État d'âme
Je t’aimais, c’est trop bête, je t’aimais.
Mais la mort nous a séparé.
Je te vois, mais ne peux te toucher.
C’est trop dur, trop dur, je t’aimais.
Mais qui est-elle cette femme qui me ressemble ?
Tu la connais, elle aussi, vous êtes amants.
Comme moi, elle rit. Comme moi, elle tremble.
Mais qui est-elle pour que tu l’aimes tant ?
Son visage, c’est le mien.
Je n’y comprends rien.
Je sais pourtant que je ne suis plus,
Dans cet accident, j’ai disparu.
Alors comment fait-elle pour être moi
Alors que tu ne remarques rien ?
Elle prend mes gestes, elle prend ma voix,
Et fait de mon corps, le sien.
Ô grand malheur, ouvre les yeux !
Toi que je croyais aimer plus que ma vie.
Ma mort n’est pas mieux,
Si à tes côtés, je ne suis.
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