l'hôpital (suite)
Le médecin ne cacha pas sa surprise en venant me rendre visite.
« Que s’est-il passé ? Il est guéri ? C’est un petit miracle ! »
L’infirmière qui l'accompagnait n’en revenait pas non plus.
« Tout va bien ? demandai-je, intrigué.
– Oui, c’est justement ça qui est étrange. Il n’y a pratiquement aucune trace de tes blessures.
– Elles n’étaient peut-être pas si profondes que ça, tentai-je de rassurer le docteur.
Rév...
– Ou tu as beaucoup de chance de cicatriser aussi vite. Incroyable ! Je n'ai jamais vu cela en vingt ans de carrière...
– Je vais pouvoir rentrer chez moi ? le coupai-je.
– Je vais quand même te faire des examens de routine, mais à priori, oui, tu le pourras dans la matinée, quand tes parents reviendront te voir.
– Cool ! »
Mes parents me rendirent visite après les dernières analyses médicales.
« On nous a dit que tu pouvais sortir, s’enthousiasma ma mère.
– Par contre le docteur a préconisé que tu te reposes un jour ou deux. Pas de vélo ni de marche aujourd’hui, enchérit mon père.
Eil...
– OK. », répondis-je avec un sourire.
Nous quittâmes l’hôpital peu après. Le reste de la journée se passa sans incident.
Vous !
*
« Réveillez-vous. Il est l’heure de manger. Réveillez-vous ! », me hurle dans l'oreille un médecin.
On me secoue énergiquement. Je recouvre lentement mes esprits.
« C’est pas trop tôt. J’ai cru que vous vouliez rester avec ce souvenir stupide.
– Quel souvenir ? demandé-je pâteusement.
– C’est encore pire que je ne le pensais. Vous ne vous êtes même pas rendu compte du passage qu’on vous a injecté ? Je sais bien qu’il était insipide mais tout de même. Enfin bon, ce n’est pas grave. Vous réagissez de mieux en mieux. Nous avons décidé de passer à la vitesse supérieure.
– La vitesse supérieure ?
– Ne faites pas cette tête. Vous le savez depuis que Bé… »
Le docteur s'interrompt. Il a failli me donner un indice sur eux. Un lourd silence s’installe puis il reprend :
« Bref vous arrivez bientôt à la fin de la première phase. Je sais qu’on n’arrête pas de vous le répéter. Je me doute de votre impatience, mais chaque chose en son temps. Je ne serais pas pressé si j’étais vous. »
Il s’interrompt pour ménager le suspense, voire me mettre mal à l’aise. Il reprend ensuite :
« Plus que deux. Vous voyez, moi je suis un vrai gentil. Je vous donne des informations qui vous sont utiles, s’esclaffe-t-il.
– Deux quoi ? demandé-je.
– Ne prenez pas cet air ahuri. Je suis sûr que vous avez compris. En attendant vous devez prendre des forces. Un de mes collègues va vous apporter un plateau-repas. Un autre vous injectera notre mélange à la fin de votre petit-déjeuner. Laissez-vous faire et ne tentez rien d’idiot. Ce serait dommage de devoir nous séparer de vous alors que vous avez pratiquement terminé la première phase. On a passé le cap où vous cherchez à vous enfuir d’ici. De plus, n'oubliez pas que nous avons des spécialistes lourdement armés, ajoute-t-il d'un ton jovial.
– Je sais tout ça. Pourquoi me le rabâcher ? lâché-je, excédé.
– Une mise au point ne peut pas faire de mal, n’est-ce pas ? Mangez bien et profitez de chaque instant avant qu’on vous introduise l’extrait. Je crois que je vais m’arrêter de parler. J’ai ce défaut : je suis bavard comme une pie. Sur ce, je vous souhaite une bonne journée. »
Le jeune homme part. Quelques minutes plus tard on m’apporte mon repas. J’écoute les conseils du docteur et je prends mon temps pour le savourer. Ensuite un autre homme m’enfonce une seringue. Le « voyage » peut commencer.
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