Claudia(1)
« Zlouuugh »
Je tombai sur le palier.
« Fais chier ce truc » lâchai-je.
Le « film » se rembobina jusqu’à l’arrivée de Claudia et de Dimitri en haut des escaliers. Ma vision était centrée sur lui.
Claudia emmena Dimitri dans sa chambre qui la suivait, sans grande joie.
Il n'avait pas le choix. D'autres avaient refusé et l'avaient amèrement regretté. Comme Théo, par exemple, littéralement massacré par leurs sbires. Ils l'avaient laissé pour mort dans une ruelle, le visage tuméfié, le crâne fracturé et les côtes fracassées. Avec une carte d'anniversaire sur son torse signée par les Mastrella.
Les policiers, tout comme le procureur, graissés par le Clan, avaient classé le dossier des parents de la victime avec rapidité.
Dimitri ne souhaitait pas finir ainsi.
« Ne fais pas ton timide, on va bien s’amuser, commença Claudia.
Si elle est aussi cinglée que sa sœur, ça promet !
– Je ne suis pas sûr de vouloir qu’on…, débuta Dimitri.
– Tu ne me trouves pas séduisante ? poursuivit Claudia, aguicheuse.
– Là n’est pas la question, tu me connais, continua Dimitri en la repoussant.
– Oui, oui, je t’ai bien cerné. Tous les ans, tu me la joues prude. Mais à 15 ans, tes hormones devraient prendre le dessus sur ton cerveau. Je n’ai pas l’habitude qu’on résiste à mes avances. Généralement, c’est à moi de freiner vos ardeurs ! Vous êtes tellement bestiaux. Enfin, toi, j’ai compris que ce n'était pas ton genre ; dommage pour toi, je suis un super coup il paraît ! dit Claudia en approchant langoureusement de Dimitri, qui recula instinctivement.
– Oui, tu es belle, mais tu ne me plais pas. Physiquement je veux dire. Après on partage de bons délires ensemble.
– C’est toujours sympa à entendre. Si je résume : je suis belle, mais pour toi, je suis moche ! Après pas besoin de s'encombrer de sentiments pour s’envoyer en l’air ! Sans être prétentieuse, je suis assez douée dans ce domaine, j’ai de l’expérience.
Mais elle pense qu’à ça !
– Je suppose que tu voulais me montrer quelque chose ?
– Oui, mais ce n'est pas ici. Il va falloir que tu me fasses confiance.
– OK.
– Je vais d’abord te bander les yeux. Tu peux en profiter pour bander autre chose lorsque je te mettrai le foulard… »
Dimitri ne releva pas l’insinuation et se laissa couvrir ses paupières. Puis, il laissa Claudia le prendre par la main.
« Laisse-toi faire et ne triche pas, tu gâcherais la surprise.
J’espère qu'elle sera plus agréable que la mienne.
– C’est loin ? demanda Dimitri nerveusement.
– Non, ne t’inquiète pas, tout va bien se passer. »
Claudia conduisit Dimitri dans une autre chambre, plus petite, seul un lit d’enfant l'occupait. Ensuite, elle se dirigea vers le fond et tourna un petit chérubin soudé sur une étagère.
Un pan de mur pivota dans un bruissement de pierre que l'on frotte l'une contre l'autre. Une pièce se dessinait dans l'embrasure, elle y mena Dimitri, puis referma en actionnant un autre angelot.
« Que se passe-t-il ? demanda Dimitri inquiet.
– Rien. Je contrôle la situation. N’aie pas peur », le rassura Claudia.
Elle guida le jeune homme jusqu’à une chaise.
« Bon, il y a une chaise là ; assis-toi dessus.
– Ce sera plus simple si tu me retires le bandeau.
– Non, tu vas gâcher la surprise sinon.
– Bon, OK.
– Fais-moi confiance. Tout va bien se passer.
– Dépêche, j’ai hâte de voir.
– D’accord. Installe-toi sur la chaise. Et surtout, tu te cales bien au fond ».
Celui-ci s'exécuta et s'installa jusqu'au dossier.
C’est alors qu’un déclic se mit en marche : des bras de fer encerclèrent les bras ainsi que les jambes de Dimitri.
« Aie ! C’est quoi ce truc ? Ça fait un mal de chien », grogna Dimitri.
Je reculai de surprise et de douleur aussi. Je ressentais, comme précédemment avec Juliette, la souffrance de Dimitri.
Putain. Elle est aussi barge que sa sœur. Parfois, il est vraiment con ce pouvoir. Je dois m’attendre à quoi pour la suite ?
« Zlouuugh »
Ma vue se troubla, des picotements m’assaillirent dans tout mon crâne. J’avais mal à m'en cogner la tête contre les murs. Je sus que je devais arrêter de commenter.
« Zlouuugh »
Je n’avais plus qu’à regarder, percevoir les douleurs et me taire !
– Et maintenant, admire la vue, déclara Claudia en retirant le foulard des yeux de Dimitri.
– C'est quoi cet endroit ? », demanda-t-il, interloqué.
Devant lui, dans le fond de la pièce, des mannequins nus et réalistes s’accouplaient dans des positions des plus obscènes.
« C’est mon petit chef-d’œuvre. Je l’ai nommé « acrobaties sexuelles », déclara Claudia avec un grand sourire.
– Il porte bien son nom...
– Il te plaît ?
– C’est très suggestif. Tu peux me libérer de cette chaise maintenant ?
– T’es drôle, toi, dit Claudia en se mettant derrière Dimitri. Elle lui caressa les cheveux et poursuivit : avant, j’ai prévu un petit quelque chose pour nous deux.
