Faire de la balançoire
Je suis enfin sorti, dans le froid sec, m'aérer comme me le répète souvent ma mère “au lieu de rester toute la journée dans ta chambre”. Ça me sort par les yeux quand elle dit ça, de sa voix exaspérante !
Faire de la balançoire.
Mon coeur monte, nostalgie.
En me balançant de plus en plus haut, mon estomac se soulève. Comme avant, je regarde jusqu'où avec mes pieds peuvent aller, au-dessus de l’antenne du toit de la maison, par effet d’optique, enfin, je me comprends.
Je vois mon père rentrer sa voiture dans le garage. Je l’aide à porter et à ranger les courses. Il a l’air fatigué. Désespéré, plutôt. Ce n'est vraiment pas la forme depuis quelques semaines. Il n’arrive pas à trouver du boulot. Pendant ce temps, ma mère s’éloigne de lui, se réfugie dans son tarot de Marseille. Elle est grave.
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