le cerf
Fatigué, je me levai avec difficulté. Plein d'appréhension, j'examinai mes pieds... et constatai, stupéfait, que j'étais guéri !
Je repensai au rêve étrange que j'avais fait durant la nuit : je sentais une présence bienveillante à mes côtés, pas une personne à proprement parler, juste une ombre. Elle m'avait saisi les pieds, puis une boule lumineuse était apparue à proximité de mes plaies et les avait cicatrisées, avant de disparaître dans un nuage de fumée. Mais ce n'était qu'un songe.
N'ayant pas de réponse et n'étant pas médecin, je me contentai d'accepter que j'étais de nouveau en pleine forme !
Je repensai ensuite à cette vieille folle qui m’avait piégé dans le bar. À ma bonne étoile qui m'avait donné la victoire grâce à un revirement de situation.
Désormais, cette femme ne m’effrayait plus, car si j'avais dû subir ses points forts, mon instinct de survie m'avait permis de connaître ses faiblesses. Elle tenterait peut-être de m'attaquer, mais ce n’était pas sûr. Si ça devait arriver, ce ne serait pas maintenant : elle devait récupérer des forces pour m’affronter une seconde fois…
Je pris quelques instants pour me requinquer, maman ne devait s'apercevoir de rien.
Je descendis dans la cuisine et retrouvai ma mère.
« Bonjour chéri. Tu as bien dormi ?
– Comme un ange, mentis-je. Et j’ai une faim de loup, ce qui pour le coup était vrai.
– Tu m’en diras tant. Je t’ai préparé un vrai festin ce matin. »
Je m'attablai et commençai par avaler un bol de céréales. Je m'attaquai à ma première tartine nappée de beurre et de confiture à la groseille – ma préférée – lorsque ma mère m’ébouriffa les cheveux et me dit d’un ton affectueux :
« C’est bientôt la rentrée. Il faut que tu sois en forme. D’ailleurs, pendant que tu dormais, la mère d’un certain Dimitri m’a appelée. Elle m’a dit qu’il voulait t’emmener dans les bois ce matin avec Matthieu.
– La journée promet d'être bien remplie, répondis-je.
– Je vous ai préparé des sandwichs. Vous pourrez déjeuner en route.
– Cool ! Merci maman ! », m'exclamai-je en l'embrassant.
Sur ce, je continuai mon repas. À peine le temps de boire mon jus d'orange que l'on sonnât à la porte.
« C'est sûrement tes copains. »
J'entendis maman saluer Dimitri et Matthieu puis les guider jusqu'à la cuisine.
« Coucou Fabien. J’espère que t'es en pleine forme, déclara Dimitri.
– Ouais, parce qu’on va crapahuter, enchérit Matthieu en riant.
– Je suis à bloc ! répondis-je.
– D'abord, finis ton petit déj'. », poursuivit maman, un large sourire aux lèvres.
J'avalai rapidement ma tartine et mon bol de lait. J’enfilai ensuite mes chaussures et mon blouson.
« N’oublie pas ton sac à dos. Vos sandwichs sont à l'intérieur.
– Oui m’man. »
Aussitôt dit, aussitôt fait. Après ces derniers préparatifs et un au revoir à ma mère, nous sortîmes dans la rue.
« C’est parti. », annonçai-je.
En chemin, nous nous taquinions, parfois nous nous bousculions également. Nous atteignîmes l’orée du bois sans voir le temps passer !
« C’est maintenant que l’aventure commence ! », lança Matthieu.
L'air pur nous requinqua à notre entrée dans les bois, bientôt suivi par les odeurs des pommes de pin ! Dimitri fut le premier à en ramasser pour nous viser. Matthieu et moi répliquâmes et une bataille mémorable s'en suivit ! C'était presque aussi amusant que les boules de neige ! Ensuite, nous écoutâmes les oiseaux qui nous accompagnaient par cette belle journée ensoleillée. Les premiers chantaient et d'autres leur répondaient. Au loin, un petit ruisseau cascadait et nonchalamment on se dirigeait vers lui, afin d'y faire trempette ou de construire un petit barrage.
