Huitième leçon - partie 6

19 minutes de lecture

Je me réveille quelques heures plus tard, pas en forme dès le moment où je me souviens de la veille. Je pars en cours sans grande volonté.

Mes potes me rejoignent tout de suite et en voyant mon air, personne me fait trop chier.

Je réponds pas aux remarques sarcastiques dans les couloirs ; j'ai trop envie de cogner quelqu'un. Jusqu'à midi, je passe mon temps à y repenser, à le revoir avec son air, me dire que ça le dérange.

Quand tout le monde se précipite dans les couloirs après la sonnerie de fin de la journée à midi, j'ai l'impression de le voir avec un mec dans la foule, mais la silhouette disparait aussitôt.

Je serre de nouveau les poings. Il a même pas de pote masculin ici. Aucun qu'il ait jugé nécessaire de me présenter. Tu m'étonnes. Il avait peut-être peur que je me les tape, puisque je suis une pute.

J'ai mangé malgré la faim qui venait pas, je suis hyper en colère. Je pars à la piscine et donne mes cours aux gosses, à moitié absent.

Quand un petit crie à son pote venu le voir aujourd'hui de prendre une photo, et qu'il l'appelle Thomas, ça me revient d'un coup. On avait dit qu'on passerait l'après-midi ensemble, aujourd'hui. Qu'il viendrait me voir au sport.

Je pince les lèvres, je le cherche du regard ; je crois qu'en fait il sait même pas où je bosse. Quel con.

Le cours se finit rapidement, les petits viennent me remercier comme tous les mercredis et s'enfuient rapidement aux vestiaires.

Je m'assois au bord de l'eau. J'aime bien bosser avec les enfants, ici c'est un des seuls endroits où je peux me balader torse nu sans que personne m'emmerde. Bien qu'une fois un gosse m'ait demandé si j'étais un genre de criminel qu'on avait attaqué au couteau.

Le maître-nageur arrive après quelques minutes et me demande si je veux rester nager un moment, ce que j'accepte. La natation est une vraie thérapie pour moi. Quand je suis sous l'eau, plus rien d'autre existe. Je me sens seul et en paix avec moi-même. La natation m'a aussi beaucoup aidé à remodeler mon corps, qui ressemblait plus à rien.

Y a presque personne dans la flotte aujourd'hui, une fois que la piscine a ouvert après le cours des gosses. Seulement deux trois bonnes femmes qui nagent ou pataugent.

Je plonge sous l'eau, le plus bas possible, remontant que quand j'ai l'impression que je vais mourir. Je fais ça une bonne heure ; je suis chez moi, entouré par l'eau.

Je sors finalement, les muscles endoloris, la respiration rapide. Je me hisse dehors et file aux vestiaires.

Là-bas, ça piaille. On entend les femmes parler de l'autre côté de la cloison, et quelques mecs doivent se changer dans les cabines à côté de la mienne. J'ai eu aucune nouvelle de Thomas depuis qu'il est parti avec un ok, hier soir.

Je vais pas lui écrire. J'écrirais un truc méchant de toute façon. Genre oublie pas de me prévenir si tu me largues parce que d'autres gens me prennent pour une pute.

Après vérification sur mon portable, il a pas l'air non plus de vouloir m'écrire.

Plus il se fait absent, plus je suis en colère. On devait passer l'après-midi ensemble, pas une seule nouvelle.

J'arrive chez moi morose, j'essaie d'éviter ma mère.

Elle, au contraire, elle essaie de me coller. Je vois bien que c'est gentil, mais j'en ai pas envie. Je finis par lui dire que je suis fatigué, j'emporte un sandwich et je pars me coucher. Évidemment, je dors pas. J'entends ma mère naviguer à côté pendant un petit moment, puis elle va se coucher et moi je ferme toujours pas l'oeil. Finalement, mon téléphone émet de la lumière sur ma table de nuit et elle se reflète sur le plafond. Je l'attrape, soupirant de lassitude.

