Chapitre 2: Arc-en-ciel démoniaque
- Joyce avait suivi Lavril et ses clones dans cette fameuse faille que la brune avait créé. Quand la blonde regarda derrière elle, la forêt semblait rapetissait à une vitesse impressionnante pour laisser place à une magnifique cour de jardin. Les fleurs étaient parfaitement alignées selon les couleurs et les catégories, cela changeait de celle du village qui tentait au mieux de survivre aux conditions pitoyables de leur habitat. En tout cas, ce ne fut pas plus impressionnant que le manoir qui trônait au beau milieu de tout cela. Il semblait si imposant que l’enfant ne se sentait pas dans son élément. Mais la main de Lavril l’empêchait de reculer davantage. « Aurais-tu peur de ta nouvelle maison ? C’est vrai que cela est supérieur à ta demeure. Mais tu t’y habituera vite avec le travail.
- Le travail ? Vous me prenez comme domestique ?
- Je dirais plus comme une esclave, maintenant que tu es à nous, l’obéissance sera ton quotidien. Les filles, je pars devant, faites ce que vous voulez. »
La brune la tira gentiment dans l’enceinte de l’édifice, laissant ses doubles de couleur dérrière elles. Sans aucune surprise, la décoration intérieure semblait bien luxueuse, comment la demoiselle pourrait s’occuper seule de tout cela ? Longeant les couloirs, elle observa les différentes salles sur son parcours, une salle à manger avec une très longue table, un salon avec des appareils et des matières qui étaient inconnus pour elle, il en valait de même pour la cuisine et les autres salles. Joyce était curieuse de voir les chambres des autres filles, mais toutes étaient fermées, au moins elle fit des repérages en mémorisant les noms sur les portes.
Après avoir monté plusieurs étages, le duo arriva dans une chambre dont un lit double se trouvait au centre, plusieurs bureaux et étagères se situaient dans les deux coins de la pièce. Lavril positionna à genoux la gamine tandis qu’elle prit place sur son lit. Joyce ne se contenta seulement de poser ses mains sur ses genoux, fixant sa nouvelle maîtresse qui se mit à sourire en croisant les jambes.
« Bien, j’imagine que tu as compris que tu es dans ma chambre personnelle. J’aurais pu simplement me téléporter, mais c’est mieux de te faire visiter l’endroit où tu vas vivre jusqu’à ce qu’on se lasse de toi. J’imagine que tu as des questions, comme tu as aidé Childry je veux bien répondre à certaines sans rien demander en retour.
- J’en ai tellement… Je ne veux pas abuser de votre temps.
- Mon temps est éternel comparé au tien, pose toutes les questions que tu as en tête. Du moment que tes jambes supportent cette position, car oui, tu as interdiction de bouger.
- D’accord… Je voulais savoir, pourquoi les autres filles vous ressemblent autant ?
- Tu commences par la question dont la réponse est la plus longue… Mais bon. »
Avant de commencer son récit, la brunette se leva en direction d’un bureau pour se servir une tasse de thé et des petits biscuits. Quand elle revint près du lit, elle posa la tasse au sol pour tendre le biscuit et l’enfoncer entre les lèvres de l’enfant. Joyce pouvait sentir sur sa langue le goût de l’aliment ainsi que celui de l’index de Lavril qui répéta cette action trois fois pour finir le paquet. Une fois terminé, elle se mit à sourire avant de reprendre sa boisson qu’elle sirota.
« Je t’ai vu tourné la tête vers les biscuits quand je t’ai emmené ici. Tu as bien droit à une récompense pour l’écoute que tu m'offres. Bref, les filles, qui comme tu dis me ressemblent sont en fait des clones qu’on pourrait classer dans les émotionnels. Chacune représente un trait de ma personnalité.
- Je vais les présenter dans l’ordre, Il y a la rouge qui représente la colère, son nom est Edgy. Ensuite il y a Childry et Lavy qui semblent être mon enfance que j’aurais eu si j’étais humaine ou alors ma curiosité, tu ne peux les louper, ce sont les deux roses qui se collent souvent. Lusty est la verte, elle est ma luxure et est le résultat de ma perversion. Nicy, la bleu est la gentillesse, c’est elle qui a pris ta défense tout à l’heure, pense à la remercier. Pour continuer, il y a Sadly, vêtu de jaune qui est la tristesse, Madly en grise est la folie, Lovely la violette s’occupe de l’amour même si j’en ai jamais ressenti pour le moment… Celle qui est vêtue d’orange est Complexy, comme son nom elle complexe beaucoup. La bleue ciel, Happy est la joie, Scary la mauve la peur, Naïvety est la plus crédule, tu verras elle porte souvent du noir. Sadisty est la brune qui t’as mal traîter, pas besoin de t’expliquer qu’elle est sadique. Puis viennent les deux blanchâtres, celle qui porte des vêtements de la même couleur que sa chevelure s’appelle Sweety, elle est la bonne partie de ma personne. À l’inverse, celle qui porte du noir, dont la peau est métisse, s’appelle Cruelty, elle représente la mauvaise partie.
