I - Ça sent comme à la piscine ...

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DOMAINE PIÉRADE (SAINT-JULES-D'OIGNON) - 9H19 DU MATIN

- Mais qu'est-ce que c'est que cette odeur ? Ça pue ici ! s'exclame Annette, la nouvelle femme de chambre de la maîtresse des lieux.

En effet, une étrange effluve de chlore émane de la salle de bain située à l'autre bout de la luxueuse pièce. Annette entre à tâtons, écarte les immenses rideaux de velours rouge, faisant apparaître les premiers rayons de soleil de ce 1er mai. Elle en profite pour ouvrir la fenêtre style Louis XV afin d'aérer la chambrée... C'est alors qu'elle découvre le lit intact. Puis, le verre d'eau, encore plein, posé sur la table de chevet... Bizarre... Hier, Madame est montée se coucher, mais pas dans sa chambre ?

Tout à coup, elle sursaute en percevant un léger gargarisme provenant de la salle de bain. La porte est entrebâillée... Annette s'approche, tend la main vers la poignée... À nouveau, cet étrange son guttural retentit : sorte de respiration haletante suivi d'un râle, puis... Plus rien...

Annette, tremblante de peur, range l'une de ses mèches blondes et sort de la chambre en criant depuis le long corridor :

- Monsieur Strüdel ! Il y a une bestiole dans la salle de bain de Madame ! Je crois bien que c'est une chauve-souris !

Au rez-de-chaussée, Abraham Strüdel, gardien du Domaine au tempes grisonantes, monte les marches quatre à quatre et débarque devant l'entrée de la pièce.

- Une chauve-souris dans la chambre de Madame ? Faut vraiment que vous arrêtiez le Jack Daniel's, Miss Beurte... Vous mériteriez que je vous giflasse à nouveau ! Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre comme balivernes dans cette maison...

Le vieil Abraham pénètre dans la chambre, en hûme le parfum acre et s'exclame :

- Mais qu'est-ce que c'est que cette odeur ? Ça pue ici ! Vous, ne bougez pas ! Je vais aller voir de plus près cette "chauve-souris"...

Soudain, un courant d'air glacé fait violemment claquer la porte de la salle de bain. Abraham tente de l'ouvrir mais celle-ci semble bloquée de l'intérieur. Il toque à trois reprises :

- Hum... Madame de Piérade ? Veuillez m'excuser...

- Elle n'y est pas, l'informe la jeune femme. Personne n'est rentré ici hier soir. Madame a dormi ailleurs.

Le vieux gardien acquiesce en bredouillant quelques mots incompréhensibles, sort dans le corridor en bousculant la jeune femme et interpelle d'une voix tonnitruante :

- Jeannin ! Jeannin ! J'ai besoin de toi au premier ! La porte de la salle d'eau de Madame est coincée.

Un trentenaire roux de forte corpulence, que l'on pourrait confondre avec un sumotori s'il ne portait pas de smoking, commence à gravir les escaliers à pas pesants. Arrivé devant Annette, qu'il salue d'un sourire niais en rougissant, un filet de bave à la commissure de ses lèvres émerge, lui donnant l'aspect de Simplet, le fameux nain de Walt Disney :

- Euh, Jeannin... Cesse de jouer les Roméos et viens voir la poignée, lui ordonne le gardien. Il y a le mécanisme qui déconne royalement. Je risque d'avoir des problèmes avec la patronne si on ne l'arrange pas de suite...

- Oui papa, lui rétorque son assistant. Mais c'est quoi cette odeur ? Ça pue ici !

- T'occupe... Concentre-toi sur la porte.

Le mastodonte saisit la poignée, la tourne de toutes ses forces et ... après un craquement singulier, elle se retrouve dans sa main !

- Non ! Mais non ! Ce n'est pas possible d'être aussi crétin ! hurle le vieil Abraham. Est-ce que je t'ai dit de la tourner ? Non ! Je t'ai dit de regarder, de voir si on pouvait l'arranger ! Tu vas te faire renvoyer pour de bon maintenant !