J'ai deux messages. Un de Lydia. Un de Tom.

J'ouvre d'abord celui de Lydia, histoire de pas être vénère contre elle au moment de lui répondre.

Lydia : T'es plus avec Thomas ?

Je reste comme un con devant mon écran et je me dis que finalement j'aurais peut-être pas dû commencer par là. Je lui demande rapidement pourquoi elle me pose la question et je lis celui de Thomas.

Lui, il me dit juste

MisterTom : Tu dors ? Je regarde son message, je réfléchis, et entre temps, je reçois la réponse de Lydia.

Lydia : Je l'ai vu avec un mec cet aprem, je pensais qu'il était avec toi.

Je lui demande ce qu'ils faisaient pour qu'elle le soupçonne d'être en couple avec lui. J'hésite à envoyer chier Thomas, voire à pas lui répondre, et finalement je lui dis que non.

Plusieurs messages arrivent en même temps, après quelques secondes.

Lydia : J'ai pas dit qu'ils étaient en couple, juste ensemble au terrain de sport.

Tom : On parle ?

A Lydia : pourquoi ça voudrait dire que je suis plus avec lui ?

A Tom : tu veux parler de quoi ?

Mon amie me répond que c'est pas ce qu'elle voulait dire, mais qu'elle trouvait bizarre qu'on ait changé nos plans, alors que Tom avait l'air enthousiaste en leur en parlant au déjeuner du mardi midi. Je lui réponds qu'on a eu un empêchement ; je veux pas m'attarder là-dessus.

Et j'attends. J'attends le SMS de réponse de mon mec. Encore et encore. Je renvoie le même message. Et toujours rien. Je lève les yeux au ciel. Il me fait péter un plomb. Je lui envoie un troisième sms, disant que j'attends, que s'il veut parler il est censé me répondre. Un quart d'heure plus tard, je reçois enfin une réponse. Il me demande si moi, je veux lui parler.

A Tom : J'ai pas envie de jouer à ça. T'étais avec qui aujourd'hui ?

MisterTom : Mathias

Will : Matthias ? je renvoie.

MisterTom : Mathias. Avec un t. Je t'en avais parlé, le mec avec moi en sport

Will : Ouais, celui qui t'aimait bien....

MisterTom : Celui qui est sympa avec moi

Will : Pourquoi t'étais avec lui- je commence à écrire avant de tout effacer. Je recommence.

Will : Ok. Tant mieux. De quoi tu veux parler ?

MisterTom : Du fait qu'on parle pas ? il répond après un petit moment. Quelques minutes, seulement, mais déjà trop.

Will : Du fait que tu m'acceptes pas comme je suis ?

MisterTom : Tu penses ça ?

Will : Tu l'as dit.

MisterTom : Non il envoie, avant de compléter par un autre message. J'ai dit que ça me dérangeait que les gens pensent de toi que t'es une prostituée. Ça te dérangerait pas si c'était moi ?

Will : On a la réputation qu'on a. Je t'aurais pas vu autrement pour ça parce que je sais ce que tu vaux. Ça changerait rien.

MisterTom : Tu crois que je pense que tu as déjà demandé de l'argent ?

Will : Tu me regardais avec ces yeux qui avaient l'air de se poser la question.

MisterTom : Ouais je me suis posé la question, sur le coup, puis tu m'as dit que non et je t'ai cru

Will : J'ai eu l'impression que tu me croyais pas. T'avais l'air plus distant. Et t'as dit ce truc.

MisterTom : Quoi ?

Will : Que ça te dérangeait ! Je te l'ai demandé parce que j'avais pas envie que ça change quelque chose pour toi et t'as dit oui !

MisterTom : Ouais, ça me dérange que les gens pensent ça de toi. Je comprends pas comment tu peux pas comprendre ça

Will : C'était pas ma question. Et t'es parti sans me faire penser le contraire.

MisterTom : Tu m'as jeté dehors, je suis parti ouais

Will : Je t'ai pas jeté dehors.

