Chapitre 2
C’est simple, dès qu’Owen s’est installer sur son siège, il s’est assoupi aussitôt. Il fallait dire qu’il avait pas mal picolé. A chaque fois que nous nous rejoignons ici, il se prend une murge. Mais même si j’en suis étonner à chaque fois, il se rappelle mot pour mot de ce dont nous avons discuté. Un ami comme lui, je crois que l’on en a qu’un seul dans une vie.
J’ouvre ma fenêtre, et me remet à admirer les étoiles. Il fera sûrement beau demain. Au moins je ne prendrais pas la flotte quand je serais à pied. Bien que, ça m’aurait permis de me prendre une douche. Ca doit bien faire trois jours que je ne me suis pas délasser sous cette douce fougue de chaleur. Je devrais qu’en même a un moment me forcer, je ne veut pas que mon stress transparaisse de mon apparence ou de mon attitude.
Mardi, je compte bien faire comme si de rien était. Comme à chaque fois.
Le taxi s’arrête devant ma demeure. Je secoue légèrement mon ami pour qu’il se réveille.
- Owen, je suis arrivé chez moi. Le taxi va te déposer. Je t’appelle d’ici une dizaine de minute pour être sûr que tu sois en un seul morceau.
Il lève son pouce en l’air, et garde tant bien que mal ses de deux yeux ouverts ; Ou plutôt à demi.
Je précise l’adresse à l’homme au volant, et je marche en direction de mon immeuble. Une fois la porte grande ouverte, je m’engouffre à l’intérieur, et quand la lumière illumine mon passage, je jette un œil a l’ascenseur, et je me pince l’arrête du nez. Si y avais seulement mon boulot qui me poser un problème… Même ici, il faut qu’il y est quelque chose pour me démoraliser. Je grimpe les marches deux par deux tant bien que mal. Arriver aux derniers escaliers, mon cœur rate un battement et ma main s’agrippe à la rambarde quand je me prends la marche en plein dans mon talon. J’ai bien failli me ramasser une belle gamelle. Ça m’apprendra à boire comme un trou, et a ne pas regarder ou je pose le pied. Je me décide à y aller plus lentement pour les derniers pas à franchir. Et une fois devant ma porte, je la déverrouille et pénètre en son for intérieur, cette fois je fais attention a pas me prendre le pied dans autre chose. Comme ce vieux tapis qui traine en plein milieu de l’entrée. C’est comme mon linge, je vais devoir m’en occuper au plus vite… Mais j’ai aussi ma moto à aller chercher… La galère qui s’accumule. Mais je le cherche bien, faut croire… Le jour où je serais décidé je serais déjà ensouvelli de corvée a faire.
Je sors mon téléphone, et comme j’avais pu le promettre a Owen, je le contacte tout de suite au téléphone. Au bout de la troisième sonnerie, il finit par décrocher.
- Je n’ai pas fini dans un ravin, je suis juste… Effondrer dans mon canapé.
Je frappe mon front avec la paume de ma main. Il n’est vraiment pas croyable celui-là. Mais je ne suis pas mieux que lui finalement. C’est pour ça qu’on s’entend aussi bien.
- Tu ne préfèrerais pas t’allonger dans ton lit ?
- Mon bon vieux canapé était le seul endroit ou mes jambes m’on porter.
Un silence s’ensuivit, puis un son que je reconnu me fit remonter de la bile. J’écarta mon téléphone de mon oreille.
Puis après que mon intuition m’assure que je pouvais reprendre la conversation, je l’entendis revomir à mon combiner. J’accouru jusqu’au toilette, la main couvrant ma bouche. Des haut le cœur me prirent juste au-dessus des WC. J’entendis mon ami en arrière-plan me dire qu’il était désolé de ne pas avoir eu le temps de me prévenir. La nausée me monta jusque dans le fond de la gorge, et mes genoux trembler devant les toilettes. Heureusement déjà que je n’étais pas avec lui quand il avait dégobilller tout ce qu’il avait pu ingurgiter… Je l’aurais sûrement suivi à mon tour, même sans être aussi bourré que lui. Ce sont des choses qui ne s’explique pas. Ça fait depuis bien longtemps que j’ai du mal avec l’odeur, le bruit, et le visuel. J’écarte du plus loin que je peux ce téléphone, fermant les yeux et rêvassant de ce champ de tournesol a perte de vu, ; comme s’il n’y avait que ça sur terre. Ma nausée passa et je pu demander à mon ami s’il aller un peu mieux.
- Ouais… Rappelle moi de ne plus jamais boire comme ça…
- A chaque fois que je t’en fais la remarque, ça te rentre dans une oreille, et ça te sort de l’autre.
- Tu exagère.
- A peine. Dis-je en Ricanant.
Après quelques paroles supplémentaires, je raccrochai pour le laisser s’endormir paisiblement. Quant à moi, je prie mon courage à deux mains et monta dans ma douche. Je tentais tant bien que mal de faire abstraction de mes échecs comme Owen me l’avait suggéré. Et je savais que dans le fond, il avait raison. Je devrais dissocier ma vie personnelle de ma vie au boulot. Mais c’est plus facile à dire qu’à faire.
Le journalisme, c’est ma vie, mon monde, et mon univers. Je crois que si on me mettait à la porte, je n’aurais plus la force de me relever, même si je prétends à certains amis l’inverse de mes propos intérieurs.
Pour moi la vie est une chose si incompréhensible, que je me rattache à ma passion. Mon métier.
Comme a mon habitude, mes propres pensées occupèrent pleinement mon esprit pendant que l’eau s’écouler le long de mon corps, me nettoyant extérieurement, et peut-être aussi de ma négativité intériorisée.
Quand je sortis, le froid m’enveloppa, mais ma serviette et mon pyjama l’éloigna dignement. Ce week-end, je vais tenter de faire abstraction de toutes ces années d’échecs. Même si je me connais bien assez. Mais je le fais pour Owen. Du moins j’essaie. Mais fuir son être intérieur et la chose la plus difficile à entreprendre.
Mon corps s’activa machinalement, j’avais un petit creux. Je me servis deux tartines avec du beurre et de la confiture, un verre d’eau, et alluma la radio. Je chercha dans mon étagère le disque de mon groupe préféré. Mes sourcils se froncèrent quand je ne le trouvai pas a sa place. Je continuai à chercher, et ma mémoire me revint subitement. S’il n’était pas dans sa jaquette, il ne pouvait qu’être dans ma radio. Et ce fut le cas. Mon corps se détendit une fois que j’appuya sur play. Je pu enfin manger, en me consacrant sur les paroles. Quand je n’avais plus envie de pensée par moi-même, je faisais parler la musique pour moi. J’avais l’impression d’être compris par une sorte d’ami, même si ce n’était que pour un instant ; une mélodie. Et non pas un individu à mes côtés. Même Owen ne sait pas les choses les plus sombres qui se cachent dans mon esprit. C’est mon espace personnel, mon jardin secret. Et il ne faut se mentir, on en a tous un.
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