Chapitre 102
Avis aux lecteurs : ce chapitre contient une scène à caractère érotique.
Dans une cabine des toilettes du lycée, Charlotte regardait sa page Instagram et soupira à multiples reprises. Des photos de Sophie, Mathilde et elle défilaient sous ses yeux, et elle se mordilla les lèvres de dépit en repensant à son baiser avec l'adolescente aux cheveux de jais. En apprenant son secret, son amie lui avait imposé une distance dont elle ne pouvait que souffrir - une distance que l'absence de Mathilde rendait plus pénible encore.
Elle leva les yeux au plafond en regrettant l'ardeur dont elle avait fait preuve avec sa muse, puis resta bloquée sur une photo où toutes deux s'enlaçaient, riant aux éclats dans une boîte de nuit où l'alcool faisait apparemment son effet. Elle se rendit ensuite sur le compte de Sophie, et s'arrêta sur un cliché où cette dernière posait sur une plage de sable blanc. Elle souriait, belle comme un ange, les magnifiques courbes de son corps se précisant sous sa robe vaporeuse. Sa chevelure des îles dansait au gré du vent, et elle tenait son chapeau de paille pour éviter qu'il ne s'envole dans la brise marine... Bon sang ! Qu'est-ce qu'elle était bonne !
Charlotte ferma les yeux et son souffle s'accéléra. Elle rêvait de lui arracher cette robe qu'elle jugeait trop encombrante et lui faire l'amour sur cette plage tropicale. Ses doigts se baladèrent le long de son cou puis descendirent sur sa ravissante poitrine qu'elle malaxa pleinement. Ses jambes fléchirent et son dos se cambra contre la fine paroi qui la séparait de la cabine voisine. Quand ses lèvres s'entrouvrirent dans un râle délicieux, elle plaqua une main sur le crâne que recouvrait le bas de sa robe, et haleta jusqu'à pousser un cri jouissif. Alors la tête se dégagea du vêtement, et une chevelure sombre apparut. Joris s'essuya la bouche contre son coude et se redressa, plutôt fier de lui.
- Ah ! Je finissais par croire que tu ne hurlerais jamais !
L'étudiante remonta sa culotte et rabaissa son habit.
- Pour être honnête, moi aussi, bruit-elle, stoïque.
- Hmm... C'était bien ?
- Ouais, ouais...
L'adolescent haussa un sourcil devant l'air impassible de sa camarade, puis croisa les bras.
- Qu'est-ce qui va pas ?
- Rien, ça va.
- On peut en parler si tu veux...
- Ça va !
Charlotte attrapait son sac à main sur le sol lorsque son amant revint à la charge.
- Non parce que je peux être autre chose qu'un bouffeur de chatte en CDI !
- Ferme-la. J'ai pas le temps pour tes conneries.
- Allez ! Sois pas comme ça ! Ça fait des mois qu'on baise dans ces chiottes et on a jamais pris le temps de discuter comme des personnes normales.
- On est des personnes normales.
- Tu vois ce que je veux dire...
- Ecoute, j'ai pas besoin qu'on devienne meilleurs amis. Je veux juste continuer ce pour quoi on a commencé à se voir. On s'envoie en l'air, tu me fais des cunnis et je te suce. C'est clair ?
- Ce que tu peux être romantique !
- Je croyais que t'étais à fond sur la petite Rita-Lans ?
- Ouais... Mais faut pas que je perde la main en attendant que ça aboutisse à quelque chose...
- Alors, tu te l'es pas encore faite ?
Son acolyte rougit.
- Je veux faire les choses bien...
- Tu parles de toutes ces conneries à l'eau de rose ?
- Pourquoi pas ? s'offusqua le jeune homme. En quoi ce serait mal de tomber amoureux avant de faire l'amour ?
Charlotte ne répondit rien, mit son sac par-dessus son épaule et soupira.
- Ce n'est pas mal... C'est juste, illusoire.
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- ... Que le sexe sera ta bouée de secours le jour où l'amour te lâchera comme une merde.