Mais dans ce village, la quiétude ne durait jamais très longtemps…
Nous étions tranquillement installés près d’un bouleau à discuter de tout et de rien lorsque, subitement, un changement s’opéra.
Le temps d’un instant, j’aperçus un regard vert noisette au loin et frissonnai malgré moi.
Des corneilles poussèrent des cris rauques. Comme un signal. Plusieurs battirent des ailes frénétiquement dans les profondeurs des bois. Des nuages couvraient le ciel.
« Tout va bien Fabien ? me demanda anxieusement Dimitri.
– Oui… J’ai… un peu froid.
– C’est vrai, parfois j’oublie que tu viens du Sud, se moqua mon ami.
– Chut, indiqua Matthieu, visiblement nerveux.
– Quoi ? T'as froid toi aussi ?
– Quelque chose ne colle pas, murmura Matthieu.
– Que veux-tu dire par là ?
– Écoute !
Ils se turent, jusqu'à ce que Dimitri reprenne la parole :
– Les oiseaux !
– Quoi, les oiseaux ? demanda Matthieu, paniqué.
– On ne les entend plus !
– J'aime pas ça. », soufflai-je.
Je ne suis pas un grand ornithologue mais je sais que quand les volatiles cessent de chanter, c'est jamais bon signe…
« C’est quoi ce délire, commenta Matthieu, en se raidissant.
– Je n’aime vraiment pas ça, confirma Dimitri.
– Et si on reprenait la route, ce sera peut-être moins flippant ailleurs.
– Tu as raison. On ferait mieux d’y aller. », décida Matthieu.
Toute la forêt s'agitait : les lièvres regagnaient précipitamment leur terrier, un troupeau de biches et de faons fuyaient également. Nous regardions, figés, cette effervescence, lorsqu'apparut au loin, un énorme cerf avec des bois majestueux. Il se tenait sur un sentier parallèle au notre. Toutefois, il était planté sur les hauteurs et dans la direction opposée à la notre.
Brusquement, devant moi, se dresse ce mystérieux regard vert noisette intense…
Il se redressa, gonfla ses muscles et poussa un brame qui résonna dans tout le bois !
« Il sort d’où celui-là ? questionna Matthieu, sur la défensive.
– Je sais pas, mais j’aimerais bien qu’il arrête de nous fixer, répondis-je, anxieux.
– C’est vrai qu’il est intimidant, heureusement qu’il est loin de nous. », poursuivit Dimitri.
Je scrutai l’animal et sursautai : ses yeux flamboyaient d'une lueur malsaine…
« C’est moi qui déconne ou ses yeux sont rou, rou…ges. », bégayai-je, tremblant.
Matthieu et Dimitri observèrent plus attentivement à leur tour les pupilles de la bête et prirent peur également… D'autant plus que le cervidé s'était baissé et avait dévoilé ses bois... pointus ! Et il nous chargeait !
« Cassons-nous, dit Matthieu.
– Courez ! », cria Dimitri.
Nous essayâmes de nous enfuir, mais à chaque fois que je regardais en arrière, notre avance diminuait. Le cerf gagnait du terrain inexorablement. Un point de côté me força à stopper et je vis l'animal bondir par-dessus un tronc avant de s'arrêter. Il me fixa d’un regard fiévreux tandis que ses naseaux soufflaient sa haine.
Mes pensées défilaient à toute allure !
C’est quoi ce village de fous où les animaux sont aussi cinglés que les habitants ! On va faire comment pour s’en sortir ? Il va nous rattraper et il va nous…
Ne panique pas et cours, tu vas perdre du temps sinon. On doit s’échapper. Ne pense pas et repars.
L’animal se rapprochait dangereusement.
Nous tentâmes une diversion et nous séparâmes. J'avais retrouvé mes forces et cavalais, tout comme Dimitri qui fuyait du côté Nord. Matthieu devait avoir pris le Sud. J'entendais son souffle irrégulier, ce qui ne présageait rien de bon et j'espérais que le maléfique roi des forêts ne le choisirait pas comme cible. Je souhaitais encourager mon ami... Hélas, quand je le regardai...