Le pauvre Jeannin recule dans un coin de la chambre et se met à sangloter.

- Mais quelle bande de branquignols ! Je dois vraiment tout faire ici, siffle le soixantenaire. Miss Beurte, allez me chercher Yvonne, de suite !

Annette descend à toute vitesse au rez-de-chaussée et accède à la cuisine où elle trouve Yvonne, la cuisinière aux boucles blanchâtres, affalée sur la grande table en bois de chaîne :

- Yvonne ! Monsieur Strüdel vous demande à l'étage. Yvonne ?

Pas de réponse... En face de la vieille dame, le petit déjeûner, composé de quatre biscottes beurrées, une grande tasse de thé fumant et une assiette de délicieuses lamelles de saumon fumée, posé sur un plateau d'argent ornementé. Elle s'approche alors de la vieille dame, lui pose une main tremblante sur l'épaule... Elle est froide... Sans vie...

Soudain un soubresaut ! Yvonne s'éveille et demande d'une voix éraillée :

- Qu'est-ce que c'est ?

- Veuillez m'excuser d'interrompre votre sieste, Yvonne. Votre mari vous demande.

- Je ne fais pas la sieste ! Je réfléchis ! Et qu'est-ce qu'il veut encore ? Il ne voit pas que je travaille ? Je n'ai pas que ça à faire ce matin. Quelle heure il est ?

- Il doit être 9 heures passées. Il y a un petit problème de porte dans la chambre de Madame et...

- Qu'il se débrouille ! Je ne suis pas mécano. Ce n'est pas mon problème ! Allez lui dire que j'épeluche les patates et qu'il arrête de me les briser !

- Tout de suite, Madame Strüdel...

- Et prenez le plateau, le thé va refroidir, et la Gisèle va encore me gonfler avec ses histoires de rosbeefs des années '60...

- Je pense que Madame a dû passer la nuit dans la chambre d'amis.

- Mais elle fait ce qu'elle veut. Rien à carrer ! J'en ai marre de cette baraque, de cette cuisine, de ses patates qui me sortent par tous les trous ! Marre de l'ambiance et de cette chaleur étouffante ! Et de vous tous avec vos courbettes 24 heures sur 24 ! Allez tous vous pendre à un lustre et laissez-moi tranquille !

Choquée, Annette quitte la cuisine en emportant le plateau et franchit le grand hall d'entrée pour entamer la montée des escaliers. Au loin, elle entend encore maugréer la vieille aigrie. Elle passe devant la chambre de Gisèle, sans dire un mot, apercevant Jeanin recroquevillé dans le coin et le vieil Abraham s'afférant à remettre en place la fichue poignée. Parvenant à la porte de la chambre d'amis au bout du couloir, elle tape du pied trois coups légers :

- Madame de Piérade, votre petit déjeûner est servi. Puis-je entrer ?

Nulle réponse... Elle retoque. Et une petite voix, presque inaudible, retentit de derrière la porte :

- Annette ! À l'aide ! Venez vite !

N'écoutant que son courage, la jeune fille se met à crier :

- Monsieur Strüdel ! Madame a un problème. Je ne peux pas ouvrir la porte, j'ai les mains prises.

- Non, mais je rêve ! fulmine le vieux gardien. Qu'est-ce qu'il se passe ce matin ? Où est Yvonne ?

- Elle prépare le déjeûner et ne veut pas être dérangée...

Telle une tornade, Abraham ouvre la porte et reste de marbre en découvrant une scène ahurissante : James, le petit majordome, est en train de se balancer dangereusement de droite à gauche à sept mètres du sol en se tenant à l'un des bras du lustre de bronze doré, magnifiquement éclairé par les milliers de cristaux... Un spectacle extraordinaire s'il ne se passait pas dans une chambre au mobilier si ancien et tant fragile. Annette aperçoit sur le grand lit, recouvert de poussière provenant du plafond, un escabeau plié et le chiffon du suspendu.

- Mais qu'est-ce que vous fichez, James ? s'enquiert le vieil homme d'une voix aigue.