Joris scruta sa compagne.
- On dirait que tu as déjà eu une peine de cœur...
Les joues de l'étudiante s'empourprèrent. Pourquoi diable le visage de Sophie devait-il s'imposer à elle quand elle ne voulait surtout pas y penser ?
- On a tous eu des peines des cœurs.
Le grand brun examina plus longtemps sa partenaire, s'approcha d'elle sans rien dire, passa une main derrière sa nuque, et l'embrassa.
- A quoi tu joues, là ?! s'exclama-t-elle en le repoussant sèchement.
- Je peux être celui que tu veux.
L'adolescente ouvrit la bouche, exaspérée, puis la referma. Elle sonda le garçon pour finalement émettre un vilain ricanement.
- Je crois qu'on a eu notre lot de cochonneries pour la journée.
- C'est ce que t'appelles trente secondes de jouissances pour un marathon de baise où je faisais tout le boulot ?
- Ouais ben... Ça avait l'air de te satisfaire tout à l'heure !
- Bordel ! Qu'est-ce qu'il faut pas entendre !
- Ça va, j'ai compris ! Tu veux que je sois plus investie pour que tu sois au top de ta forme quand tu voudras emmener ta nana au septième ciel ! Seulement, les ressentis sont très personnels !
Joris grimaça.
- Allez, sois sympa ! T'es la seule fille avec qui j'entretiens des rapports sexuels quotidiens. Le reste du temps, c'est surtout des coups d'un soir.
Charlotte se dirigea vers le miroir et sortit de son sac un rouge à lèvres carmin. Elle sembla oublier l'existence du gamin capricieux le temps de se redessiner la bouche, puis rangea son produit avant de se retourner vers lui, en soufflant.
- Qu'est-ce que tu veux que je fasse ? demanda-t-elle à regret, le prenant en pitié.
- Montre-moi que je peux te donner du plaisir.
- Tu veux que je simule ?
- Mais non ! C'est l'inverse !
- Bon... Je vais essayer, dit-elle en se recoiffant rapidement.
Se redirigeant vers la cabine où ils étaient entrés, elle fut arrêtée par son camarade.
- Laisse-toi faire... murmura-t-il.
Il l'attira à lui et l'embrassa de nouveau, plus fougueusement. La jolie blonde ferma les yeux. Les idées confuses firent peu à peu place au vide absolu dans son cerveau. Elle s'abandonna à ce garçon dont elle n'attendait rien, si ce n'était un moyen d'effacer temporairement de sa mémoire un amour impossible. Pourtant, Sophie était là. Toujours.
Joris souleva sa compagne et l'installa sur le meuble entre les deux lavabos. Il lui ôta sa robe, tandis qu'elle lui retirait son tee-shirt, et dévora son cou avec passion. Sa bouche rencontra le soutien-gorge dont il défit les attaches, puis sa poitrine libérée, aussi belle que celle des mannequins posant pour les magazines de lingerie fine. Charlotte fixa le plafond, consumée par une tristesse sans nom, mais garda ses larmes pour plus tard. Soudain, Sophie lui apparut, plus séduisante que jamais. Elle plaça ses mains sur celles de son acolyte, massa ses seins en imaginant sa déesse charnelle, et gémit de plaisir en entamant ses lèvres. Quand elle rouvrit les yeux, son complice ne se trouvait plus en face d'elle, mais agenouillé au sol. Il fit glisser sa culotte par terre, puis écarta doucement ses jambes pour avoir une plus large vue de son sexe trempé. Il sourit à sa partenaire dont le souffle manquait.
- Tu es chaude...
