Ecriture et musique
La musique s'allonge avec les lignes
Son rythme en guise d'interlignes
Déguise alors l'obscurité de mes pensées
Elles défilent parce que je te donne ces mots amers
Qui ne veulent pas crier ou se taire
Même dire que c'est perdu d'avance
Puisque c'est maintenant que je pense
Que tu pourrais peut-être les mettre plus à profit
Aussi moi j'en profite, j'écris et t'écris ceci
De ces lettres coulent mon sang
Et inversement
Et quand je pars en miettes
Je redécouvre ce présent
Celui qui, quand la musique s'allonge avec ses lignes
Me fait vivre le rythme en guise d'interlignes
Avoir le temps d'en rire de cette phobie
Cette phobie d'écrire sur l'instant
Dans laquelle je m'abandonne
Car puisque seul le chemin compte
A quoi peut bien servir le résultat ?
Prendre ce que l'on me donne
Jusqu'à ce que mon heure sonne
En y croyant pas plus que ça ?
Si seulement nécessaire à ma dignité n'y voir que l'argent
Evidemment contraire à ma cause qui n'a que d'autres raisons
Peut-être contraires à notre amitié, aussi -
Je ne m'attarde pas de toute façon
Sur l'ignorance qui n'est qu'un poison
Comme tous ces vieux démons
Dont j'arriverai bien à me défaire
Mais je ne sais pas, je ne sais plus parfois
Comment ne plus connaître l'enfer
De mes souvenirs et leurs déserts
Alors j'écris grâce à la musique que j'entends
Qui s'allonge avec les lignes
D'où son rythme, intransigeant
En interlignes
Mine d'or ou d'argent
Qu'importe ce que ça rapporte
Si elle doit être creusée par le temps
Pensées acides au fonds de commerce
Seule ma volonté fera le reste
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