Route barrée à 9 km

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Ce panneau était planté dans la direction où nous menait notre balade, au niveau d'une intersection, mais nous avons tout de même emprunté la route, nous mettant d’accord pour rester dans la limite des 9 km indiquée.

Nos premiers pas nous ont fait entrevoir un joli paysage et nous avons eu envie d’explorer ce chemin. La balade était agréable, les paysages magnifiques, le chemin parfois plat, large et tranquille, parfois plus sinueux et difficile avec des passages à gué et des endroits un peu glissants. Nous avions avancé parfois côte à côte, parfois main dans la main, nous aidant à franchir un obstacle ou simplement pour se témoigner de l’affection.

Pendant tout le temps de cette marche, je m’efforçais de profiter de l’instant présent sans penser au panneau planté en tête de chemin. Au fond de moi, j’espérais qu'il était erroné, soit qu'il fût trop vieux, soit qu'il fût posé là par précaution mais sans qu’il y ait de réelle restriction. J'avais l'intuition qu’au bout de ces 9km, le passage serait possible et peut-être même qu’il ne matérialisé par rien qui nous oblige à prendre la décision de continuer ou de rebrousser chemin. J’espérais que l’on continuerait à marcher naturellement, gardant le même rythme et la même confiance en nous. Oui, j’espérais de tout coeur que le passage soit possible. Peut-être un peu dangereux, un peu étroit ou nécessitant beaucoup de précautions, mais possible. Je ne pouvais imaginer qu’au bout d’un si joli chemin, d’une si longue balade avec de si beaux paysages, au bout d’une si longue marche semées d’embûches que nous avions surmontées ensemble, il y ait un mur ou une barrière infranchissable.

Je me souvenais que par le passé, nous avions déjà foulé ce chemin aujourd’hui interdit, en passant par un accès plus rapide. Et je sais que nous n’étions alors pas prêts à surmonter les difficultés. La balade avait été compliquée, nous étions tombés plusieurs fois, nous nous étions blessés dans les ronces et les cailloux et nous étions même blessés mutuellement. Alors oui, ce chemin était un dangereux et pouvait être réservé aux marcheurs aguerris, mais nous fallait-il l'éviter complètement ou étions-nous prêt à nous l'explorer en toute securité ?

Tout en marchant et en admirant le paysage qui défilait sous mes yeux, je m’en voulais de penser à la suite du chemin, je m’en voulais de l’espérer au lieu de vivre l'instant présent sans attentes ni projection. Je ne savais même plus si j’avançais pour le plaisir de ce chemin-ci, ou pour l’espoir de la suite. Je ne savais pas non plus quelle serait ma réaction si dans quelques minutes, nous nous retrouvions face à un mur.

Le pire, c’est que lui savait. C’était la troisième fois qu’il se baladait sur ce chemin à deux. C’était lui qui avait posé ce panneau au croisement. S

Mais moi, naïve et peut-être un peu imbue de ma personne, je me disais qu’avec moi ce serait différent, qu’il suffisait que je me montre bonne marcheuse et qu’il voit que j’avais progressé depuis la dernière fois pour qu’il ait moins peur de s’aventurer au delà de la limite avec moi.

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