- Faîtes-moi descendre de là, j'ai souffre de vertige...

- Franchement, je n'ai que ça à faire maintenant ? Annette, donnez-moi ce plateau et repositionnez cette échelle ! Et profitez-en pour passer un bon coup de balai et changer la literie... Si Madame découvre ce désordre, je ne donne pas cher de votre peau ! Tenez-le vous pour dit !

En adressant un dernier regard de dédain en direction de James, Abraham extrait vivement le service de table des mains de la jeune femme, passe devant la chambre sans même jeter un coup d'oeil sur son fils en train de péniblement se relever, et s'élance vers la porte se trouvant à l'autre bout du corridor, juxtaposé au grand escalier. Il toque de son pied droit :

- Hum... Madame de Piérade ? Veuillez m'excuser pour le retard... Je vous apporte le petit déjeûner.

Silence de mort... Les nerfs à vif, le vieux gardien dégringole les marches jusqu'au rez-de-chaussée, pose le plateau sur la grande table de marbre située au cenre du hall et sort de la villa. Il dépasse la veranda et se retourne pour observer, dos à la piscine, le grand manoir. Les rideaux de toutes les chambres sont ouverts et étrangement, la lumière de la salle de bain de la propriétaire des lieux demeure allumée. La fameuse salle sans poignée... Il commence à faire l'inventaire du rez-de-chaussée :

- Bon... Elle n'est ni dans la salle à manger, ni dans la cuisine...

Derrière la vitre de cette dernière, il aperçoit sa femme lui arborer fièrement un doigt d'honneur.

- Elle aussi, je vais la tuer un de ses jours, affirme-t-il en observant l'étage du dessus. D'accord, donc ni dans la chambre du chauffeur, ni dans sa chambre, ni dans la chambre d'amis...

Ses yeux vagabondent sur le dernier étage :

- Bibliothèque, salle de réception, bureau... Personne... Et la grande terrasse ? Elle a tout de même pas passé la nuit à la belle étoile ! Il y a quelqu'un là-haut ? hurle-t-il.

Aucune réponse... D'un pas assuré, il décide de contourner la maisonnée en passsant par le grand jardin se trouvant sur le flanc droit. Tous les rideaux ont l'air d'avoir été écartés. Madame ne semble pas avoir passé la nuit dans la salle de musique... Irrité, il contourne les magnifiques rosiers grimpants afin de continuer son inspection et découvre sur la façade arrière tous les volets largement déployés :

- Personne dans les chambres, ni dans le SPA, ni dans la salle de jeu... Mais elle est où, nom d'un chien ? Ras la casquette de perdre mon temps...

De plus en plus fébrile, il se retourne pour observer le champs de fleurs s'étendant sur un hectare jusqu'au fond du domaine. Quelques corbeaux prennent leur envol ça et là... Il termine alors sa ronde en rejoignant le flanc gauche de la villa : le parking abritant la somptueuse Bentley Mulasane rose bonbon - petit caprice de milliardaire... De ce côté aussi, toutes les vitres laissent apparaître clairement les intérieurs : la cuisine tout en bas, la chambre d'amis au-dessus et la chambre des domestiques au dernier étage.

- C'est du grand n'importe quoi, soupire-t-il... On est tous debout depuis 6h00 et personne ne l'a vu déambuler dans la maison ! À moins que...

D'un bon, le vieux Strüdel court dans le hall, attrape par le bras sa femme, postée dans l'embrasure de l'entrée de la cuisine, la forçant à monter à l'étage. D'un mouvement brusque, il la catapulte dans la chambre où se trouve leur fils en train de fouiller dans une boîte à outils rouillée, probablement récupérée dans sa chambre bordélique. Il longe le couloir pour rejoindre la chambre d'amis où il empoigne les deux jeunes gens pour les traîner jusqu'à l'appartement de Madame de Piérade.

Les cinq employés sont maintenant réunis en face de la porte de la salle de bain :

- Mais qu'est-ce que c'est que cette odeur ? Ça pue ici, suffoque Yvonne.

