Orage
J’aime l’orage
J’aime la pluie
J’aime quand le ciel est déchiré
Par cette lumière sombre qui vient de lui
Cette énergie qui sort de ses entrailles mêmes,
Et qui y retourne en un cri.
Lorsque l’obscurité luit
Et que dans les cieux retentit
Ce grondement, comme un chant
Comme un pleur, comme un râle,
Que le ciel lancerait, comme un appel,
Au monde qui fuit.
Ce monde tourmenté
Occupé, dispersé
Comprendra-t-il jamais le ciel ?
Ce ciel vaste, uni, vaporeux,
Dont l’âme erre dans l’air,
Parfois noir
Parfois bleu
Lorsque rayonnant
De jour et de beau temps
Il cache derrière son azur
La noirceur de ses profondeurs.
Qu’il est heureux, il vous murmure,
Que tout va bien, il vous rassure.
Mais lorsque la nuit vient
C’est avec peine qu’il retient
Son obscurité
Il la laisse s’échapper
Dans un souffle soulagé
D’arrêter enfin de cacher
Qui il est.
Mais le monde dort,
Et personne ne sait
Que les étoiles tout en haut
Sont les larmes étincelantes
De ce ciel solitaire.
Ce ciel qui semble si proche parfois,
Mais si lointain souvent.
Ce ciel qui désire tant être compris et approché
Tant et tant qu’il lance ses appels au monde
Par nos nuits orageuses.
Mais ce ciel que jamais personne n’atteindra
Car finalement, il n’existe pas.
L’humain ne pourra jamais que le traverser,
Quand il croira le toucher.
Pour comprendre les cieux et s’unir à eux
Il faut être fait comme eux
De vapeur et de lumière
D’éther.
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