CONFINES A PAQUES
- Maman, est-ce qu’on va faire Pâques aujourd’hui ?
Pâques ! C’est Pâques aujourd’hui ? Chouette, enfin une journée qui va changer un peu. Ça fait plus d’un mois que l’on n’est pas sorti de la maison. Ça commence à faire long sans voir personne. C’est vrai que je n’aime pas aller à l’école, mais au moins il y a de l’action quand on y va. Ça fait un mois que toutes les journées se ressemblent. On se réveille vers huit heures. Papa est déjà parti à son travail. On déjeune. On s’habille. Léo commence ses devoirs avec Maman, non sans avoir fait une crise avant, histoire de bien mettre tout le monde de bonne humeur, des fois qu’il y en ait besoin ! Amy et moi restons tranquillement dans sa chambre à jouer, en attendant notre tour pour travailler. Puis plus tard, repas du midi, suivi d’une petite sieste. Et quand on se réveille, on va jouer dehors jusqu’au soir. Du moins, Amy et Léo jouent dehors dans le jardin. Moi je les regarde depuis la table de la terrasse. Je n’ai pas le droit d’aller dans le jardin parce que ça va tout me salir. Mais je m’égare. Vers dix-huit heures trente, après la douche, on peut jouer un peu aux jeux vidéo, comme Papa, pendant que Maman fait son sport devant la télé. Puis dîner, histoire, câlin du soir et dodo… Voilà en gros à quoi ressemblent nos journées depuis un mois.
Décrites comme ça, on dirait des vacances, finalement. Ça ne semble pas du tout angoissant ou problématique. Et pourtant, il y a un parfum de stress non négligeable qui flotte dans l’air. Ça a vraiment commencé vers mi-mars. C’était au petit déjeuner. Tout se passait comme la veille, et l’avant-veille… Ça se passait comme d’habitude, quoi ! Sauf que Maman avait le visage un peu fermé. Elle semblait préoccupée. Puis elle a commencé à s’adresser aux enfants.
- Bon, mes petits loups, je dois vous dire quelque chose.
Ils devaient se douter qu’il se passait un truc parce qu’ils ont immédiatement arrêté de manger pour attendre la suite.
- C’est votre dernière journée d’école aujourd’hui. Profitez-en, jouez avec les copains ! À partir de Lundi, il n’y aura plus d’école. Et on ne sait pas pour combien de temps.
- Ah bon ?! Mais pourquoi ?
J’entends le ton interrogatif mais néanmoins joyeux dans la voix d’Amy.
- On est en vacances, alors ? Cool !
Léo, incorrigible !
- Non ce n’est pas des vacances mon bonhomme. Je vais te faire travailler quand même, lui répond Maman en souriant.
- Pourquoi on n’aura plus d’école ?
- Vous vous souvenez qu’on a déjà parlé du Coronavirus ?
- Oui. Et on en a parlé à l’école aussi. Mathis m’a dit que c’est un pangolin qui a mangé le caca d’une chauve-souris qui avait le virus. Et un chinois a mangé le pangolin, donc il a attrapé le virus.
- Oui, c’est quelque chose comme ça, mon cœur. Donc ce virus a contaminé plein de monde en chine, et maintenant, il est arrivé en France. Et comme ce virus peut rendre très malade, voire même tuer les gens, alors on préfère que les gens restent chez eux pour éviter de l’attraper. Ça s’appelle le confinement.
- Ah bon ! Mais alors je ne vais plus voir mes copines ?
- Non ma puce, je suis désolée. C’est le dernier jour aujourd’hui. Avant longtemps. Au moins jusqu’à après les vacances.
Amy m’a attrapé et m’a serré fort. J’ai bien senti qu’elle était un peu triste.