D’un élan, les bois de l'animal le frappèrent brutalement dans les jambes, les cornes remontèrent dans la cuisse et l’envoyèrent valdinguer au loin.
Il cria de douleur. Dimitri se retourna à son tour et constata l’horreur de la situation. Nous étions paralysés par la peur.
L’animal laissa une plaie béante et le sang gicla d’un peu partout. Matthieu essayait de compresser ses blessures, mais le sang continuait de s’écouler et assombrissait la terre.
Le cerf chargea à nouveau vers Matthieu.
« Hé trouduc, prends ça dans la gueule. », criai-je en lui lançant des cailloux dans le bur de ralentir sa progression.
« Viens m’attraper si tu l’oses. », continuai-je, en agitant mes bras dans tous les sens.
L’animal stoppa sa course et m’observa, le regard à la fois mali-cieux et furieux, semblant se demander quelle cible choisir.
Finalement, énervé par mes projectiles, il changea de cap et s’élança à ma poursuite en bramant de rage.
Dimitri se précipita vers Matthieu. Quant à moi, je courais comme un dératé ! La sueur et l’angoisse mouillaient mes vêtements, mes jambes tremblaient et manquaient de se dérober. Cependant, je puisai dans mes réserves la force de continuer. Je devais poursuivre ma course malgré l’angoisse qui m’assaillait. Je jetais fréquemment des regards derrière moi : mon avance diminuait au fur et à mesure, mais la bête sauvage avait étrangement ralenti son allure. Au moins, elle avait oublié Matthieu et Dimitri ! Néanmoins, je devais accélérer, car l'animal se rapprochait.
*
« Zlough »
Non, pas là ! Je tombai sur le sol durement. Je regardai Matthieu et Dimitri.
« Je n’ai pas le temps pour ça, le cerf va revenir. », paniquai-je.
Je tentai de me lever, mais une force invisible m’en empêcha. Je ne pouvais plus bouger, complètement paralysé ! Je tentai de me débattre contre ce champ gravitationnel, cependant ce dernier résistait à mes mouvements et m'entravait au sol. Rien à faire : j'étais coincé. La sueur perla sur mon front et descendit le long de mon corps. J’étais trempé et j’avais froid, mes dents claquaient et j’assistai au jump-look de Dimitri et Matthieu. Le cerf pouvait m’embrocher à tout moment s’il le souhaitait… J'étais offert sur un plateau d'argent !
Dimitri s’assit à côté de Matthieu.
« Tout va bien se passer, ça va aller.
– Pour...quoi il nous a atta...?
– Ça va aller, ça va aller... Tu vas voir... Je vais... je vais stopper l'hémorragie, déclara Dimitri, en détournant les yeux et en maintenant une pression sur les plaies.
– T'es médecin, maint'nant, plaisanta Matthieu, à bout de force. »
Matthieu obéit à son ami et prit une grande inspiration pour se détendre.
Dimitri retira son sweat et son tee-shirt, qu'il serra ensuite et forma une boule compacte qu'il plaça sur la plaie. Ensuite, il retira sa ceinture pour établir un point de compression, en l'apposant sur le pansement vestimentaire.
« Froid, souffla Matthieu.
– Garde tes forces. Attention, ça va serrer un peu. », prévint Dimitri.
Le blessé poussa un juron entre ses dents pour surmonter la douleur.
« Reste allongé et repose-toi. Si tu récupères assez de force, on marchera jusqu’à la cabane des chasseurs.
– Après ?
– Après on téléphone aux pompiers et on t’emmène aux urgences.
– ...
– Reste avec moi, implora Matthieu en donnant des petites tapes à son ami.
– Fab...
