TW : petit passage hot, même s'il n'y a pas grand chose

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La mort dans l'âme, je suis Jen des yeux tandis qu'elle accompagne Shawn dans sa loge. Voir le bras de celui que j'ai toujours considéré comme mon frère autour de ses épaules me donne envie de tout fracasser. Pourtant, je n'ai pas le choix, elle n'est pas à moi et ne le sera jamais.

Pour l'oublier, il va me falloir un antidote puissant et comme toujours, je vais le trouver dans ce que j'apprécie le plus après la musique. Je vais baiser jusqu'à omettre l'effet magnétique qu'elle a eu sur moi durant mon solo, jusqu'à effacer ses traits de ma mémoire et enterrer son nom au fin fond de mon être. Je n'ai pas le droit de l'approcher et encore moins de m'intéresser à elle. Pas après la merde que j'ai foutu entre eux. Pas maintenant que je dois prouver ma loyauté pour me racheter auprès de mon pote. Pourtant, à cet instant, je rêve d'être à la place de notre leader et de me faufiler derrière cette porte avec elle.

Fais chier !

D'une main, je me masse la nuque, avant de me tourner dans l'autre direction. En quelques pas, je me retrouve devant la porte sur laquelle est accroché mon nom. Je m'apprête à l'ouvrir, lorsqu'une main sur mon épaule me fait sursauter. Rapide comme l'éclair, je fais face à l'intrus et fusille Dan du regard. Il m'a foutu une trouille bleue, le petit con.

— Comment tu te sens ? me questionne-t-il.

Étonné par sa question, je fronce les sourcils. Où veut-il en venir ? Je ne crois pas avoir laissé paraître quoi que ce soit dans mon attitude qui aurait pu entraîner son inquiétude.

— Jen, tient-il bon de me préciser.

— Merci de t'inquiéter pour moi, mais tout va bien.

La ride sur son front m'annonce qu'il n'est pas dupe. Il sait que je ne suis pas dans mon assiette, mais que puis-je lui répondre ? Que, ouais, en effet, j'ai envie d'aller défoncer cette foutue porte derrière laquelle ils se sont enfermés ?

— Je ne suis pas lui et si t'as besoin d'un pote pour en discuter, je suis présent, mec. On a vingt minutes, avant que les fans débarquent. Donc à toi de voir.

— T'es sympa, vieux, mais ça va aller.

Il m'observe un instant comme pour s'assurer que je ne lui mens pas. Je pose ma main sur son épaule et tente de lui adresser toute ma sincérité à travers mon regard.

— Tu la bouffais carrément du regard. Haley a même cru que tu lui faisais l'amour avec les yeux !

Putain, si je suis visible à ce point, ça risque d'être difficile de dissimuler ce que je ressens !

— Si ma femme a raison, tu peux m'expliquer pour quelles raisons, j'ai eu l'impression que tu te comportais comme un enfoiré avec elle ? poursuit-il. Quand elle t'a touché, on aurait dit qu'un énorme insecte dégoûtant s'était posé sur toi.

Bordel, non ! C'était même tout le contraire. Sa peau sur la mienne m'a complètement grisée. Si j'avais eu le droit de la toucher, elle se serait retrouvée plaquée contre le mur, avec ma bouche en train de dévorer la sienne. Je l'aurais embrassé jusqu'à l'entendre gémir.

— T'as pas compris que je n'ai pas le droit de la vouloir ? lui demandé-je en franchissant le seuil de ma loge.

Sans même l'y avoir invité, il me suit à l'intérieur.

— Et si elle te veut ?

Même si c'était le cas, je ferais tout pour l'éloigner de moi, quitte à devenir le pire connard qu'elle n'ait jamais croisé de toute son existence. Je lui ferais comprendre que je ne suis pas quelqu'un pour elle, que Shawn vaut bien mieux que moi, que sans mes erreurs, elle serait encore avec lui.

Malgré mes bonnes convictions, mon cœur se réchauffe en l'imaginant dans mes bras.

Bordel, faut que je cesse mes conneries !

— On a baisé, elle veut que je la fasse encore grimper au rideau, fin de l'histoire ! Entre nous, ce n'est que physique !

Je ne sais pas qui je tente de convaincre : lui ou moi ?

Je pars attraper une serviette, que j'enroule autour de mes épaules.

— Peut-être que c'est son cas, je ne la connais pas. Mais, toi, t'es mordu, mon gars. En dix ans d'amitié, je ne t'ai pas vu une seule fois comme ça.

