la berce durant plusieurs secondes en caressant ses cheveux soyeux avec douceur jusqu'à ce que ses larmes se tarissent.
— Je suis désolée, je ne voulais pas me disputer avec toi. J'ai juste du mal à comprendre tout ça. Tu m'as dit qu'on avait eu un accident de voiture et je t'ai cru. Pourtant, plus les jours passaient et plus j'en doutais, m'avoue-t-elle d'une voix chevrotante.
Surpris, je relève son visage vers le mien en posant deux doigts sous son menton, afin de pouvoir la regarder dans les yeux. Mal à l'aise face à mon regard scrutateur, ses prunelles tentent de me fuir.
— Ne me fuis pas, bébé. Je cherche juste à capter pourquoi tu m'as rien dit. T'aurais dû m'en parler dès que t'as eu ses doutes. Pourquoi tu ne l'as pas fait ?
Avec ses joues rougies et son regard qui continue à échapper au mien, aucun doute n'est permis. Elle a honte de ne pas s'être confiée à moi.
— T'as pas à avoir honte, je ne t'en veux pas.
— Je sais que j'aurais dû t'en parler, mais j'avais peur que tu me prennes pour une cinglée.
J'éclate de rire. Comment peut-elle penser une seule seconde que je puisse croire qu'elle est folle ?
— Il n'y a rien de drôle ! s'offusque-t-elle en me donnant un léger coup dans le bide.
— C'est vrai. Désolé, je n'aurais pas dû rire. Viens là.
Je l'entraîne avec moi en position allongée, sa tête toujours sur mon coeur. Le silence qui nous entoure est bienfaisant, un peu comme le calme après la tempête. Tandis que je caresse son dos, elle laisse courir ses doigts sous mon t-shirt. C'est tellement agréable que j'en frissonne. Ma queue ne met pas longtemps à se réveiller. Putain, ça fait tellement longtemps qu'on a rien fait. Si je n'avais pas cette putain de trouille qui me colle à la peau, je lui ferais l'amour jusqu'à ce qu'on s'endorme. Rien à foutre de cette putain de soirée. C'est juste elle, moi, et le reste on s'en bat les couilles. Mais, je suis un froussard, j'ai peur que ça réveille ses souvenirs et qu'elle me rejette pour de bon cette fois.
Je me contente, seulement, de la renverser sur le dos, afin de me placer au-dessus d'elle et de la galocher jusqu'à plus de souffle. Comment a-t-elle pu vouloir me larguer alors que je suis incapable de me passer de nos jeux de langues, de son corps et tout simplement d'elle ?
À bout de souffle, je me redresse sur les coudes pour ancrer mes yeux dans les siens. Ce que j'y vois me fait gronder de plaisir. Désir. Amour. Et surtout confiance. Même si elle était furieuse après moi, elle ne m'en veut pas, c'est tout ce qui compte. Heureux, je viens à nouveau goûter ses lèvres qu'elle m'offre sans retenue. Ma main remonte le long de sa jambe tandis qu'elle vient frotter son sexe contre la bosse dure qui déforme mon froc.
— Fais-moi l'amour, Logan.
Ses mots me rendent dingue. Savoir qu'elle en a autant envie que moi fait gonfler encore plus ma bite.
— C'est vraiment ce que tu veux ?
Elle mordille sa lèvre, tout en hochant la tête. Même si je suis en train de perdre la boule tant j'en crève d'envie, j'ai encore besoin de m'en assurer. Quand je dis que la trouille me colle à la peau…
— T'es pas trop fatiguée ?
Si je m'attendais à ce qu'elle se jette sur moi pour me prouver qu'elle le désire réellement, c'est une toute autre réaction de sa part. Son regard s'assombrit et elle me repousse, avant de se relever.
— Tu te tapes une autre fille ou quoi ?
Pardon ? D'où elle tient une connerie pareille ? On est fiancés, c'est pas pour que j'aille tremper mon biscuit dans une autre crème que la sienne ! J'ai peut-être un lourd passé, mais tout ça c'est derrière moi. De toute façon, il y en a qu'une capable de me faire bander et elle se trouve devant moi, les bras croisés sur la poitrine à attendre ma réponse.
— Tu déconnes, j'espère, bébé ?
— J'en sais rien, à toi de me le dire !
Je crois que je me suis planté, ce n'était pas le calme après la tempête, mais plutôt celui avant une nouvelle.
— Tu ne me touches même plus !
Si elle savait que je me retiens seulement de le faire pour ne pas la brusquer, alors que je crève d'envie de la faire mienne depuis qu'elle est rentrée. Ma main droite en est témoin.
— T'étais dans le coma, Lu !
— Oui et ? me questionne-t-elle d'une voix tremblante.
Merde ! Quel con ! Elle a pu interpréter mes mots d'une toute autre manière.
D'un bond je me relève pour me mettre face à elle et laisse à peine quelques millimètres entre nos deux corps.
— Il n'y a que toi, bébé. J'attendais juste que tu sois moins fatiguée.