– Il va semer le cerf, ne t'inquiète pas, coupa Dimitri. »
« Zlough »
Cette fois le jump-look ne me fit que peu d’effet. Le cervidé s’était rapproché et semblait vouloir jouer. Il se tenait face à moi et faisait des allers-retours incessants. Je tentai de me remettre debout. J’avais récupéré un peu de force avec la fin du jump-look, mais pas suffisamment pour marcher. Je rampai donc pour m'échapper, le sol m’écorchait les bras et les ronces me griffaient.
Brusquement, le cerf m’attaqua ; il sauta sur moi et ses bois transpercèrent mes fesses !
J’hurlai de surprise et de douleur. Puis je sentis que l'animal retirait ses cornes. Je n'y comprenais plus rien. Que cherchait-il à faire ?
Soudain, son ombre m'incita à lever les yeux. Il avait fait un détour et se dressait devant moi, l'air hautain et fier de lui.
C’est un cauchemar… Je vais me réveiller… Ce n’est pas possible.
J’avais beau fermer les yeux puis les rouvrir, la douleur était toujours présente et la bête me fixait continuellement. Il s'éloigna. Il allait me charger ! Je cherchai désespérément un moyen de m’en sortir. Je m’encourageai, ramassai des pierres que je lui jetai en visant les yeux, mais ce dernier esquiva toutes mes attaques. Ensuite, le cerf se cabra et se laissa retomber, bois en avant. D'un côté dans le sol, l'autre dans ma jambe, il remonta jusqu'au genou.
La douleur s’intensifia, néanmoins je tentai de conserver mon calme pour être attentif à la moindre erreur du cerf…
Puis, il s’agita et me traîna sur le sol ; les ronces ralentissaient la vitesse, toutefois ma situation n’était guère confortable ! Les pierres m'écorchaient le dos et les jambes.
Ce bougre d’animal semblait rire de mes souffrances ; il me faisait penser à la vieille folle… J'étais persuadé qu’elle rirait à gorge déployée si elle me voyait à cet instant.
Mes larmes se mêlèrent au sang, à la sueur et aux écorchures. Je ne pus les retenir. Je perdis espoir et me laissai traîner. Personne ne pourrait nous sauver, Matthieu et moi allions nous vider de notre sang… Je fermai les yeux en attendant la fin… Ma fin.
Soudain le cerf se calma ; à l'approche d’un grand chêne, il retira brusquement ses bois. Le sang gicla sur mes jambes.
Tout d’abord la douleur et la joie se mélangèrent.
Le cerf avait peut-être retrouvé ses esprits et allait me laisser tranquille !
Mon répit fut de courte durée. Peu de temps après s’être libéré, il recula de quelques enjambées avant de me fixer à nouveau de son regard haineux.
Le cauchemar ne finissait pas. J'avais un mauvais pressentiment : cette fois ses pupilles brillaient d'une aura de folie meurtrière ! Je me voyais mourir à l'intérieur !
« Zlouuugh »
Bref retour en arrière avec Matthieu et Dimitri. Ce sera probablement mon dernier jump-look vu la situation.
De l’autre côté de la forêt, Dimitri surveillait Matthieu et le réconfortait du mieux qu’il le pouvait.
Ils avaient avancé un peu, l'un soutenant l'autre, cependant la fatigue et la douleur avaient épuisé le blessé.
« Encore un effort, on y est presque, encouragea Dimitri.
– Stop. Appelle... » bredouilla Matthieu.
Dimitri sortit son portable de sa poche, mais il n’avait pas de couverture téléphonique à cet endroit. Le seul salut demeurait la cabane des chasseurs et son poste de secours.
« Pas de réseau. Bon, on va essayer quelque chose ; ça m’étonnerait que ça marche, mais au point où en est, on n’a plus grand-chose à perdre.
– Quoi ? soupira Matthieu.
– Pas grand-chose, en fait. Ferme doucement les yeux et détends-toi.
– Sérieux ? » murmura le blessé.
Super idée. Matthieu ferme les yeux et tu le soignes par l’opération du Saint-Esprit. Et après tu fais pareil avec moi, tant qu’on y est...
« Zlouuugh »
J’avais perdu le contact avec Matthieu et Dimitri. Je me retrouvais seul.