Le lundi suivant, et tous les jours d’après, effectivement, pas d’école. Enfin, pas d’école à l’école. Les institutrices envoient du travail par e-mail tous les jours. Comme Papa est quand même obligé d’aller à son travail, c’est Maman qui joue à la maîtresse. Mais ce n’est pas facile pour elle, la pauvre. Elle doit faire son travail à elle à domicile, et aussi faire faire leurs devoirs aux enfants. Sans parler de s’occuper de la maison, des repas, et tout, et tout… Même si elle essaie de ne rien laisser paraître, on voit bien qu’elle est un peu stressée. Elle sourit moins. Elle s’énerve plus vite. Et Papa, c’est encore pire qu’elle. Vu qu’il doit aller à son travail et qu’il voit plein de gens, il pourrait être en contact avec ce virus et le ramener à la maison. Il ne veut même plus trop faire de bisou à la famille. Du moins, il évite. Et il râle pas mal, aussi. Surtout quand il écoute les informations à la télévision, ou regarde les réseaux sociaux. Il faut quand même bien avouer que c’est particulièrement anxiogène.
On n’entend parler que du Coronavirus. Les scientifiques l’ont nommé COVID-19. Ils cherchent un traitement ou un vaccin, mais ça peut être très long. Tous les jours, ils font de nouvelles découvertes sur ce virus. Parfois, les dernières découvertes viennent contredire ce qu’on croyait quelques semaines plus tôt. Pas facile de donner des instructions fiables dans ces conditions. Forcément, ça participe à créer des tensions. Et bien sûr, ces tensions sont exacerbées par les Facebook and Co sur lesquels on trouve un déversement d’âneries et de critiques « re-twittées » par les plus crédules qui croient toujours avoir une meilleure solution ! Et je ne parle même pas des dirigeants de certains Pays qui déblatèrent des idioties monumentales pour lutter contre ce virus. Pardon, je me laisse emporter par mon exaspération.
En attendant, les « gestes barrières » nous sont rappelés tout le temps via des publicités. Les médias relaient quotidiennement le nombre de malades et le nombre de morts en France et partout dans le monde. Ils expliquent ce qu’on a le droit de faire, mais surtout ce qui est interdit. Par exemple, il est interdit de se rassembler en famille ou entre amis. Il est interdit de sortir sans une attestation de sortie. Tous les commerces non alimentaires sont fermés. Les restaurants, cinémas, et autres établissements recevant du public sont fermés. Beaucoup de salariés sont en chômage partiel, avec les répercussions financières qui en découlent. Le pays tout entier est quasiment à l’arrêt. La planète toute entière est quasiment à l’arrêt. Le Gouvernement annonce qu’une crise économique majeure va suivre cette crise sanitaire. Tout pour faire paniquer les gens.
Les gens ont même peur d’aller faire leurs courses. Je me souviens d’une conversation entre Maman et Papa, alors qu’elle revenait du supermarché.
- Ça s’est bien passé ?
- Bah oui ! qu’est-ce que tu voudrais qu’il arrive ?
- Je sais pas… Il y avait du monde ? T’as été longue quand même ! Et tu portais des gants ?
- Oui, je portais des gants. Je les ai enlevés juste avant de monter en voiture, pour ne pas toucher le volant avec. Et non, il n’y avait quasiment personne. Largement la place de se croiser dans les allées. Et certains portaient même des masques. C’est hallucinant tout ça ! Tu sais quoi ? Ils ont fait des balisages pour guider les gens et limiter l’affluence. Les caissières sont protégées grâce à des films transparents installés devant leur caisse. Et elles portent des gants, forcément ! Les rayons sont vraiment mal approvisionnés. Il manque plein de trucs que j’ai l’habitude de prendre. Donc le temps de choisir un produit de remplacement… En plus, comme je connais mal le magasin vu qu’on fait des Drives d’habitude, et bah je perds du temps à chercher… C’est pour ça que j’ai été longue.
- T’avais ton attestation de sortie, au moins ?
- Oui, oui, je l’avais.
- Bon bah on va ranger les produits frais au frigo. Pour le reste, on va laisser tout ça dans les sacs et on rangera demain. Qu’est-ce que t’en penses ?
- Tu crois ? C’est vraiment nécessaire ?
- Je sais pas. Mais comme ils disent que ce virus peut survivre plusieurs heures sur les surfaces, autant ne pas prendre de risques…
- OK, comme tu veux.