Je ferme les yeux, avant de me tourner vers lui. Je ne sais pas ce qu'il cherche, mais il commence vraiment à m'énerver.

— T'as vraiment l'intention de ramener une nana dans ton pieu cette nuit ? me questionne-t-il en allant s'installer sur le divan.

Je suis certain qu'il cherche à fuir mon regard en se barrant ainsi à l'autre bout de la pièce.

— Ouais. Ça te pose un problème ?

Les mains entre les cuisses, il me scrute d'un air grave. S'il continue ainsi, je risque vraiment de sortir de mes gonds. D'autant plus que ce n'est pas le moment de me chauffer, je suis bien assez à fleur de peau. Et parler de Jen ne m'aide pas à oublier qu'elle est dans la loge de Shawn, à faire je ne sais quoi avec lui. Peut-être un nouveau gosse, qui sait ?

— À moi, non, mais à elle, peut-être bien.

Furax qu'il continue ainsi sur sa lancée, j'attrape la serviette et la balance au sol dans un geste rageur. Il ne peut pas se la fermer cinq minutes ! Il ne voit pas à quel point ça me gonfle de parler d'elle !

— Au moins, elle comprendra que je ne suis pas un mec pour elle ! lancé-je en me mettant à faire les cent pas, excédé. J'aime trop le sexe pour m'en passer.

— Combien de fois cette nuit ?

C'est quoi sa putain de question ? Le pire, c'est qu'il semble vraiment sérieux en la posant. Abasourdi, je m'arrête net et fais volte-face dans sa direction, les yeux écarquillés.

— En quoi ça te regarde ?

— Réponds ! m'ordonne-t-il.

Je secoue la tête, désabusé. Qu'est-ce qu'il peut-être lourd parfois !

— Trois. Ça te va comme réponse ?

Il s'esclaffe, bien que je ne vois absolument rien d'hilarant dans ma réponse.

— Donc ? me questionne-t-il.

— Donc, quoi ?

Ma patience est vraiment sur le point de se faire la malle à l'autre bout du monde. S'il continue, je vais vite le virer d'ici, avant de lui rabattre son clapet à coup de poing.

— T'es con ou tu le fais exprès, mec ? demande-t-il.

Il est vraiment sérieux, là ? Exaspéré, tout mon corps se raidit. J'enfonce mes poings dans mes poches pour éviter de l'attraper par le colbac et le foutre dehors.

— Vas-y, balance ta merde, qu'on en finisse ! J'ai une douche à prendre avant que nos fans arrivent !

— T'aime tremper ton biscuit, ça tout le monde le sait, mais vu le nombre de fois où tu l'as fait cette nuit, j'ai l'impression que t'as trouvé la bonne crème, se marre-t-il.

Son insinuation me tue. En même temps, il a raison, je n'ai jamais autant apprécié un moment avec une femme que la nuit dernière. Je crois même qu'il va me falloir un bout de temps pour m'en remettre. Entre nous, c'était beaucoup plus que physique, il y avait cette sorte d'alchimie qui nous rendait complice.

— Et alors ? Même si je te disais que tu as raison, ça changerait quoi ? Shawn l'aime encore et je me suis bien assez foutu entre eux. Je ne peux pas lui faire ça !

Ahuri, il écarquille les yeux,

— Si j'ai tout capté, tu t'écrases pour lui ?

Devant cette évidence, j'ai presque envie de l'applaudir. Bravo, mec, t'as tout compris !

— S'il n'est plus avec elle, c'est à cause de moi ! Si je n'avais pas tué ce gars, il n'aurait pas eu à me protéger.

— Et si tu n'avais pas réagi, c'est toi qui serais six pieds sous terre. Et peut-être même Shawn. S'il l'a perdue, ce n'est pas ta faute, fous-toi bien ça dans le crâne !

Un lourd silence tombe entre nous. Il a sûrement raison, pourtant je n'arrive pas à m'en convaincre. Épuisé par le concert et le foutu bordel qui règne dans ma tête, je me laisse tomber sur le divan. Je masse mes tempes pour tenter de me détendre.

— Si tu veux mon avis, même s'il arrive à se remettre avec elle, par je ne sais quel miracle, je ne donne pas cher de leur couple. On ne construit pas une longue relation sur des doutes permanents. Toute leur histoire a été construite sur des mensonges. Je ne vois pas comment elle pourrait lui faire confiance à présent.

