Mercredi 3 mars 2010
Camille,
J'ai vu Elio aujourd'hui. Ce n'est pas tellement étonnant puisqu'il est dans notre école. Avec ses cheveux noirs et ses yeux verts, il ne te ressemble pas tellement. Pourtant, il a ce même air rêveur que tu arborais si souvent. Quand je l'ai aperçu au loin, j'ai voulu faire demi-tour, faire comme si je ne l'avais pas vu. Puis, je me suis rendu compte que ça ne se faisait pas, alors j'ai continué mon chemin jusqu'à arriver à lui. Je ne l'avais plus revu depuis quelque temps. On s'est salué et ça aurait pu s'arrêter là, mais il a commencé à parler avec ses expressions d'adulte. Il est étonnant. Pas besoin de le dire, tu le sais, bien sûr. C'est ton frère. J'aimais beaucoup votre relation, j'ai toujours été qu'une fille unique, alors... Bref, on a un peu discuté. Tu lui manques beaucoup à lui aussi.
J'avoue avoir évité toute ta famille, ces derniers temps. Mea culpa.
Je les adore pourtant, tes parents, mais tu vois, tout chez eux me ramène à toi. Les regarder, c'est comme te regarder toi. Surtout ton frère. C'est fou comme il emprunte tes airs sans pourtant être ton portrait craché !
C'est très douloureux.
Ils me parlent toujours avec gentillesse, ils m'ont même dit qu'ils étaient là pour moi si j'en avais besoin. Mais ce n'est pas juste, c'est moi qui devrais leur dire ça, pas le contraire. Mais aller chez toi, sans toi, c'est... Je ne peux m'y résoudre.
Je pense qu'ils sont tristes de ma distance envers eux. Après tout, ils sont formidables et m'ont toujours appréciée et accueillie n'importe quand. Moi aussi, ça m'attriste, mais pour le moment, j'ai besoin de cet éloignement entre eux et moi. J'espère qu'ils comprendront. Jusqu'à ce que ça aille mieux. Un jour…
Ta famille, c'est un peu ma famille, et inversement. On était tellement souvent fourrées l'une chez l'autre.
Bises, Joana
P.S : Je ne t'oublie pas
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