MisterTom : Rentre chez toi. Non, tu m'as pas jeté dehors c'est sûr

Will : T'étais censé rentrer chez toi de toute façon. Laisse tomber, t'as qu'à aller vers ton Matttthias. Et je l'ai envoyé avant même de m'arrêter, trop concentré sur mes cinquante T. Le con. T'as quel âge déjà Will ?

MisterTom : ça veut dire quoi, laisse tomber ?

Will : Quoi tu penses que je te quitte ? C'est ce que tu voudrais ?

MisterTom : Non

Will : Pourquoi t'as préféré passer la journée avec l'autre ?

MisterTom : Pas de nouvelles de toi et on doit s'entraîner pour le bac de sport

Will : J'ai attendu que tu m'écrives. J'ai pas eu de nouvelles non plus.

Il répond après cinq minutes.

MisterTom : Non

Quoi non ? Je souffle. Je me creuse la tête. Je sais pas quoi dire. Je reste bien cinq minutes devant mon téléphone avec l'envie d'écrire sans savoir quoi. Je veux pas que ça s'arrête à ça.

Will : Viens chez moi.

MisterTom : Pourquoi ? Je suis dans mon lit là. Il est tard

Will : Je sais. S'il te plaît.

Son prochain message met quelques minutes que je trouve bien trop longues.

MisterTom : Ok

Je me relève d'un coup, je me sens de nouveau nerveux. Je renifle mes aisselles, je me brosse les dents, j'essaie de défroisser un peu mon tee-shirt, je ramasse les fringues par terre. Et j'attends. Je nettoie machinalement la table à manger. Je lance la machine. Je remets du déo. Aie l'air confiant Will.

Il arrive qu'encore dix minutes après ça, toque à la porte et quand j'ouvre rapidement pour pas trop faire de bruit pour ma mère, je vois ses cheveux ébouriffés. Je lui fais signe d'aller dans ma chambre.

Il me suit sans un mot. Je referme derrière nous et vais m'asseoir sur mon lit. J'ai le coeur qui tambourine.

Thomas me regarde, en face de moi proche de la porte. Il a l'air d'attendre. Seulement d'attendre.

— Viens t'asseoir...

Il s'exécute sans parler. Je me recule dans le lit pour passer derrière lui, mes jambes entourant les siennes. Je lui tire un peu les épaules pour qu'il se laisse aller. Rapidement, ses muscles se relâchent et il s'étend contre moi, yeux fermés.

Je caresse lentement son cou, ses cheveux.

— J'espère que personne m'a entendu partir, il souffle tout bas après un petit moment, laissé aller à mes câlins.

— Je plaiderai coupable, je lui murmure.

Et je prends enfin un instant pour me détendre juste un peu.

D'abord, il dit rien d'un petit moment, puis il continue tout bas, en souriant légèrement.

— Je suis pas sûr que ça soit en ta faveur, pour samedi, de me faire sortir à minuit de chez moi pour te retrouver.

— Alors je dirai que c'était pas moi et que t'es allé voir un autre mec.

— Ok, il souffle en caressant lentement ma jambe, et ses yeux sont toujours clos.

— Je dirai que t'étais avec Mathias, je grogne contre sa nuque.

— D'accord, il murmure toujours.

Je le mords et il couine en cambrant son dos. Je mords un peu plus fort. Lui, il se tend encore plus en essayant de se soustraire à mes dents, ce qui me fait tirer encore plus, possessif.

— Will... il geint en contractant les muscles de son dos, plus du tout collé à moi tant il se cambre.

J'attrape ses hanches pour les plaquer contre moi. Je le lâche et le lèche. Je suis à peu près sûr qu'il a refermé les yeux, ses muscles se détendent tout de suite.

— Je t'aime. Idiot, je lui murmure.

— C'est toi l'idiot, il souffle en se blottissant un peu plus contre moi.

— Ouais. Je sais, je l'entoure de mes bras.

— Est-ce que je dors ici ?