Concernant les enfants, leur quotidien a radicalement changé. Ils ne voient plus leur maîtresse. Ils ne voient plus aucun copain. C’est Maman qui leur fait classe. Ils ne pratiquent plus leurs activités extra-scolaires. Ils ne voient plus les Mamies et Papis, sauf en « visio », éventuellement. Toutes leurs habitudes sont bousculées. Ajoutons à cela l’atmosphère pesante qu’ils ressentent, les turpitudes des parents dont ils sont témoins… Il n’est pas étonnant qu’eux aussi vivent assez mal le confinement. Chacun l’exprime à sa manière.
Léo, par exemple, est toujours en colère. Il est agressif dans sa façon de parler ou dans sa gestuelle. Tous les matins, on assiste à la même scène.
- Bon, Léo, tu vas t’habiller et on commence les devoirs d’aujourd’hui.
- Non ! J’ai pas envie.
- Si, si. Tu n’as pas le choix. On a du travail. Dépêche-toi, s’il te plaît. Tu sais bien que je dois aussi travailler avec Amy, et faire mon travail à moi.
- Non, je m’en fiche. Je veux pas.
En général, il parle de plus en plus fort. Et Maman s’impatiente de plus en plus.
- Léo, tu ne me parle pas sur ce ton. Plus vite on s’y met, plus vite on termine. Et puis, je n’ai pas envie de me battre encore une fois avec toi. Tu bosses sans faire de crise, ou t’es puni !
- NON, je veux pas être puni !
- Alors dépêche-toi !
Après maintes sommations, Léo finit par venir s’installer à la table de la salle à manger avec ses affaires scolaires. Maman et lui commence à lire le plan de travail du jour envoyé par la maîtresse. Amy et moi sommes dans sa chambre à jouer calmement. Comme on entend tout, on attend gentiment, pour ne pas les déranger. En général, Léo continue dans la colère et la complainte : « C’est trop dur ! », « c’est trop long ! », « j’ai rien compris ! »… Parfois, les trois en même temps.
- Mais réfléchit un peu, bon sang ! C’est pas dur ! Fait un effort !
Et on entend Léo qui crie, qui s’énerve. Puis Maman : « Mais t’as pas besoin de raturer ton cahier comme ça ! » ou « ça va pas bien de jeter ton stylo ? Va le chercher, et calme-toi ».
Au bout d’à peine quarante-cinq minutes de travail laborieux, Léo demande :
- On peut faire une petite récré ?
- Déjà ! Mais tu rigoles, tu n’as fait que deux exercices.
- S’il te plaît, Maman, s’il te plaît ?
- …
Autre signe prouvant le stress de Léo : il emmène son Doudou partout. Ça faisait longtemps qu’on ne s’était pas vus lui et moi. Léo le laissait tout le temps dans sa chambre avant le confinement. C’est peut-être normal à huit ans. Mais depuis quelques semaines, on passe beaucoup plus de temps ensemble. Léo lui titille frénétiquement les oreilles, comme quand il était petit. Il y a une espèce de compulsion dans ce geste…
Parfois, Maman perçoit cette colère chez Léo. Quand il fait une crise, elle essaie de comprendre son comportement plutôt que de le disputer.
- Qu’est-ce qu’il se passe, Léo ? Est-ce que tu saurais m’expliquer pourquoi tu es en colère comme ça ?
- Non, je sais pas !
- Il y a quelque chose qui t’embête ?
- Je veux voir mes copains. Et je veux aller à l’école aussi.
- Je comprends. Tes copains te manquent.
- Oui !
Il a des trémolos dans la voix. Il se frotte les yeux.
- C’est normal, mon cœur. Viens-là faire un gros câlin.
Léo et Maman se prennent dans les bras. Elle le serre fort contre elle, tout en lui caressant le dos.
- Tu sais, c’est normal d’être en colère en ce moment.
- Il m’énerve ce Coronavirus. J’ai hâte qu’il s’en aille.
- On a tous hâte qu’il s’en aille, tu sais. Moi aussi, je préfèrerais que tu sois à l’école. C’est bizarre ce qu’on vit en ce moment. Mais on n’a pas le choix. Il faut rester à la maison. Il faut essayer de maîtriser notre colère. Imagine si tous les quatre on criait, on tapait, ou on jetait nos objets partout. Tu trouverais ça normal ?
- Non !
