VII
L'éducation des deux Princesses, si leurs actions surprennent certains d'entre vous, est principalement la cause de ces dernières. Leur milieu social aussi. Ainsi, leur manière de voir l'Amour et leur manière de séduire, que vous allez voir plus tard (ce qui sera sûrement après le prochain paragraphe), leur fut enseignée par les meilleurs professeurs possibles dans le monde : les parents !
Quoi ? C'est pas ça ?
Ce fut ainsi Divitia qui alla parler en premier à ce cher Ignazio, ce beau jeune homme. Il avait les yeux marrons, pour répondre à cette interrogation.
- Bon... Bonsoir, Princesse... Euh...
- Divitia.
- Princesse Divitia. Que me vaut l'honneur de cet entrevue avec vous ?
- Rien de spécial. Étant donné que je peux devenir Reine, je préfère avoir de l'avance et connaître un peu mes, peut-être, futurs sujets. Et surtout ceux qui peuvent m'être proches. Vos parents sont bien nobles, je me trompe ?
- Non, princesse. Mon père est...
- Janos. Oui, je connais votre père, Lord Covreftal, ainsi que son surnom, et je connais aussi votre mère : Dame Émadersa.
- Oh...
- Ne soyez point étonné, mon chers, que j'ai cette connaissance car j'ai été éduqué pour cela.
- Je vois...
- Tout à l'heure, vous m'aviez posé une question et j'y ai répondu. Mais, maintenant que vous connaissez la réponse, je voudrais donc en savoir un peu plus sur vous.
- Eh bien... Je pense que vous connaissez mon nom...
- Oui, vos parents nous ont dit que vous vous appelez Ignazio.
- C'est bien cela. Connaissez-vous donc autre chose sur moi ?
- Non, à part le fait que vous êtes un joli garçon... Et que vous êtes timides, vu le bégaiement que vous aviez eu lorsque vous m'aviez adressé la parole.
Il rougit un peu à la remarque de la Princesse avant de lui répondre :
- Cela se voit donc tant ?
- Oui. Mais cela n'est aucunement dérangeant. Après tout, nous avons tous nos défauts, si nous pouvons appeler cela un défaut. Donc, dites-moi, que faites-vous lors de votre temps libre ?
- Ce que je fais ? Oh ! Je ne fais pas énormément de choses. Je ne suis même pas souvent libre du tout. Vous savez... Les entraînements au combat, la chasse avec mes parents et d'autres nobles, mes cours...
- Je vois très bien.
- Et je me fais souvent disputer par mon père et ma mère parce que je n'ai encore personne dans ma vie.
- Oh... Vos parents ne vous ont donc aucunement promis à quelqu'un dés votre plus jeune âge ?
- Non. Ils ne trouvaient pas de parti intéressants.
- Ne vous en faites pas, je connais cela. Oh ! J'allais oublier une urgence ! Je dois vous laisser. Mais, avant de partir, vous m'avez l'air extrêmement sympathique, que diriez-vous que nous nous revoyons demain ?
- Cela est une bonne idée mais où pourrions-nous nous retrouver ?
- Pourquoi pas aux jardins royaux, après le repas de midi ?
- Je suis d'accord.
- Eh bien ! Au revoir et à demain, alors.
- À demain...
Puis, elle laissa seul Ignazio dans la pièce où ils furent.
Seul ? Oh ! Pas tellement !
En effet, ce fut Potentia qui arriva juste après. Le jeune homme, croyant que c'était celle avec qui il avait discuté, dit :
- Vous avez oublié quelque chose... Princesse Divitia ?
- Divitia ? Je vois que vous venez de croiser ma sœur jumelle. Je suis Potentia. Et, ne vous en faites pas pour cette erreur, vous n'êtes pas le premier et vous ne serez sûrement pas le dernier.
- Oh... Excusez-moi alors, Princesse Potentia... Que me vaut l'honneur de cet entrevue avec vous aussi ?
- Je me baladais juste dans le château lorsque j'entendis votre voix et celle de ma sœur. Je suis donc venu pour faire, aussi, votre connaissance, puisque c'est ce qu'a fait Divitia, me tromperais-je ?
- Oh ! Non ! Pas du tout Princesse Potentia.
- Maintenant que votre question a eu une réponse, me permettez-vous de vous demander quelque chose ?
- Oui, bien sûr.
- Vos parents, m'a-t-on dit, vous ont extrêmement bien enseigné. Quel est donc le contenu de votre enseignement ?
- Mes parents m'ont fait apprendre la langue sacrée, les mathématiques, la littérature... Et j'en passe comme l'apprentissage du combat et de l'art de la guerre.
- Vous êtes fort et fort intelligent en plus d'être beau.
- Oh... Me... Merci pour le compliment...
- Oh ! Vous savez, ce n'est pas bien dur de décrire une réalité. Mais une question me vient à la tête...
- Laquelle, mademoiselle ?
- Comment un charmant jeune homme comme vous n'arrive pas à trouver une épouse ?
- Mais comment vous savez cela ?
- Vos parents sont parfois bavards.
- Je vois... Eh bien ! Pour répondre à votre question, je suis très timide, voyez-vous...
- Je vois. Vos parents n'ont donc jamais eu l'idée du mariage forcé ?
- Votre sœur m'a posé la même question. Je vais donc vous dire pareillement qu'à elle : non. Il ne trouvaient pas de parti intéressant.
- Ne vous en faites pas, je connais cela.
- Votre sœur a dit la même chose tout à l'heure !
- Probablement car nous sommes jumelles et avions donc le même père et la même mère.
- Oui... Peut-être...
- Oh ! Veuillez m'excuser mais une urgence m'appelle.
- D'accord.
- Mais avant que je parte, comme vous m'avez l'air extrêmement sympathique, que diriez-vous que nous nous revoyons demain, après le repas de midi, aux jardins royaux ?
- Eh bien, je trouve que cela est une très bonne idée mais...
- Très bien, merci ! Nous nous revoyons demain ! Désolé de partir aussi promptement !
Et elle partit, laissant Ignazio tout seul... Et, cette fois, vraiment tout seul !
- Mais votre sœur jumelle m'a aussi donné rendez-vous au même endroit et au même moment...
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