— Tes parents se lèvent avant ou après toi en semaine ?

— Mh, il réfléchit. Après. Mais ils sont levés quand je pars.

— Oh. Ouais. Alors... Faut que tu rentres...

Il hoche la tête et sa main s'arrête de caresser ma cuisse, elle reste seulement posée là.

— T'as demandé à tes parents pour samedi ? Ou tu t'es dit que je méritais pas de venir ?

Aucun son passe ses lèvres.

— Tu veux annuler...?

— Non, il murmure tout bas, la voix endormie et je comprends qu'il est plus vraiment là.

Je sais pas si je dois le motiver à rentrer ou le laisser dormir. J'attends quelques minutes et le couche sur mon lit.

Cette fois, il a l'air totalement endormi. Son corps est souple, il se laisse complètement faire quand je le déplace. Je souris et décide de mettre le réveil plus tôt que d'habitude. Je lui enlève ses chaussures, et je me déshabille. Je passe la couverture sur nous et l'enlace.

Il souffle un peu plus fort quand je me colle à lui, mais c'est tout. Je m'endors rapidement ; j'étais épuisé.

Je crois pas qu'on ait vraiment bougé de la nuit. Quand j'ouvre les yeux, il est toujours dos à moi, tout habillé.

Je le réveille en lui faisant des bisous partout sur la nuque. Il grogne, se tortille, mais n'ouvre pas les yeux.

— Poussin. Il est six heures, je lui murmure.

Sa paupière se relève difficilement et lorsque la lumière parvient dans son oeil, il se retourne pour se cacher contre mon torse.

— Marmotte, je souris. J'ai besoin de toi pour que tu me dises si tu veux rentrer avant qu'ils se lèvent ou si tu veux leur dire que t'es parti plus tôt ce matin...

— 'pas mes affaires, il grogne en serrant mon tee-shirt de ses poings.

— Un peu quand même... Je ris. A ou B ?

— Non. J'ai pas mes affaires, il répète en soupirant, une jambe s'entortillant aux miennes.

— Ah. Ouais. Alors va falloir te lever chéri... Je caresse son dos.

Son souffle est lent contre mon tee-shirt et il ne bouge pas.

— Thomas... J'embrasse son crâne, et son oreille.

Mes mains câlinent son dos jusqu'en haut des fesses.

— Quelle heure ? Dois partir maint'nant ?

— Je sais pas quand ils se lèvent...

— Alors je vais y aller, il soupire en roulant sur le côté.

Il finit sur le dos, les yeux au plafond. Je grimpe sur lui et embrasse son cou. Il sent bon le matin. Sa tête est tirée pour me laisser l'accès, sa main remontée sur mes reins pour des caresses douces. Je remonte jusqu'à sa bouche et je bouge mes lèvres contre les siennes lentement pour l'aider à se réveiller. Tout de suite, il échappe un petit gémissement de plaisir. J'adore ses sons. Il réagit à tout... Bien vite -trop vite- il s'éloigne en plaquant son crâne contre l'oreiller.

— Bien dormi ? Je souris.

— Ouais. Plutôt bien. Mais j'suis encore fatigué. Et toi ?

— Pareil.

— Maudit soit le jeudi.

— Quel poète. Et le samedi tout est permis ça va aussi ?

Il hoche la tête et me sourit.

— Tu seras là, hein ? Tu seras là au rendez-vous ?

— Ouais.

— Ok, il me regarde encore un peu. Laisse-moi partir.

— Moi ? Je rigole.

Je me recule un peu jusqu'à être assis sur ses cuisses.

— Ouais. Enlève-toi de là ou j'aurai jamais le courage...

Et je finis par céder et m'asseoir à côté de lui. Dix minutes et un rapide baiser plus tard, je suis à nouveau seul dans ma chambre. Et il me manque déjà. Ce que t'es niais Will. Je me prépare, incapable de me rendormir seul. J'ai cours dans deux heures...