Voilà ! Il faut réussir à l’accompagner ce petit garçon. Mais il y a aussi Amy. Elle ne vit pas la situation avec colère. Elle est beaucoup plus calme. Mais régulièrement, elle dit qu’elle veut retourner à l’école pour travailler avec sa maîtresse et voir ses copines. Amy est en grande section de maternelle. Elle doit apprendre à écrire en attaché cette année. Une fois, alors qu’elle travaillait à écrire la date du jour, elle a demandé à Maman d’envoyer un message à sa maîtresse.
- OK ma puce. Comment tu veux faire ?
- Je veux écrire : « je veux revoir Adèle ».
Maman a souri.
- Je te fais le modèle si tu veux. Tu le recopies. Et après je fais une photo que j’enverrai à ta maîtresse ?
- OUUUIII, répond joyeusement Amy et levant les bras en l’air.
Maman a donc écrit la phrase sur le petit tableau chevalet, et Amy s’est appliquée pour la réécrire en-dessous. Elle s’est bien débrouillée d’ailleurs. Et comme convenu, Maman a envoyé une photo à la maîtresse. Amy était heureuse et fière quand Adèle a répondu quelques heures plus tard : « Merci Amy pour ton message. J’ai hâte de vous retrouver en classe moi aussi. Tu as fait beaucoup de progrès en écriture, félicitations ».
L’angoisse d’Amy est palpable surtout le soir au coucher.
- Maman, tu peux laisser ma porte ouverte et venir me faire un bisou avant de te coucher ?
- C’est nouveau ça ? Non, je ne veux pas. Si je fais ça, le bruit en bas va t’empêcher de dormir. Et si tu t’endors, je risque de te réveiller en te faisant le bisou.
- Mais Maman, s’il te plaît ?!
Amy monte dans les aigus.
- Mais non ma puce. Je ne veux pas.
Elle commence à pleurnicher, à s’agiter.
- Amy, ne commence pas à faire un caprice. Je ne veux pas céder à des caprices.
- Mais Maman ! Je veux que tu viennes me faire un bisou quand tu vas te coucher.
- Mais pourquoi ? Explique-moi. Qu’est-ce qu’il se passe ?
- Si je vous entends pas, j’ai peur que vous êtes morts.
- Que vous soyez morts. Mais non ma princesse. Faut pas t’inquiéter comme ça. Ça ne sert à rien. On est là, on ne va pas mourir.
- Mais je veux que tu viennes.
- Bon. Et si je viens, tu te calmes et tu t’endors tranquillement ?
- Oui.
- Très bien. Je te promets de venir te faire un bisou avant de me coucher.
- C’est vrai ?
- Oui ma poupée. Je promets.
- A tout à l’heure, Maman.
- A tout à l’heure mon bébé.
Amy s’installe dans sa position préférée pour s’endormir, en me serrant contre elle. Plus tard, Maman tient sa promesse et lui fait un bisou avant d’aller se coucher. Des fois, Amy ne se réveille pas. Ces nuits-là, anxieuse, elle va toquer à la porte de chambre des parents. Maman se lève :
- Amy ? Qu’est-ce qu’il se passe ?
- T’es pas venue me faire un bisou !
- …
Cela dit, il faut être honnête et relativiser. Tout n’est que noir dans ce confinement. Déjà, il n’y a plus jamais de réveil. Sauf pour Papa, malheureusement. Et puis les enfants ne mangent plus à la cantine, et ils ne s’en plaignent pas. Curieusement, ça ne leur manque pas. Maman cuisine plein de trucs qu’elle ne fait pas souvent en temps normal : des gâteaux, des crèmes dessert, des crêpes… Elle a même essayé la brioche. Et puis il fait très beau depuis le début. Comme on a la chance d’avoir un grand jardin, on peut au moins jouer dehors tous les jours, même si on ne va plus au parc de jeux de la plage. Amy a appris à faire du vélo à deux roues toute seule. On en profite pour faire du rangement, du tri, du nettoyage, du bricolage. Les magasins et déchèteries étant fermés, on fait avec ce qu’on a. Mais comme on dit « ce qui est fait n’est plus à faire ».
