Deux petites minutes dans ma tête...

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Le défi est d'écrire ce qui occupe ma tête à l'heure actuelle. En règle général, j'évite de penser. J’anesthésie mon cerveau avec une tonne d'informations, je le noie de divertissements, de musiques, de séries, de lectures... Il n'est jamais en paix. Je ne peux pas le laisser sans rien faire, sans quoi je tombe dans les méandres de ma pensée.

Personne ne voudrait être seule avec mon cerveau. Au travail, je suis dans un environnement bruyant, néanmoins je ne peux pas mettre les bouchons. Sinon, je me retrouve seule avec moi-même. Et là, la petite voix dans ma tête commence à me décrire tout ce que j'ai raté, gâché, ou ruiné au cours de ma courte existence. Je ne suis pas âgée, j'ai 22 ans. Pourtant, à 22 ans, mon cerveau m'affirme que j'ai fait bien trop de bêtises pour être une bonne personne.

J'aimerai être une bonne fille. J'aimerai être ce genre de filles qui veut de belles choses, un mariage, des saletés de gosses, de l'argent et un bon travail. Pourtant je me laisse exister. Je flotte dans un brouillard constant sur ce que je désire. Un jour je veux une vie épanouie, un autre jour je veux vivre de la pire des manières à coups d'alcools et de vie nocturne.

J'ai un copain. Lui est tout ce que je ne suis pas. Équilibré, réfléchi, intelligent et acharné. Tout ce qu'il touche, il le transforme en Or. Dommage qu'il ne parvienne pas en faire de même pour moi...

Je l'aime. Réellement. Alors pourquoi je n'arrive pas à m'en contenter ? C'est étrange, non? Je vis notre relation comme le reste de ma vie. Je me laisse porter par les événements jusqu'à ce que je nous emmène droit dans un mur. C'est ce qui arrivera. Il ne peut en être autrement.

Tout ce que moi je touche finit dans un chaos monstre. Je réduis tout en cendre - moi ou les autres - et je contemple le désastre d'un œil condescendant en me disant que les autres auraient mieux fait de m'éviter. Aussi toxique que ce que j'ingurgite pour me sentir mieux, je survis en me nourrissant du peu d'amour et d'intérêt qu'on concède à me livrer. Quand on y pense, c'est relativement triste. Je suis quelqu'un de relativement triste. Mais, d'après mes amis, je me complais dans cette situation... Comment peut-on se complaire dans une dépression quotidienne ? Je ne comprends pas. Je ne me comprends pas. Ce n'est pas comme si je passais un très bon moment, là, tout de suite, dans ma putain de tête... 

Maintenant, la question que je me pose c'est : Et vous, parvenez-vous à vous épanouir dans le mirage d'une vie bercée par l'argent et le cul ?

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