- Je ne sens rien de particulier, rétorque le majordome.

- Chut ! Ecoutez-moi bien, bande d'incapables ! émet le plus bas possible le gardien suranné. Madame a été malencontreusement enfermée dans sa salle d'eau ! C'est elle que vous avait entendu, Miss Beurte ! Madame a dû s'endormir durant son bain et risque donc de tomber malade ! Pour le moment, elle ne s'est rendue compte de rien, malgré tout le boucan que vous faîtes depuis tout à l'heure. À présent, je vais faire quelque chose d'intelligent : je vais ouvrir la porte avec un tournevis. L'une de vous deux va entrer, sans faire de bruit, pour vérifier si les vêtements de Madame sont à l'intérieur. Est-ce que c'est compris ?

Les quatres membres du personnel opinent du chef. Le vieil homme demande à son lourdaud de fils de récupérer le plus gros tournevis de la boîte à outils. Jeannin commence alors à triturer le fond de la caisse et ressent soudainement une douleur fulgurante au niveau de la nuque. Le vieil homme vient de lui assener une mandale des plus magistrale :

- Vas-y, sombre crétin ! Fais plus de bruit, comme ça on pourra bien la réveiller...

- Pardon papa, réplique le pauvre jeune homme en se massant l'arrière de la tête...

Il trouve enfin un long tournevis plat, détérioré par les années, que son paternel lui arrache de la main.

- Ce n'est pas trop tôt, lance le père devant le regard outré de la femme de chambre. Reculez, s'il vous plaît, et laissez faire le champion de France de bricolage 1983...

D'une méticulosité presque vertigineuse, le vieux recordman s'accroupit et insère la pointe du tournevis le plus lentement possible dans la cavité du mécanisme d'ouverture. D'un geste sec et silencieux, il tourne son poignée et la porte s'entrouve. Il prend une profonde expiration de soulagement en se relevant et, d'un geste gentleman, invite sa femme à entrer. Celle-ci fait non de la tête, attrape Annette par le collet et lui montre la direction à prendre. Levant les yeux au ciel, la jeune domestique pousse délicatement le battant. Les trois hommes reculent de quelques pas en se couvrant les yeux d'une main. L'odeur de chlore s'amplifie lorsqu'Annette pénètre dans les lieux. Derrière elle, la cuisinière se bouche le nez et scrute au-dessus de son épaule...

L'ingénue regarde autour d'elle en retenant sa respiration... Personne n'est venu ici... Ses yeux parcourent le sol étincelant de marbre blanc. Unique détail incongru : une bouteille débouchonnée d'eau de javel repose près de la baignoire, l'opercule rouge traînant à ses pieds. Elle se baisse pour le récupérer puis s'avance vers le récipient. C'est alors qu'elle retient un cri de terreur : un corps, recouvert d'une robe de chambre de satin pourpre, est étendu dans la baignoire !

- Monsieur Strüdel, articule-t-elle d'une voix presque inaudible... Madame Strüdel...

- Qui a-t-il ? chuchotte Yvonne depuis l'entrée.

- Je veux sortir d'ici... Il y a un cadavre dans la baignoire...

- Qu'est-ce que vous racontez ?

La cuisinière siffle en direction de son mari et lui fais signe d'entrer. Exténué par tant de mystère, le vieux Strüdel dégage sèchement sa femme de son chemin, s'introduit dans la salle malodorante et pousse la femme de chambre. Il entrevoit alors le corps puis, abasourdi, trébuche en ouvrant le couvercle de la cuvette des toilettes, afin d'y déverser, à chaudes larmes, la totalité de son petit-déjeûner...

Annette s'extirpe de cet endroit de malheur et dévalle les escaliers pour se retrouver hors du manoir. Elle est en train de vivre le pire de ses cauchemars...

Le jeune majordome la rejoint et la prend dans ses bras :

- Respire Annette... Reprend tes esprits. Je n'ose même pas regardé l'horreur...