Depuis le début de cette crise, les personnels soignants sont très soutenus parce qu’ils sont en première ligne face à ce virus. Ils se battent pour sauver des vies, parfois au détriment de la leur. Ils sont applaudis tous les soirs à vingt heures. Des pizzérias leur livrent gratuitement des pizzas à l’hôpital. Il y a même des cagnottes d’aide à leur profit qui ont été mises en place. Il faut dire : ça fait des mois que le personnel soignant manifeste contre leurs conditions de travail insuffisantes. Ils n’étaient pas entendus. Et voilà que ce qu’ils dénoncent depuis tout ce temps se révèle aux yeux de tous.
Autre avantage du confinement, si on peut dire : la pollution est en recul. Les trafics routiers, aériens, maritimes et ferroviaires sont quasiment arrêtés, donc plus de particules fines dans l’atmosphère. Plus de nuisances sonores, non plus. Dans les grandes villes, les habitants entendent à nouveau les oiseaux chanter.
Pâques…. Je me demande ce qu’on va faire.
- C’est quoi « faire Pâques » pour toi ?
- Bah c’est quand on va chercher des chocolats dans le jardin, répond Léo comme si la réponse à la question de Maman était évidente.
- Ah c’est ça pour toi ?! Alors non, pas du tout mon Loulou. C’est pas ça « faire Pâques ».
Les enfants se regardent d’un air interrogateur.
- Pâques, c’est une fête religieuse en souvenir de Jésus Christ. Nous, on n’est pas croyants donc on ne fête pas Pâques, explique Maman avec un léger sourire. Noël c’est pareil, d’ailleurs. C’est une fête religieuse aussi. Nous, on ne fête pas les fêtes religieuses.
- Quoi ? on ne va pas faire Noël non plus ? On n’aura pas de cadeaux alors ?
Amy en a les larmes aux yeux et la voix haut perchée. C’est à la fois touchant et marrant à voir.
- Mais non, mon cœur, ce n’est pas ce que je voulais dire. Je voulais dire que chez nous, on ne fête pas Pâques ou Noël selon les habitudes religieuses. Mais par contre, on a gardé les coutumes qui vont avec : les chocolats à Pâques, et les cadeaux à Noël.
- Ah oufff ! soupire Amy avec soulagement.
- Donc on peut aller chercher les chocolats dans le jardin ?
- Je ne sais pas Léo. Vu qu’on est en plein confinement, je ne suis pas sûre que les cloches vont passer, s’amuse Maman. Vous savez quoi ? Pour le moment, on va prendre le petit-déj’.
Après le petit déjeuner, les enfants décident d’aller regarder un film. Amy me laisse dans la salle à manger avec Maman. Elle m’a préféré une autre peluche. Quand Papa se lève, Maman lui rapporte la conversation sur Pâques.
- Tu leur en as acheté, des chocolats ?
- Oui, oui, ils sont dans le garage.
- Bah on va les cacher dans le jardin pendant qu’ils sont devant leur film. Dès qu’il sera terminé, ils feront leur chasse aux œufs.
- Oui, c’est ce que je pensais faire aussi. Ils vont être contents.
Les parents sortent donc pour cacher les œufs et préparent les petits paniers que les enfants rempliront avec leurs trouvailles. Dès que tout est prêt, Papa va chercher les enfants. Il fait déjà chaud dehors. Il ne faudrait pas que ça fonde.
- Les enfants, surprise ! Les cloches sont passées.
- Ouais ! Super ! s’écrient-ils en chœur en se ruant dans la salle.
- Tenez, prenez un panier chacun.
- Ouais, c’est moi qui en aurai le plus !!!
- De toute façon, après on va compter et partager entre vous deux, précise Papa.
- Oui, oui… acquiesce Léo, penaud.
Et les voilà sortis tous les quatre. Maman filme la chasse avec la tablette. Lorsqu’ils reviennent, chaque enfant compte ses chocolats. Exercice de maths grandeur nature pour le partage. Puis on s’installe dans le canapé pour regarder les vidéos. Ils sont heureux, rayonnant tous les quatre. Ils rient. Ça fait plaisir à voir. Une jolie parenthèse dans ce quotidien bouleversé.
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