Il a malheureusement raison. Entre eux, tous n'étaient que bobards de sa part, jusqu'à sa véritable identité. Il ne voulait pas qu'elle le voit comme le fils de Maxwell Black, un des plus grand homme d'affaires des États-unis, mais seulement comme Shawn Black. Il nous a tenu loin d'elle pour qu'on ne fasse pas de bourdes en sa présence, pour qu'on ne parle pas devant elle de notre carrière qui commençait à prendre un sacré tournant. En neuf mois, il ne l'a même pas présentée à sa famille, alors qu'entre eux c'était sérieux au point de mettre en route un gosse. Il s'est inventé une vie de petit musicien de bar. Et, malgré la trouille qui lui nouait le bide, il est resté avec sa copine officielle. Certes, pour me protéger, mais s'il m'en avait parlé plus tôt, je lui aurais dit de cesser ses conneries bien avant. La seule chose sur laquelle il n'a pas menti, ce sont ses sentiments. Il était vraiment amoureux et l'est toujours.

— Je..., commencé-je, sonné par toute cette vérité, qui vient de m'exploser à la gueule.

Je laisse passer un silence, sans trop savoir quoi dire. Je pense à cette femme qui a su m'ensorceler avec ses grands yeux émeraudes. Son doux parfum sucré se glisse dans ma mémoire. Quand je ferme les yeux, ses délicates courbes s'invitent derrière mes paupières closes. Je donnerai n'importe quoi pour qu'elle m'appartiennent juste une autre fois, mais...

— Je n'ai pas le droit de lui faire ça ! Shawn est mon frère ! Depuis que mon père a perdu la tête, il est la seule famille qu'il me reste.

Compatissant, Dan presse ma cuisse dans un geste de réconfort.

— Haley et moi sommes là aussi pour toi. Tu n'es pas seul et ne le sera jamais, me déclare-t-il, avant de se lever. Tu devrais prendre le temps de penser à tout ça juste deux minutes. En attendant, je vais aller me doucher. On se rejoint dans le couloir d'ici quinze minutes ?

Je hoche juste la tête, encore sous le choc de cette discussion.

À présent seul dans ma loge, je réfléchis à tout ça. Dan n'a pas tort, elle ne pourra plus jamais lui faire confiance. Néanmoins, ce n'est pas une raison de blesser Shawn et encore moins de foutre en l'air notre carrière.

Ça me passera, j'en suis certain.

Convaincu par cette idée, je récupère ma serviette et file sous la douche. Les mains contre la faïence, je laisse l'eau s'abattre sur ma nuque pour évacuer toutes mes tensions. Dans le but de me détendre vraiment, je ferme les yeux. À cet instant, Jen en profite pour se faufiler dans mon esprit. Entièrement nue, elle se glisse derrière la paroi. En silence, elle s'approche de moi, frotte ses tétons tendus contre mon dos et ses mains descendent lentement le long de mon corps, jusqu'à venir prendre possession de mon membre déjà bien tendu sous cette vision. À fond dans mon fantasme, je m'adosse au mur carrelée et laisse mes doigts me soulager. Alors que mes va-et-vients se font de plus en plus rapide, j'imagine sa langue s'enrouler autour de mon gland comme hier soir. Putain, je donnerai n'importe quoi pour y goûter encore ! Je m'abandonne totalement devant cette scène, haletant de plus en plus vite, jusqu'à atteindre le point de non retour.

Ce n'est qu'après avoir éjaculé que je réalise ce que je viens de faire. Quelle connerie ! Ce n'est pas ainsi que je vais réussir à me la sortir du crâne ! Furieux contre cette putain de faiblesse, je quitte très vite la douche, me sèche et enfile des fringues avec la même hâte. Il faut que je trouve un antidote tout de suite, quitte à m'occuper d'elle dans cette loge.

Quand j'arrive dans le couloir, des fans, accompagnés de notre manager, visitent les vestiaires. D'un œil expert, je cherche une proie potentielle. Aucune des filles que j'aperçois ne m'attirent. Bordel, j'ai l'impression d'être devenu d'un coup super sélectif ! Un sourire sur les lèvres, je m'approche tout de même du groupe. Plus d'une groupie me lancent des œillades et semblent sur le point de s'évanouir lorsque je pose mes yeux sur elles. Je finis par en repérer deux qui pourraient faire éventuellement mon affaire. La première est une petite blonde, tout à fait charmante, mais sa poitrine gonflée au silicone me rebute un peu. Je préfère largement le naturel. Quant à la seconde, elle est plutôt jolie, mais son look est loin d'être affriolant. Si elle s'habillait un peu moins gothique, elle pourrait être vraiment sympa. Une fois nue, le problème devrait être réglé. Seuls ses cheveux roses resteront. Faute de mieux, je m'en contenterai.