Je suis prêt depuis un moment déjà quand je reçois un message de sa part, disant qu'il est vraiment fatigué. Je m'en veux à mort. Je lui souhaite bon courage et lui dis qu'il pourra dormir dès qu'il rentre à la maison. Il me demande si on mange ensemble, ce midi et je réponds par la positive.

Un nouveau message arrive pour me demander si ça se fera à la cantine, juste quand je sors de chez moi. Je réponds qu'on ira où il veut ; je suis à lui ce midi.

MisterTom : C'est dangereux, de dire ça ;) je reçois en marchant, un peu plus tard. Je suis presque arrivé.

Will : Fais-toi plaisir alors... ;) Je réponds en arrivant.

Le portail est déjà ouvert et, après quelques pas, je vois mon brun sur son banc, écouteurs dans les oreilles. Puis Lydia. Juste en face de moi, en gros plan, qui s'est intercalée en me disant bonjour joyeusement. Je lui fais un câlin sans réfléchir et sans lâcher mon garçon des yeux. J'ai un sourire en coin quand j'arrive à lui et je monte sur ses genoux. Scène loufoque sachant que je fais deux fois sa taille, et trois fois son poids.

Il rit en m'observant faire, puis retire un de ses écouteurs.

— Qu'est-ce que tu trafiques ? il m'interroge en plaçant sa main sur ma hanche.

— Je profite. Je te montre à quel point je suis à toi, j'embrasse son cou. Avoue que c'est mignon.

— Ouais. C'est super mignon, il se marre en caressant mes reins. T'es super mignon.

— Ouais. Toi aussi... Je ronronne quand Lydia nous rejoint.

Mon brun la salue puis embrasse ma joue, le visage tourné vers mon amie pour pouvoir l'entendre avec son écouteur encore dans son oreille.

— Alors, les amoureux vont mieux ? Elle se moque.

— Ouais, comme tu vois, je souris en coin.

Tom pose un baiser dans mon cou puis sourit de toutes ses dents.

— Plus fatigués, mais mieux, il rit.

— Fatigués Mh ? Alors le petit Tom aurait passé son baptême cette nuit ?

Mon copain secoue la tête et se cache contre mon épaule.

— Arrête de l'embêter, je grogne d'un ton paternel à Lydia.

Je pourrais montrer les dents que ça reviendrait au même.

— Ça fait combien de temps que t'as pas couché Will ? Insiste Lydia.

— Assez longtemps pour que je t'étripe si tu continues, je rétorque. Et je découvre que tous les autres trucs peuvent être tout aussi bien, je souris contre mon brun.

Lui, il grogne quelque chose dans mon cou qui ressemble au mot festival, puis sa main se resserre sur mes reins. Finalement, sous le regard de nombre d'élèves et de certains profs qui hésitaient à nous remettre à notre place à cause de notre position peu appropriée dans l'enceinte de l'établissement - s'ils savaient ce qui se passe dans les toilettes... - on a dû partir chacun en cours pour se retrouver qu'à midi.

***

Et une fois là, mon Thomas m'a tout de suite pris la main avec un grand sourire.

— Tu veux qu'on mange avec tes amis ? On pourrait aller dehors. Ou à la cantine. Ça me va. Comme tu veux, il fait en pianotant de ses doigts sur ma main.

— C'est bien dehors. On pourrait aller dans un chinois ?

Il me jette un regard en coin, l'air de jauger si je suis sérieux.

— Nan ? Un italien ? Un américain ? Je ris.

— Resto indien ? ses yeux s'éclairent. C'est cher, il grimace ensuite. On mangera des naan samedi, chez moi. Choisis, pour ce midi. Un truc bon.

— Ok. Un truc bon et pas cher, ouais ça m'arrange, je ris.

On décide d'aller marcher et d'entrer dans le premier truc pas cher qui nous donne envie.

Thomas est pendu à mon bras en me racontant sa matinée pendant qu'on marche dans les rues, et j'adore notre proximité, j'adore ses babillages et son bonheur contagieux.

