Ravagé
Ravagé,
Voilà c’est la fin, je le sais …
Comment peux-tu oser partir, briser de ces mots interdits l’élan de nos cœurs ?
J’ai tant de passion, tant d’envies, tant de rêves qui te concernent, t’entourent, te sacralisent, tant et tant qui ne se réaliseront pas.
Pourquoi est-il possible de ressentir cela et d’être si loin à la fois, tant de souffrances et de joies mêlées, comment ferais-je quand la présence de ton absence sera trop cruelle ? Tu es une déesse, un ange, la bonté et la beauté incarnée, une parcelle d’éternité. Je n’aurai pas dû t’aimer… si parfaite et pourtant.
L’urgence de la fin a guidé mes actes, a sublimé mon amour et m'a rendu plus fort, je suis devenu un roc dans un désert de désolation, tentant de discerner et de protéger chaque rose des sables que j’ai pu trouver.
Si peu de temps, et plus d’amour que le monde ne peut en contenir.
Comme le vent dans la tempête, je sens la présence de ta force et de ta douceur s'unir en moi, se mélanger, me broyer, me hurlant d’être fort pour nous deux, d’être prêt pour ton départ. Mais j’ai mal, et tu le sais. La douleur n'est rien face à l'évidence, l'inéluctable, la fatalité.
Nous sommes si jeunes, notre vie, non, pardon, ma vie devant moi, et toi… sans toi car tu m’as dit ces mots…
Je voudrais que ta santé soit comme notre amour, éternelle.
Mais, l’impuissance me balaie, méprisante ; je suis encore là, oui, mais si ravagé, ravagé de savoir que tu vas mourir.
(Cet écrit douloureux, déposent les maux d'un ami qui a découvert que sa compagne, l'amour de sa vie, un ange au cœur d'or, était atteinte d'un cancer incurable. J'ai accueilli ses confidences, son besoin de s'épancher. J'ai coulé à ses côtés, devant l'injustice de cette perte.)
Ces mots me sont revenus en mémoire, lors de l'annonce d'un autre cancer incurable pour les compagnons de deux couples d'amis, aujourd'hui décédés.
Puis à nouveau récemment...)
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