Ça fait déjà cinq bonnes minutes que je suis là, seul à signer des autographes et discuter, quand Dan me rejoint. Shawn et Jen n'ont toujours pas quitté la loge du premier. Je n'ai pas besoin de dessin pour imaginer comment ils ont comblé ce laps de temps.

— Ça va mieux ? me questionne Dan en attrapant un stylo qu'un gars lui tend.

Je hausse les épaules, encore honteux de ce que j'ai foutu sous la douche. Prions pour que ce petit con ne remarque pas mon malaise ! Il m'observe un instant avant de poursuivre sa séance de dédicace.

Au moment où quelques groupies se mettent à prononcer le nom de notre leader, je porte mon attention vers sa loge. Lui et Jen s'avancent vers nous côte à côte. Bien trop proche à mon goût. Leurs mains qui se cherchent me file la gerbe. À moins que tout ça ne soit lié qu'à mon imagination. Peut-être suis-je en train de me faire tout un film parce que je hais l'idée qu'elle ait pu se remettre avec lui ?

Mais bien, sûr ! Je ne suis pas encore totalement givré et je vois bien la manière dont il la couve des yeux ! Poussé par un drôle de sentiment, qui me brise le moral, je passe mon bras sur les épaules de la première nana qui me frôle. J'ai du bol, c'est l'une des deux repérées un peu plus tôt. Sans quitter Jen du regard, je me penche vers la blonde siliconée pour lui demander si finir sa soirée dans mon lit lui plairait. Ses joues rougissent aussitôt. Tant mieux, je n'en attendais pas moins de sa réaction. Jen ne semble pas apprécié ce qu'elle voit. Qu'est-ce que ça peut me foutre ? Moi, non plus, je n'apprécie pas de voir son mec si proche d'elle.

— Cesse de jouer ! m'intime Dan.

— Et toi, arrête de me faire chier ! Je ne joue pas.

— Désolé, ma belle, mais faut que je parle à mon pote ! lance-t-il à celle qui va me faire oublier la copine de Shawn.

Sans lui laisser le temps de répondre, il m'attrape par le bras et m'entraîne dans sa loge.

— Ton regard ne m'a pas échappé quand tu parlais à cette blonde.

— Et alors ?

— Et alors ? Si tu avais pu tuer Jen d'un simple regard, tu l'aurais fait. Tu veux que je te dise comment ça s'appelle ça ? C'est de la jalousie, mon gars ! T'as envie de la blesser parce que tu crois qu'elle a couché avec Shawn.

Non, je ne crois pas, j'en suis certain ! Bordel, il n'y a que moi qui ai remarqué qu'ils puaient le sexe à plein nez ?

— J'ai juste envie de faire ce que je fais après chaque concert ! répliqué-je, furax.

Quand j'aurais besoin d'une mère poule pour prendre soin de moi, je lui ferais signe, en attendant je préférerais qu'il me foute la paix !

— D'habitude, tu ne fusilles pas une meuf des yeux, avant de t'envoyer en l'air avec une autre !

— Les habitudes sont faites pour changer !

Là dessus, je me casse rejoindre la groupie qui n'attend que moi pour passer du bon temps. Alors que je suis sur le point de la retrouver, une main frôle mon avant-bras. Sous ce contact, mes poils se hérissent. Pas besoin de plus pour savoir que c'est Jen qui vient de m'effleurer. Hautain, je me retourne et la jauge en faisant fi de ce qui m'attire vers elle. Putain d'attraction !

— Ne fais pas ça ! murmure-t-elle en amplifiant le mouvement de ses lèvres pour que je comprenne.

Je me penche au-dessus de son oreille afin de pouvoir lui répondre. Aussitôt, les effluves de son parfum mettent à mal mon odorat. Et que dire de son souffle qui me caresse avec délicatesse ? Elle va me rendre dingue. Il faut que je l'éloigne de moi le plus vite possible et pour ça, je n'ai qu'une carte en main. À moi de la jouer.