On s'arrête finalement dans un petit restau qui vend des pâtes à l'emporter.

Mon brun me propose d'aller les manger dans un parc pas loin et dix minutes plus tard on est assis dans l'herbe.

On discute, on profite du soleil pour une fois bien présent ; j'aurais presque envie de pas retourner en cours.

Une fois qu'on a fini de manger, il s'étend presque sur moi tant il me colle.

— Tu veux faire l'amour ici ? Je ris. Parce que j'aime bien le côté exhib mais avec des enfants c'est pas terrible... Je renifle ses cheveux, resserrant mon emprise.

— Ça les traumatiserait, ta brutalité, il se marre en se hissant un peu plus encore sur mon corps.

— Ouais, sûrement, je souris en coin. T'imagines ça comment ? Notre première fois ? Je demande, un peu plus sérieux.

— Je sais pas. Et toi ? il embrasse la peau dénudée en haut de mon torse puis me regarde avec intérêt.

— Doux. Je pense que ça sera bien. Je vais te mettre à l'aise, je souris.

— Ouais. Merci. Ça fait un peu peur. Doux, alors ?

— Doux. T'as peur de quoi ?

— Que ça me fasse trop mal.

Il plante ses yeux dans les miens, sa main qui caresse mon cou tendrement.

— Ça te fera pas trop mal. J'y veillerai, je le rassure.

— Mais ça fera forcément mal, il complète.

— Ça peut faire un peu mal, mais c'est vite remplacé par le plaisir. C'est pas si horrible qu'on le dit si on se prépare correctement. C'est pas pour rien qu'on recommence... Je souris en coin.

Il hoche lentement la tête puis colle sa joue sur mon torse.

— Je te préparerai tout comme il faut. Ça te fera bizarre de toute façon, mais je vais faire en sorte que ça soit pas douloureux, je le câline.

— Ouais. Merci. Gentil Willy. Mes fesses sont un peu rassurées. Un peu, il minaude en embrassant mon tee-shirt.

— Ouais, tu peux aussi faire quelque chose pour avoir moins mal...

— Mh ?

Il relève la tête vers moi, intéressé.

— Commence déjà dans la douche. Achète du lubrifiant. Essaie sur toi. Doucement, genre, te fais pas mal. Mais ça va t'aider à comprendre la sensation.

— Mh ? C'est utile ?

— Ouais. Et c'est encore mieux si tu m'appelles quand tu fais ça. Juste, t'sais, pour avoir tes impressions... Je lui fais une tête angélique.

— Ouais ? Tu voudrais être là ?

— Ouais...

— Et... Le faire, ou moi ?

— Tu veux que je le fasse moi ? Essaie déjà seul une fois. Ensuite tu me diras...

— Ouais. Ok. D'accord. À quel point ?

— À quel point quoi ?

— Ben, comment je sais quand c'est bon ?

— Quand ça te fait du bien.

— Ouais ? Et si ça le fait pas ?

— Si ça le fait pas je te montrerai comment faire. Y a des mecs qui ressentent pas de plaisir en le faisant eux-mêmes aussi. Mais c'est important que tu découvres ton corps.

Il hoche la tête et se couche à nouveau sur mon torse.

— Tu me diras comment ça a été.

— Ouais. Je ferai ça.

— Fais-le ce soir...

— T'es pressé ? il se marre en se redressant à califourchon sur mon bassin.

— Ouais. J'ai envie de t'imaginer...

— Ouais ? Ça t'excite ?

— Carrément, je souffle.

— Maintenant aussi ? il demande en faisant des petits cercles de ses hanches.

— Ouais, je hoche la tête plusieurs fois.

— Comment faire, dis-moi... il susurre lascivement en laissant trainer son doigt le long de ma mâchoire.

— Je peux rien faire, on est dehors... Je pince les lèvres.

Je crois que je passe 90% de mon temps avec lui à bander.

— T'es condamné, alors ? il chuchote en ondulant du bassin sur mes hanches, le regard au loin, innocent.