Le regard glacial du cerf me donna encore plus de frissons. Je sus que je ne devais pas commenter le jump-look. L’animal perdait patience.
Et c’est là que tu vas me prendre pour un fou : comment un animal peut ressentir que je commente une situation ? Et pourquoi penser à ce genre de choses à un moment pareil ? Je ne suis pas dingue, je ne suis pas…
« Zlouuugh »
C’est reparti pour un tour. J'avais droit à un peu de répit, je devais en profiter pour ne penser à rien, juste regarder.
Dimitri leva les paumes de sa main vers le ciel, le fixant de son regard perçant.
Matthieu se contentait d’attendre et essayait de rester le plus zen possible.
Les iris de Dimitri changèrent de couleurs et passèrent à un bleu intense.
Une boule d’énergie apparut entre ses mains et navigua de gauche à droite ; grossissant progressivement jusqu'à atteindre la taille d'une balle de tennis.
C’est quoi ce délire ? Comment il fait ça, lui ?
Dimitri superposa ses mains avant de toucher la plaie de Matthieu.
La boule d’énergie rentra dans la blessure, se promena dedans, comme une boule de flipper, ce qui fit réagir Matthieu.
« Dimitri, qu’est-ce qui se passe ? demanda-t-il, inquiet.
– Rien. Reste calme et garde les yeux fermés surtout. Tout va bien se passer. Fais-moi confiance. Respire bien. »
Matthieu conserva les paupières closes et inspira profondément.
La sphère énergétique continuait de se balader dans le corps de Matthieu et cicatrisait sa plaie.
Hé, mais c’est que ça marche son truc ! C’est un vrai magicien lui ! Il faudra qu’il me montre son tour. Enfin s’il arrive à temps pour me soigner, parce que là, c’est pas gagné.
Quelques instants plus tard, les iris de Dimitri retrouvèrent leur état naturel et la boule sortit du corps de Matthieu avant de s’évaporer.
Après son expulsion, Matthieu termina sa guérison. Ses joues rosirent et toutes traces du corps étranger disparurent. Seule une petite marque restait présente aux points d'impact des cornes.
Matthieu ouvrit les yeux et resta stupéfait.
« Comment as-tu fait ?
– ...
– En tout cas, tu avais raison, ça me chatouillait ! », termina Matthieu.
Un timide sourire se dessina sur ses lèvres. Il ne comprenait pas comment son ami avait soigné ses blessures, mais ce n'était pas le plus important pour le moment. Le plus urgent était de rejoindre Fabien et de l'aider. Les réponses pouvaient attendre...
« Bon, c’est pas le tout, mais on va essayer de trouver Fabien maintenant. »
Matthieu se leva et étreignit Dimitri avec reconnaissance.
« Merci pour tout mon pote. Je ne sais pas comment tu as fait ça, mais encore merci.
– Eh ! doucement. Tu vas finir par m’étouffer ! rit Dimitri.
– Comme tu l’as dit, partons à la recherche de Fabien. »
Ils se remirent en marche dans la forêt.
« Zlouuugh »
Au moins Matthieu semblait sauvé, c’était déjà ça. Pour ma part, c’était mal engagé. La fin du jump-look avait clos la pause des intentions belliqueuses du cerf. Ce dernier semblait animé d’une rage folle et s’apprêtait à m’embrocher vivant.
Je parvins difficilement, à la force de mes bras, à contourner un chêne en attendant son attaque… Le souffle court, la peau griffée, les jambes en coton. Je n'avais même pas eu assez de forces pour me cacher entièrement et attendais qu'il...
L’animal se rua vers moi… Mais au dernier moment chargea l'arbre !
Ses bois explosèrent comme du cristal et il hurla longuement…
Au loin j’aperçus une boule d’énergie qui se perdit dans la forêt.
Les iris du cerf passèrent fugacement à une couleur vert noisette avant de retrouver une couleur naturelle ; l’animal redevint ordinaire et s’enfuit dans la forêt…
Annotations
Versions