Rassérénés, ils se contemplent dans le reflet de la piscine, puis leur regards se croisent. Le coeur battant la chamade, Annette approche lentement son visage de celui de James et ...

Un cri retentit à l'étage ! C'est la voix de la mère Strüdel suivie de deux claquements de portes :

- Ça bouge !!!

Affolés, les jeunes gens accourent et découvrent dans la baignoire une sihouette debout, toujours recouverte par la large robe de chambre. Un grognement féroce éclate en écho dans la pièce... Les deux employés, désormais seuls dans la chambre, reculent de quelques pas, pétrifiés de peur... D'un hoquettement, la robe glisse soudainement au sol dévoilant enfin l'être énigmatique !

- Marcus... Vous nous avez fichu une de ses frousses, lui confie James en reprenant son souffle.

Effectivement, suite à une soirée bien arrosée, l'ancien chauffeur de Gisèle de Piérade leur explique qu'il a passé la nuit dans la baignoire en pensant rejoindre sa chambre. Malgré son fort accent germanique, ils réussissent néanmoins à comprendre son histoire.

- Il ne faut pas rester là, Monsieur Schwarzhand, conseille Annette. Venez, on va vous aider à rejoindre votre ancienne chambre. Vous savez que Madame ne va pas être très contente de vous revoir dans la résidence...

- Oh... Ne fous inquiétez pas du ça, Fraülein... Z'est avec Fraü Gisèle que j'ai pazé le zoirée. Elle m'a fait goûter un liqueur que zon mari a rapporté du Shangaï avant za dizparizion... Un féritable délize !

Marcus enjambe maladroitement la paroi de la baignoire pour s'en dégager, soutenu par James et Annette. Titubant, ils l'évacuent des lieux tant bien que mal. Au passage, Annette en profite pour taper d'une main aux portes des deux chambres se trouvant en face de celle de Gisèle.

- Je veux pas voir la morte vivante, hurle Jeannin à l'intérieur de sa chambre !

Les visages d'Yvonne et d'Abraham apparaîssent dans l'entrebâillement de l'entrée de leur appartement, située le plus près de la chambre d'amis.

- Pas d'inquiétude à avoir, les rassure la jeune femme. Ce n'est que Monsieur Schwarzhand qui a passé une mauvaise... ou plutôt, une très bonne soirée, légèrement imbibée, en compagnie de Madame de Piérade.

- Ah ! Monsieur va pouvoir nous dire enfin où se trouve Madame ? demande le vieux gardien en faisant pivoter le battant de sa porte, laissant entrevoir une chambre aux murs tapissés de motifs jaunes.

- Fraü Gisèle ? Je ne zaurais vous le dire... Même zous le torture !

Le vieil allemand éclate alors d'un rire tonitruant le faisant presque basculer en arrière. Par chance, les deux jeunes domestiques ont la force de continuer à le soutenir jusqu'à sa chambre, près des escaliers.

- Oui voilà, va dormir, pauvre alcoolo, scande le vieil Abraham... Encore heureux que Madame l'ait enfin renvoyé. En 30 ans, il a dû fracasser au moins une dizaine de Bentleys et une quinzaine de Limousines.

- Je vous en prie, Monsieur Strüdel, pouvez-vous nous aider à ouvrir la porte, implore le petit factotum. Monsieur Schwarzhand n'est pas très léger...

- Mais oui, bien sûr ! Je travaille pour qui ici ? Franchement, vous mériteriez que je dises à la patronne que vous avez mis dans un état pitoyable la chambre d'amis !

À ces mots, Abraham s'élance et tourne avec rage la poignée de l'ancien appartement du chauffeur. L'ouverture de la porte est stoppée nette ! Quelque chose bloque l'entrée. Il se retourne et contemple les trois sous-fifres en soufflant. De son bras, il effectue alors plusieurs aller-retours afin de débloquer les gonds, mais rien n'y fait... Il passe la tête par l'entrebâillure, tressaille et manque de dégringoler dans les escaliers.

Madame est morte... et cette fois, c'est du sûr !

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