— T'es injuste ! Je me redresse un peu, cherchant autour de moi.

Il ricane en me voyant faire et donne encore des petits coups légers.

— Arrête, pitié, je joins mes mains, yeux fermés cette fois.

— Tu veux que j'arrête ? il rit encore plus fort. On arrête le sexe ?

— Nan ! Je relève les yeux sur lui. Je suis à lui. On trouve un coin...

— Un coin ? il vient caresser ma joue avec beaucoup plus de tendresse et moins de malice.

— Ouais, un endroit où on est que les deux... Trouve un endroit Thomas...

— Tu crois qu'on a assez de temps pour rentrer chez nous ? il sourit, l'air super amusé.

— Nan, je sais pas, oui ? Tu vis plus près...

— Quoi, t'en as envie à ce point ? Faire du chemin jusqu'à mon immeuble ? il sourit en se recouchant par-dessus moi, et forcément, il bouge encore.

— Ouais. A ce point. J'irais en Chine.

— Et t'y arriverais toujours excité ?

Ses hanches ondulent encore pour lui permettre de se coucher un peu plus bas sur mon corps, et nos entrejambes arrivent progressivement au même niveau.

— Je garantis pas... Mh... Je garantis pas que je t'aurais pas pris dans l'avion... Deux-trois fois...

Il se marre encore et toujours ; puis ses lèvres arrivent sur les miennes et je me tais aussi et je deviens d'un coup plus sérieux. Mes mains trouvent leur place là où il faut, pile sur ses hanches.

Il m'embrasse lentement, avec une certaine envie, je crois. Puis il se laisse glisser sur le côté, et je saisis l'occasion pour échanger nos places.

À mon tour de le chauffer un peu, à son tour de voir ce que ça fait. Je bouge lentement sur lui, vainqueur. Il me regarde, il me sourit, il gémit tout bas aussi. J'ai l'impression qu'il se rend pas compte de l'endroit où on est.

— Je pourrais te faire l'amour ici... Je lui murmure.

— Je pourrais te laisser faire, il souffle en réponse.

— Tais-toi... C'est de la torture... je gémis contre son cou. Trouve-nous un endroit...

— Tu veux te relever et marcher dans cet état ? (Sa main descend mon dos jusqu'à la limite de mes fesses). Pauvre Willy. Si frustré à cause de moi...

— T'es un démon Thomas, je grogne entre mes dents, rouge d'envie. J'ai chaud. Je peux pas - on va pas faire un truc ici...

— Donc, tu en arrives à quelle conclusion... ? il fait en retenant son sourire, je le vois.

— Trouve un endroit je te dis. À moins de deux minutes.

— À pas.

— T'es dans le même état que moi, avoue...

— Pas autant, il se moque.

— Pff. Sale gamin, je boude et lui il sourit tout grand.

— Bon. Laisse-moi débander.

Je reste assis sur lui, respirant comme si je méditais.

Ses mains glissent lentement sur mes fesses, l'air toujours aussi innocent.

— Y a des enfants, je souffle, je geins plutôt.

— Alors débande, il se marre en me tripotant le cul.

— Ouais, tu m'aides bien, hein, je vais mordiller son cou et il fait exprès de gémir un peu fort.

— T'es vraiment en train de me chauffer hein ? J'attaque en tirant plus fort, et j'aspire la peau.

— Ouais. Ça m'plait vraiment, il souffle avec un sourire, les doigts accrochés à mes hanches et le dos qui se cambre légèrement.

— Assume alors et laisse-moi faire ce que je veux de ton corps. Dans un endroit où des enfants risqueraient pas de nous voir.

— Ouais ? J'hésite... il dit tout bas, la lèvre mordue et les doigts définitivement refermés sur ma peau.

— Allez, tu crois que je sens pas que t'en as envie ?

— Je suis sûr que tu le sens autant que moi, il rit en jetant sa tête en arrière. Ok. Chez moi.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Illuni ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0