Sa bouche s'aimante à la mienne sans que je n'ai le temps de le voir venir. Deux secondes me sont nécessaires pour capter ce qu'il se passe, avant de lancer à mon tour les hostilités. Je vais enfin pouvoir la retrouver dans son intégralité. Putain, depuis le temps que j'attends ce moment. Sans perdre de temps, j'enfonce ma langue dans sa bouche pour l'enrouler autour de la sienne. Mes mains glissent sous son pull à la recherche de cette peau si délicate qui m'a tant manqué. Mes doigts ne perdent pas de temps pour venir s'emparer de ses seins. Le gémissement qu'elle pousse alors que je pince son téton me fait virer barge. Je dois me montrer doux, pourtant je ne suis pas certain de pouvoir tenir longtemps. Ça fait tellement de temps que je rêve de ce moment. Ma queue en devient douloureuse tant elle a hâte de plonger dans sa chaleur moite. Lu attrape l'ourlet de mon t-shirt pour me faire comprendre qu'elle veut que je le retire. Sous son regard brûlant de désir, je recule d'un pas et obéit à sa demande. Elle reluque un instant mes abdos avant de se jeter à nouveau sur moi. Nos langues se trouvent une nouvelle fois pour entamer leur propre danse. Je grogne, elle gémit. Elle halète de plus en plus fort, je peine à retenir ma respiration. Je la veux là de suite. Ses gestes s'affolent alors qu'elle tente de déboutonner mon jeans. Je ne reste pas en reste pour retirer ses fringues. Je la veux nue devant moi. Revoir ce corps qui m'excite comme aucun autre.
Mes mains sur ses fesses, je la soulève dans mes bras en poussant des grognements bestiaux. Ses jambes s'arriment à mes hanches, plaquant son sexe humide sur mon bas ventre. Putain, elle est si prête pour moi ! Je l'embrasse dans le cou, lèche, mordille avant de la poser sur le lit et de me positionner au-dessus d'elle. Elle agrippe mes cheveux alors que je m'occupe de sa sublime poitrine. Son corps se tend à chacun de mes coups de langue sur ses ses aréoles qui ne demandent que ça.
Son odeur, son goût sont si exquis, jamais je ne pourrais la remplacer.
Elle reprend très vite les rênes en me faisant rouler pour se mettre au-dessus de moi. Elle se frotte contre ma bite qui rêve d'être soulagée au plus vite. Je joue encore avec ses seins qui n'attendent que ça.
— Je te veux en moi, Logan !
Ses mots sont le signal pour que je tende le bras vers ma table de nuit. Je glisse mon autre main au milieu de son dos et…
Putain, c'est quoi ce truc ?
Sous mes doigts, sa peau est boursouflée à plusieurs endroits. Je ne m'en étais pas rendu compte jusque-là, puisque nos caresses étaient restées au-dessus de nos fringues. Je la repousse pour pouvoir voir l'étendue des dégâts. J'ai besoin de savoir à quel point ces salopards l'ont détruites. Comprenant mon intention, elle roule sur le lit pour que son dos soit camouflé par le matelas.
— Laisse-moi regarder.
Elle refuse d'un signe de tête.
Hors de question d'en rester là. J'attrape sa hanche et la force à se mettre sur le ventre. En voyant toutes les petites cicatrices qui la recouvrent, j'ai du mal à garder mon sang-froid. Fils de pute ! Comment ont-ils pu la briser à ce point ? Ils s'en sont pris à elle de toutes les manières possibles. Je serre les dents de rage à m'en exploser les mâchoires. Il y en a peut-être un qui brûle en enfer, mais l'autre trouvera le même chemin dès que j'aurais mis la main sur lui. Je me jure de passer les prochains jours, prochaines semaines, prochains mois à le traquer sans relâche.
Ce n'est qu'en voyant son corps se soulever légèrement à plusieurs reprises que je me reprends. Ne me dites pas qu'elle est en train de pleurer ! Afin d'en avoir le cœur net, je la retourne vers moi. Ce que je vois me brise le cœur. Elle a perdu sa lueur de désir et ses joues sont baignées par ses pleurs.
— Merde, bébé, pleure pas, s'il te plaît.
— T'es content de toi !
Sa honte me bouleverse. Je ne veux pas qu'elle ait honte. Même s'ils ont gravé son enfer sur sa peau, elle restera toujours la plus belle pour moi.
— T'es tellement belle, Lu !
À travers mes mots, je veux qu'elle sache que ça ne change rien à ce que j'éprouve pour elle. De la pulpe du pouce, puis du bout des lèvres, j'efface les traces de son chagrin, avant de venir rencontrer à nouveau sa bouche. Elle met quelques secondes à réagir à mon baiser. Quand elle se relâche à nouveau, je capte que cette fois aucun de nous deux ne fera marche arrière. Nos corps, nos cœurs et nos âmes ont trop besoin de se retrouver pour qu'on abandonne en cours de route.
— Tu veux vraiment qu'on aille jusqu'au bout ?