Je sais que cela fait beaucoup pour une enfant, mais pense à bien les différencier, comme tu seras aussi sous leur ordres. Pour en apprendre plus sur elles, tu devras attendres de les rencontrer.
- C’est vrai qu’elles sont nombreuses, mais je pense pouvoir toutes les retenir. Sinon en quoi consistent les tâches ?
- Tout d’abord le nettoyage du manoir, il est grand mais tu as le temps pour le faire, ensuite tu fera ce que les autres te demandent. Le temps passe différemment ici, donc tu passeras une journée entière avec chacune des clones. Mais certaines choses qu’elles veulent ne pourront être demandées que lorsque tu auras un peu grandi…
- Mais ce sera quoi ?
- Disons de quoi avoir des chances d’être traumatisé pour toujours si tu ne t’y habitue pas rapidement. Si tu veux savoir quand tu commences, ce sera quand Sweety aura amené ta tenue de travail. Car ce que tu portes me fait plus penser à un morceau de tissu qu’autre chose…»
Peu de temps après ces mots, un silence s’installa jusqu’à l’arrivée de Sweety. Sa chevelure était aussi blanche que la neige et ses yeux améthystes. Sa tenue montrait le même code couleur que ses cheveux, pour la différence avec Cruelty n’était autre que sa couleur de peau, car la cruauté était métisse. Lavril demande à l’enfant de se mettre à nue pour que la bienveillance prenne ses mensurations. Joyce fit ce qu’on lui demande pendant que l’autre femme s’exécuta, une fois les données obtenues elle se mit à coudre la tenue pour la gamine. Les matériaux étaient inconnus pour elle, mais en tout cas, il ne fallait que peu de temps pour que les vêtements ne soient prêts et enfilés. Joyce se regarda dans le miroir de la chambre en n’ayant aucun avis pour le moment.
« Bien, maintenant que tu as ta tenue, elle va te guider vers ta chambre. Demain tu vas commencer avec Edgy, c’est celle qui est vêtue de rouge et qui a un caractère bien trempé. Tu peux disposer. »
Après cela, Sweety guida la blondinette vers sa chambre qui se trouvait au rez-de-chaussé. La pièce est très petite, ne pouvant contenir qu’un simple bureau en bois, une chaise et un lit de paille.
« Je suis navrée, ce n’est pas très confortable pour une enfant comme toi mais pour le moment il faudra t’en satisfaire.
Sweety caressa tendrement la tête de son interlocutrice.
- Cela risque d’être long pour toi, mais tu t’y habitueras. Certaines d’entre nous semblent agressives au début mais elles se calmeront avec le temps. Oh je t’ai mis un oreiller et une couverture légère pour éviter que tu aies froid cette nuit.
- Oh c’est gentil, merci beaucoup Dame Sweety.
- On dirait que tu apprends vite, j’admets que cela me plaît bien cette politesse venant d’une personne aussi adorable. Profites-en pour te reposer le plus possible, je te déposerais de quoi te sustenter un peu plus tard. Oh j’oubliais, en face tu as les toilettes si tu le souhaites. »
Après de nombreux détails, Sweety s’en alla, laissant l’enfant seule pendant un court instant avant que la porte s’ouvre de nouveau. Cette fois, c’était le clone à la chevelure rouge et aux yeux azur qui entra.
« Donc tu dors là ? Sérieusement elle t’a prise pour un caniche ou quoi ?
Edgy s’avança pour observer de près l'humain.
- Ouais, t’es pas costaud toi… Tu vas nous clamser rapidement, évite au moins de le faire dans ma chambre. Pourquoi tu me fixes comme ça ?!!
- Euh… Je suis désolée, mais je me disais simplement que j’aimais bien votre chevelure, je vous trouve belle Dame Edgy.
La colérique se mit bêtement à rougir face à ce compliment à un point qu’elle perdit ses moyens.
- Qu…Qu’est-ce que tu me racontes ?!! Aller, recouche toi pour être en forme demain !!»
La démone sortit de nouveau de la chambre, elle revint plus tard en pleine soirée pour lui déposer deux énormes couvertures, dont une qui servira de matelas à l’enfant.
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