– Je parie que ça ne va pas me plaire. Sinon tu m’aurais déjà détaché.
– Petit filou. Je suis sûre, qu’au contraire, tu vas aimer. Tu vas même en redemander. »
Claudia passa devant Dimitri et ôta son sweat. Ensuite, elle déboutonna son chemisier et le jeta avec élégance sur Dimitri.
« Et maintenant le clou du spectacle. Dégrafe mon soutif, intima Claudia avec fougue.
– Même si je le pouvais, je ne le ferais pas, se révolta ce dernier.
– Tu ne vas pas me faire croire que je ne te fais pas envie, lui murmura Claudia à l’oreille, avant d'empoigner son sexe. Puis, elle déclara : Il manque un peu de vigueur pour l’instant, mais il ne tardera pas à durcir… C’est scientifique, il ne restera pas mou bien longtemps. Il va devenir aussi dur que le marbre », rit Claudia.
Après ces paroles, elle retira son soutien-gorge qu’elle laissa glisser le long de ses hanches.
L'adolescent désirait s'échapper, mais l'armature épousait ses membres et ne lui laissait que peu de manoeuvre.
« T'as pas chaud ? Il fait une de ces chaleurs...
– T'as raison. Ça chauffe. J'ai mal au crâne.
– Ah bon ? T'es sûr ?
– Ouais. J'suis en train d'me choper une migraine d'enfer.
– Je vais arranger ça. »
Claudia continua son effeuillage ; elle ne portait plus que sa petite culotte.
« Et maintenant, tu vas me prendre et oublier tes principes. Tu vas devenir un méchant garçon Dimitri, car c’est ce que je veux comme cadeau ; ça fait des années que j'en rêve et ce sera pour ce soir.
– Cause toujours, j'suis pas ton sex toy, répliqua l'adolescent haineux.
– T'oublies un détail : t'es solidement attaché à cette chaise. T'as pas ton mot à dire. Et en plus c’est mon anniv.
– Et alors ?
– Trêve de bavardages. Mon vagin a faim ! », déclara Claudia dans un grand éclat de rire.
– T'es une grande malade si tu crois que...
– Ça va pas ? T'es tout pâle ? coupa l'adolescente.
– Qu'est-ce que tu m'as fait ? demanda Dimitri, faiblement.
– Moi ? Rien ?
– Te moque pas de moi. J'ai la tête qui tourne. J'suis patraque.
– Ah oui. J'ai oublié de te préciser. Les sangles de métal t'injectent de la drogue lorsqu'elles t'enserrent. Il est temps qu'on s'amuse. »
La jeune femme s’approcha de sa proie. Elle se déhancha doucement d’abord pour faire monter le désir, puis elle s’accrocha au cou du jeune homme tout en continuant ses mouvements sensuels.
Après quelques instants de danse torride, Claudia fit glisser le pantalon de Dimitri jusqu'à ses genoux. De nouveau, elle prit son sexe qu’elle caressa avant de le secouer, lentement, dans tous les sens. Mais ce dernier restait désespérément trop mou.
Elle finit par perdre patience.
« Ne me dis pas que t’as un problème de bite et que tu ne peux pas bander ? s’énerva Claudia.
– C’est la faute de ta drogue. Elle m'a ramolli, répliqua-t-il en souriant.
– J’ai failli y croire, mais tu es trop heureux pour être honnête. Je te connais bien Dimitri et drogue ou pas, tu vas bander pour moi !
– Pas sur cette chaise. Je préfère ta chambre.
– C’est juste ça ? J’aurais dû m’en douter... Tu n’es pas un de ces barbares.
– Tu me connais bien.
– Partant pour ma chambre ?
– Pas trop le choix, non ?
– Ouais. Tu me dois bien ça. Ecoute, je vais te libérer. Ensuite, tu attends une dizaine de minutes et tu viens me retrouver dans la douche près de ma chambre ; une grande douche italienne rien que pour nous deux. Et si tu es assez en forme, on pourra terminer par la chambre.
– OK. T'as pas peur que je me casse ?
– J'te fais confiance. Si tu ne fais pas ce que je veux, j'irai me plaindre à maman. Tu la connais : autant elle peut être sympathique, autant elle peut être dangereuse. Tu sais que maman adore tes parents, il lui sera facile de rentrer chez eux, et sans qu'ils se doutent de quoi que ce soit...»
Claudia se tut. D'une main, elle mima le geste éloquent d'un égorgement. Son visage affichait une grimace de souffrance et de douleur, vite remplacée par le sourire cynique d'une psychopathe.
« On se retrouve donc dans ma chambre et cette fois ne me déçois pas, sinon...»
Claudia s'interrompit de nouveau, avant de continuer :
« Pour sortir d’ici fais bouger les murs : il y a un passage secret en tournant un ange. Après c’est tout droit jusqu’à ma chambre. J’ai hâte de te revoir, à tout à l’heure ! »
Claudia avait prononcé ses dernières phrases en passant derrière la chaise, elle se saisit d'une batte de base-ball et assomma Dimitri.
Aie, lâchai-je avant de me masser la tête.
« Tu l’as bien cherché celui-là, rit méchamment Claudia avant de continuer :
En attendant, tu vas dormir un peu. Je ne tiens pas à ce que mon cadeau me file entre les doigts. »
Claudia retira ensuite les chaînes des bras et des jambes grâce à une clé qu’elle gardait dans sa culotte !
« Dors bien et sois en forme pour tout à l’heure mon prince. Je t’offre mon intimité. À toi d’en profiter. »
Claudia se rhabilla puis sortit de la pièce.
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