Je ne sais même pas pourquoi je lui demande. Peut-être, parce qu'après ce que j'ai découvert, j'ai besoin qu'elle me rassure en me disant oui. Elle ne le fait pas de vive voix, mais elle mordille sa lèvre en hochant la tête. C'est suffisant pour que cette fois, j'attrape une capote dans mon tiroir, en déchire l'emballage et la déroule sur ma bite. Je la frotte à l'entrée de son vagin sous ses gémissements de plus en plus sonores. Heureusement que nous sommes seuls dans la baraque.
— À quoi tu joues, beau gosse. Tu veux me rendre folle ?
Je souris contre sa bouche, avant de la pénétrer lentement. J'ai la trouille de lui faire mal.
— Tout va bien ? demandé-je alors que je viens de m'enfoncer en elle.
La lueur de désir dans son regard et son sourire me prouve que c'est le cas. Les mots qu'elle me déclare ensuite ne font que le confirmer.
— Cesse de poser des questions et bouge.
Je ne sais pas si elle se rend compte de l'impact de ses paroles sur moi. Je suis sur le point d'exploser alors que je n'ai encore rien fait.
Je m'enfonce un peu plus en elle avec douceur, avant de reculer tout aussi lentement. J'ai l'impression que ça la rend dingue car elle se tortille sous moi. Je continue de la même manière encore et encore jusqu'à ce qu'elle me demande d'aller plus vite, plus loin, plus fort. Ma main accrochée à sa cuisse, je m'enfonce jusqu'à la garde. Elle gémit, hurle mon nom tandis que je la pilonne comme elle me l'a demandé. Mon cœur est devenu fou, il bat à une allure impressionnante. La sueur coule le long de mon dos alors que mes va-et-vient se font de plus en plus rapides, de plus en plus intenses. Son sexe se contracte de plus en plus autour de ma queue, je suis sur le point d'atteindre le nirvana.
— Ouvre les yeux, bébé, je veux te voir jouir.
Elle s'exécute et plante son magnifique regard émeraude dans le mien. Au moment où elle s'envole, je ne me retiens plus et jouis à mon tour. Putain, que c'est bon !
La tête dans les étoiles, je me fous sur le dos et j'attire ma chérie dans mes bras. Nous restons silencieux le temps de retrouver notre souffle. Je caresse son dos avec tendresse alors qu'elle est lovée contre moi. Depuis combien de temps ne m'étais-je pas sentie si bien ?
— J'étais malheureuse. Je ne comprenais pas pourquoi tu ne voulais plus me toucher, lâche-t-elle après plusieurs minutes de silence.
Je me rends compte que j'ai été con, nous aurions dû en parler.
— T'aurais dû me dire que ça te rendait triste.
Parce qu'au final, si elle m'en avait parlé, je n'aurais pas tiré mes propres conclusions. À croire qu'on répète encore nos erreurs.
— J'ai du mal à parler de sexe, même avec toi. Tu sais après ce que Charlie m'a fait subir…
À ses mots, je me contracte et agrippe le drap fortement.
— De quoi tu parles ?
Étonnée par ma question, elle se redresse pour planter son regard dans le mien.
— Tu sais, je t'en ai parlé. Ce que j'ai vécu chez moi.
Soulagé que ce ne soit pas sa foutue mémoire qui revienne, je relâche mon souffle.
— On est fiancés, bébé, alors tu peux tout me dire. D'ailleurs, j'aimerais bien comprendre ce qui s'est passé dans cette boutique.
Elle se dégage de mes bras pour rouler sur le dos. Je me tourne sur le flanc afin de l'observer. Les yeux fixés sur le plafond, elle triture ses doigts.
— Je ne sais pas vraiment, m'avoue-t-elle en tournant la tête vers moi. Quand j'ai vu les ceintures, j'ai eu un flash. Ma mémoire m'est revenue un très court instant, mais me demande pas ce que j'ai vu, parce que je ne sais plus. La seule chose qui est restée, c'est qu'on a jamais eu d'accidents de voiture. Je sais que je n'aurais jamais dû me comporter comme je l'ai fait avec toi, tout à l'heure. Le psy m'a dit que personne ne pouvait me rendre ma mémoire, que c'était à moi de me souvenir. Alors, j'ai été stupide de t'en vouloir et de vouloir rompre avec toi.
Devant cette déclaration, je ne peux m'empêcher de sourire.
— Tu sais, bébé. Je veux bien me prendre la tête plus souvent avec toi, si toutes nos prises de gueule finissent de la même manière.
— Idiot ! lance-t-elle en me donnant un léger coup sur le torse.
Heureux, je l'attire dans mes bras et nous restons l'un contre l'autre jusqu'à ce qu'elle s'endorme tout contre moi.
Je ne sais pas si j'arriverai à la ramener vers moi chaque fois qu'un souvenir viendra l'effleurer, mais je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour que ce soit le cas. Pour elle, je suis prêt à soulever toutes les montagnes et à franchir chaque obstacle que nous croiserons sur notre route.
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