Chapitre 91
Attention, ce chapitre comporte des scènes de violence et du vocabulaire vulgaire. Âmes sensibles s'abstenir.
Lorsque son téléphone vibra, la jeune fille s'étira douloureusement dans son lit, souleva les paupières, et éteignit le bruit agaçant de son réveil. Elle se leva, se dirigea dans la salle de bain sur la pointe des pieds, se doucha en réduisant la puissance du jet d'eau au maximum, s'habilla en vitesse, s'appliqua davantage sur le maquillage, descendit les escaliers en prenant garde de ne faire grincer aucune planche, et s'arrêta en bas des marches, livide. Dans le salon se tenait un homme grand et musclé, couché dans un fauteuil en piteux état. Il se tourna, tira une grimace sombre, et se dirigea vers l'adolescente, pétrifiée d'horreur.
- Il est six heures du matin ; où est-ce que tu vas comme ça ? demanda-t-il d'une voix où perçait l'animosité.
Puis, se ravisant, il sourit et caressa une mèche de cheveux de la lycéenne. Il attrapa son menton et l'amena à lui pour la forcer à le regarder.
- Tu vas finir ta nuit chez le p'tit Emmanuel ? reprit-il de son air sauvage. J'vois bien comment il t'regarde quand vous vous séparez en quittant l'bus scolaire. Tu m'prends pour un con ?
Mathilde se débattit pour échapper à l'emprise de son géniteur. Mais, comme toujours, cela s'avéra inutile.
- Oui, j'vois comment il t'dévore des yeux, continua l'aliéné en effleurant des lèvres le cou de sa fille. Il veut t'baiser, c'est sûr !
Il empoigna son rejeton, le jeta sur le canapé tandis qu'elle se mettait à crier et la gifla pour l'assommer. La vue trouble, inerte sur le divan, l'étudiante entendit à peine les insultes immorales que lui tenait son créateur.
- Tu m'diras lequel de nous baise le mieux !
L'adolescente sentit une masse répugnante s'insérer en elle et hurla de douleur en pleurant à chaudes larmes. Son paternel plaqua alors une main sur sa bouche tandis que l'autre bloquait son bassin. Il grognait de plaisir alors que des giclées de sang se déversaient sur les cuisses de sa progéniture. Dans un élan désespéré, cette dernière planta ses crocs dans la paume de son violeur, ce qui lui valut une claque encore plus puissante que la première. Elle avait la nausée et dut se retenir de vomir sur son barbare de père pour ne pas finir dans un coma profond.
- Et maint'nant, suce-moi !
Le rustre agrippa une large touffe de cheveux sur le crâne de sa fille et conduisit sa tête jusqu'à son entrejambe. Cette nouvelle folie eut un effet retentissant. Horrifiée, Mathilde tenta tant bien que mal de repousser l'animal. Elle griffa son ventre, ses jambes - qu'elle martela ensuite de coups misérables. Ses pieds glissaient sur le sol tandis qu'elle cherchait à s'enfuir. Le tyran, qui s'amusait à la voir se débattre, riait monstrueusement. Petite chose soumise comprenant finalement que seul un miracle pouvait la sauver, l'adolescente ne désira plus qu'une chose : mourir.
- Pitié ! Pitié !
- C'est ça ! Gémis plus fort ! Supplie-moi !
- Qu'est c'qui s'passe ici ? lança soudain Madame Randome du haut des escaliers.
Les jambes ouvertes, le caleçon baissé, l'homme maintint la tête de son enfant au niveau de son sexe et s'arrêta dans cette position ignoble.
- On s'amuse. T'as pas pris tes pilules ? brailla-t-il.
- Si, mais vot'e boucan m'a réveillée, répliqua la mère de famille qui ne voyait pas la scène. Qu'est-ce vous faites à c't'heure-ci ?
- J'te l'ai dit. On prend du bon temps !
Un silence fut la première réponse qu'il reçut.
- Mathilde, viens m'voir, j'voudrais t'montrer certaines choses avant qu't'ailles au bahut, cria enfin la femme d'une voix frêle.
- Non ! aboya Monsieur Randome, plus terrible que jamais. Elle reste avec moi !
