A toi qui a su me comprendre et me sauver,

Jamais je ne pourrai assez te remercier pour tout ce que tu as pu faire, et pour tout ce que tu fais encore aujourd'hui. Si on m'avait dit un jour qu'une telle personne existait, je crois bien que j'aurais ri aux éclats en tournant les talons... et pourtant tu es là.

A cette époque, j'ignorais que ma vie allait prendre un tel tournant, qu'elle serait encore bien plus sombre et triste que ce que je ne vivais déjà. Et sans toi, je sais que j'aurai pu aisément lâcher prise, tout abandonner et rendre les armes, comme un soldat qui abandonne son combat en plein champ de bataille, prêt à mourir.

Tu es le seul à avoir vu au-delà du mur que j'avais monté, le seul à vouloir connaître la vérité et ce qui se cachait derrière le jeu que je menais, pour que personne n’apprenne ce qui se passait vraiment. Au final qu'as-tu découvert ? Une fille qui avait faim, froid, qui n'attendait plus grand chose de la part de personne, et encore moins de la vie. J'étais terrée au fond de mon petit gouffre, me sentant tout ce qu'il y a de plus invisible et indésirable, avec toutes ces belles promesses aussi légères qu'un souffle murmuré par le vent.

Mon enfance m'avait déjà été volée, mon corps meurtri, ma liberté restreinte et mon cœur n'était qu'un vulgaire truc rapiécé qui allait saigner encore et encore jusqu’à ce que tu le prennes doucement contre toi. Puis c'est là que tu m'as dit : "Il y a d'autres arbres dans la forêt, tout ne se limite pas qu'a ça. La vie c'est autre chose."

A partir de ce moment là, j'ai commencé à voir la lumière. C'était comme si on me donnait la permission d'exister, le droit de vivre et d'être enfin un minimum importante pour quelqu'un; de compter pour une fois, ne serait-ce qu'un tout petit peu, du moins assez pour être heureuse de me lever le matin. Tout me semblait un peu plus gai, comme un tableau auquel on ajoute des couleurs au fur et à mesure que le temps passe, recouvrant les tâches de gris tenaces.

Tu me faisais rire, tu m'emmenais dans des endroits inconnus à mes yeux qui devenaient aussitôt les plus beaux lieux qui m'avaient été donné de voir; tu étais bienveillant et doux, toujours à l'écoute et l’affût du moindre petit souci qui pourrait oser se pointer et miner mon moral si fragile. Il n'est jamais facile de vivre et de supporter quelqu'un en déprime constante, ça peut vite devenir un fardeau et déteindre sur son propre mental... Mais toi, tu as agi en héros ! Comme ceux des livres de contes arrivant sur leur beau cheval blanc, vêtu d'une armure étincelante capable de supporter tous les problèmes du monde en les résolvant d'un sourire ravageur, laissant ses propres soucis derrière.

Ma perception du monde changeait, ma façon de vivre et de penser aussi. Tu m'as appris ce que c'était que de vivre pleinement au-delà de cet instinct de survie toujours encré en moi, quelque part prêt à s'éveiller en cas d'urgence. Tu m'as appris ce que c'était que d'avoir des amis, de faire confiance et d'essayer même quand on a peur; d'avoir le droit de dire non, d'être triste et même libre d'exprimer son avis. Tu m'as appris à m'aimer, à ne pas avoir honte de qui je suis, et enfin...

Tu m'as appris ce que c'était l'amour, au travers d'un immense respect et d'une présence constante accompagnée d'un soutient irréprochable, que tout le monde devrait envier ou vouloir dans sa vie. Tous les jours tu me donne ton affection et tes sentiments, tous les jours il y a un petit peu de ce bonheur qui s'ajoute à mon cœur, lui redonnant sa forme initiale et l'espoir de ne jamais se voir finir une belle histoire. Ah l'espoir. Il a toujours été là, mais comme une petite braise qui peine à se rallumer. Toi tu aura été ce petit souffle qui l'aura fait repartir.

Alors merci. Merci d'être entré dans ma vie avec tes beaux cheveux longs et ton aspect rockeur dans tes habits trop grands, merci d'avoir fait de moi une femme, merci de m'aimer pour ce que je suis et de m'aider un peu plus chaque jour à me construire et nous construire. Merci d'exister, merci de m'avoir ressuscité.