*Oh oui, putain ! Cette fois, je suis chaude !*
Il avança la tête vers son entrecuisse jusqu'à ce que sa langue s'écrase sur ses lèvres intimes. La jeune fille sursauta, comme si une fièvre brûlante s'était emparée d'elle. Ses jambes perdirent tout contrôle, et son compère dut maintenir son bassin pour poursuivre son gamahuchage. Alors les choses commencèrent à tourner autour de l'adolescente, et les contours du lycéen se déformèrent. Seule une masse de cheveux noirs captait encore son attention lorsqu'elle agrippa quelques boucles épaisses et les tira en avant. La langue de son amant s'enfonça plus profondément dans son intérieur, mais Charlotte ne put jouir pour lui. C'était l'image de Sophie qui hantait son esprit. Elle cria, encore et encore, jusqu'à ce que son ami, aveugle, dût trouver sa bouche avec ses doigts pour y plaquer sa main et la faire taire. Enfin, elle fut secouée par un fort orgasme qui attira la visite inopportune d'une passante alertée par le bruit. Quand celle-ci découvrit leur position dénudée, elle se liquéfia sur place, puis s'enfuit en courant. Le garçon recula légèrement, explosant d'un rire grave qui parvint à peine à sa camarade.
- Alors ça, c'était marrant !
La tête dans les nuages, la jolie blonde ne réfléchit pas, enlaça l'étudiant et l'embrassa furieusement en caressant ses boucles brunes et soyeuses.
- Oh ! Recommence, s'il te plaît ! susurra-t-elle lorsqu'il se reprit à lui bécoter le cou. C'était si bon ! Recommence, Sophie !
Joris tressaillit. Après plusieurs essais infructueux, il parvint à se dégager des poings tenaces de sa compagne, et la dévisagea, abasourdi.
- Comment tu m'as appelé ?...
Charlotte sourit niaisement pendant quelques secondes. Puis son exaltation retomba, et son sourire avec.
- Qu'est-ce que...
Elle observa son acolyte avec confusion, comme si le rêve dans lequel elle était entrée avait viré au cauchemar. En découvrant son corps nu, elle pâlit et se précipita sur ses vêtements. Son partenaire la fixait toujours avec idiotie quand elle se rhabilla.
- Où est ma culotte ? lança-t-elle, presque essoufflée, en mirant le sol.
Inerte, l'adolescent ne répondit rien, et sa camarade, gênée de se retrouver dans une situation aussi inconfortable, finit par abandonner la recherche de son habit. Peinant à s'exprimer, elle frémit en pénétrant l'œillade interdite de son compère.
- Il faut que j'y aille, balbutia-t-elle, nerveuse au possible.
- Attends ! l'interrompit brusquement Joris qui reprenait ses esprits. Tu peux m'expliquer ce qui vient de se passer ?
La lycéenne tremblait convulsivement. Incapable de dissimuler ses émotions, elle s'avança vers son ami pour l'embrasser et lui cacher son visage mortifié. Malheureusement, le jeune homme arrêta son geste et tint fermement ses poignets en l'air, le regard sévère.
- Pourquoi tu as murmuré le nom de Sophie alors que je venais de te brouter le minou ?
- Lâche-moi ! tonna la jolie blonde qui tentait, inutilement, de se défaire des mains puissantes de son tortionnaire.
- Alors ta peine de cœur concernait pas un mec ?! lança ce dernier comme si un éclair de génie traversait enfin son cerveau compressé par ses innombrables débilités. T'es gouine ?
Le garçon lâcha sa compagne lorsqu'elle lui envoya un coup de genou dans les testicules, et reçut une claque digne des plus grands maitres en la matière.
- Bien sûr que non ! Et je n'ai jamais prononcé le nom de Sophie !
Joris se frotta la joue et lorgna l'étudiante avec répugnance.
- J'arrive pas à croire que je me suis tapée une débroussailleuse de gazons pendant plusieurs mois... Ça me dégoûte rien que d'y penser.
Puis il renfila son tee-shirt et s'en alla, malgré les supplications de Charlotte, laissant la pauvre fille en déprime. Une fois la porte passée, il sortit de sa poche une petite culotte noire en dentelle.
- D'un autre côté, ça m'excite un peu, siffla-t-il en reniflant le vêtement avant de le remettre à sa "juste place".
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