— J'ai pour principe de ne jamais mettre deux fois la même fille dans mon lit, alors contente-toi de ce que je t'ai donné. Tu n'en auras pas plus.

Je recule d'un pas pour observer sa réaction, mais surtout pour m'empêcher de bander. Sa proximité me donne la dalle et je crève d'envie de la ramener dans ma loge, pour l'emmener encore plus haut que cette nuit.

— T'as raison, Jayden. On ne s'est rien promis ! Du coup, ça ne te dérange pas si je prends mon pied cette nuit avec un autre gars ?

J'émets un rire jaune. Elle joue à quoi là ?

— T'as pas besoin de mon accord pour faire ce que tu veux de ton corps. Tu devrais plutôt demander ça à ton mec !

Elle paraît ahurie de ce que je viens de lui balancer. Quelle comédienne ! Elle me prend pour un con ou quoi ?

— Mon mec ? Je ne vois absolument pas de qui tu parles !

Mais bien sûr ! Fous-toi bien de ma gueule !

J'allais encore répliquer lorsque la blonde siliconée vient me sortir de cette discussion malaisante. Sans elle, je ne sais pas pourquoi, mais je suis certain que j'aurais fini par me disputer avec Jen. Peut-être parce que j'ai l'impression qu'elle me prend pour le roi des idiots !

— C'est quoi ton prénom ? lui demandé-je en posant mes yeux sur elle.

— Adrianna, me répond-elle d'une voix mielleuse.

Je sens le regard de Jen peser sur moi, cependant je ne me retourne pas. Aucune envie de l'affronter maintenant.

— On va bien s'amuser tous les deux cette nuit, Adrianna.

Jen me bouscule volontairement, afin d'attirer mon attention sur elle. Son regard m'adresse tout le dégoût que je lui inspire à cet instant. C'est le résultat que j'attendais, non ? Pourtant en la regardant s'éloigner en direction d'Haley, je rêve de lui courir après pour la supplier de me pardonner.

— C'est ta copine ? demande Adrianna.

Interloqué, je me tourne vers elle. Ses yeux sont rivés dans la même direction que les miens quelques secondes plus tôt.

— Non.

Pas la peine de me justifier, on n'a pas élevé les cochons ensemble, à ce que je sache.

— Pourtant, c'est la fille que tu embrassais sur la vidéo qui circule sur les réseaux.

Cette fille me gonfle. Je me demande si je fais bien de la ramener dans ma piaule. J'aurais peut-être dû choisir l'autre. Elle aurait peut-être été un peu moins intrusive que celle-ci.

— Ouais, et ?

— Ben... quand j'ai vu la vidéo, je me suis dit que vous formiez un beau couple. Du coup, je n'ai pas trop compris que tu me demandes de passer la nuit avec toi. Puis, je me suis dit que vous deviez être ce genre de couple libre. En général, les stars sont comme ça, non ? Mais là, elle n'a pas eu l'air de trop apprécier, alors je ne sais pas quoi en penser. Vu que tu dis que ce n'est pas ta copine, je suppose que je n'ai pas à m'en faire... enfin, je n'ai pas envie de foutre la merde entre vous....

Ok, cette fois, elle me soule méchamment. En deux nuits, je suis devenu un piètre chasseur. Que m'as-tu fait Jenny Hollister pour que je ne sois pas foutu de trouver une meuf correcte ?

Lassée par tout son blabla, je laisse Adrianna en plan et pars me trouver un antidote un peu moins épuisant. La fille gothique que j'avais remarquée un peu plus tôt se tient à l'écart. Adossée au mur, elle me dévore des yeux, en me rendant timidement le sourire que je lui lance. Confiant, je m'approche d'elle.

— Tu sembles t'ennuyer ?

— Tu sembles bien occupé et je ne peux pas t'approcher, alors que j'ai vidé mon compte en banque juste pour te parler quelques minutes.

Quand les fans me sortent ce genre de chose, ça me fait toujours bizarre. Être adulé à ce point me paraît encore inconcevable.

— Ça te dit de m'approcher d'une toute autre manière, lui soufflé-je en caressant ses cheveux roses.

— Tu veux dire dans ta chambre d'hôtel ?

— C'est un peu l'idée.

Quand ses joues rosissent, je sais que j'ai encore fait mouche. Je n'ai plus qu'à espérer qu'elle soit moins chiante que l'autre.