- Mathilde, ramène-toi !
- J'ai dit : non !
La maitresse de maison cessa le combat et retourna dans sa chambre. Mais alors que la malheureuse créature se trouvait de nouveau face à son pire cauchemar, des pas dévalèrent l'escalier et Madame Randome apparut, un fusil de chasse entre les mains, prête à exploser la cervelle de son époux.
- Dégage d'là, sale fumier ! rugit-elle sans trembler devant l'affreux spectacle qui s'offrait à elle.
Monsieur Randome poussa sa fille à terre, leva les mains en l'air et sourit d'un air grotesque.
- Remonte ton froc, porc de mes deux !
- Tu m'fais pas peur !
- Attends un peu que j'te tire dans les couilles et tu diras aut'chose !
- Essaye un peu ! rétorqua l'oppresseur en levant son sexe vers sa femme en guise de pistolet. Piou ! Piou ! s'amusa-t-il en agitant l'instrument. On verra bien qui d'nous deux asperg'ra l'autre en premier !
- Tu m'dégoutes !
- C'est c'que j'ai dit quand j't'ai vu dans ta robe de mariée !
- La pire erreur de ma vie !
- J'dirais pareil, mais quand on voit la garce qu't'as engrossée, on peut presque s'féliciter... Où qu'elle est d'ailleurs ?
Haletante, Mathilde s'était trainée derrière le canapé et, incapable de prendre ses jambes à son cou, s'y cachait comme une fugitive.
- Laisse-la tranquille ! rappela sèchement la maitresse de maison.
- J'veux juste lui souhaiter une bonne journée ! Une bonne fille embrasse toujours son papounet avant d'aller à l'école !
Comme s'il s'agissait d'un signal d'alerte, la pauvre proie chercha à se lever lorsque ses chevilles furent tirées en arrière et qu'elle se retrouva allongée de tout son long sur le sol.
- Embrasse ton père, exigea le dragon qui la surplombait, un air de défi dans le regard.
Hésitante, Madame Randome observait la tragédie avec une inquiétude grandissante, tout en gardant un doigt sur la détente de son fusil. La lycéenne se cachait le visage. Son maquillage coulait sur ses joues et le bas de sa robe était déchiré.
- Mathilde, embrasse-le, flancha-t-elle d'une voix grave.
La jeune fille frémit, pleura encore, et fut remise sur pied avant d'avoir eu le temps de se remettre de la trahison de sa mère.
- T'as entendu M'man ! Fais un bisou !
Le géniteur pressa sa progéniture contre sa poitrine et ouvrit sa bouche en cul de poule - parfaite image de l'immondice. Mais la victime ne voulait rien entendre.
- Embrasse-le, qu'on en finisse ! gronda alors Madame Randome.
L'étudiante ferma les yeux et gémit intérieurement. Elle avança ses lèvres tremblantes vers la joue capricieuse de son paternel, et y déposa un baiser qui lui donna à nouveau la nausée.
- C'est bien ça... T'es une bonne fille, dit l'homme en tripotant ses formes rondes et gracieuses.
- Allez, va-t'en maintenant, coupa Madame Randome en s'adressant à l'adolescente. Ce dérivé d'Œdipe a eu c'qu'il voulait.
Elle montra à Mathilde la porte de la maison et avertit son compagnon "d'oublier ses fantasmes pédophiles au risque de gouter à son calibre."
- Elle est jalouse, susurra le monstre à son enfant, un large sourire étirant sa face de démon.
Ecœurée, humiliée à ne plus pouvoir le supporter, la créature souillée toisa son père et, sans réfléchir, lui cracha à la figure. Ahuri, celui-ci resta immobile une seconde. Puis, se reprenant, il la jeta à terre dans un grognement inhumain et la frappa de toutes ses forces. Mathilde se replia sur elle-même et subit les coups sans broncher. Le sang refluait à ses lèvres, la douleur dans son ventre était telle que sa tête lui tournait, et elle finit par s'évanouir. Un coup de feu et un corps s'écroulant à ses côtés furent les derniers souvenirs qui lui restèrent.
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