La musique s'efface en volutes bleues, les paroles s'envolent en papillons pourpres jusqu'au plafond, je n'entends plus que mon propre rire qui éclate comme des bulles de savons.
Une étincelle de bonheur qui rallume la bougie de mon cœur.
De la joie en seringue, de l'extase liquide qui court, court, court dans mes veines.
Un élan de volonté dans une tempête de sensations.
Une vague de couleurs dans un monde noir et blanc.
Mon cerveau a enfin carte blanche pour s'évader, pour s'envoler avec les coccinelles qui quittent les pores de ma peau.
La cascade d'émotions me fait pleurer de rire
et rire à en pleurer,
me noie sous le bliss chimique,
m'entraîne dans les profondeurs de mon esprit.
Je nage dans le ciel,
coule dans les nuages.
Les poissons nagent à l'envers à mes côtés entre les anémones colorées et les bateaux embouteillés.
Et puis je perds pied, je tombe jusqu'à faire surface dans l'eau poisseuse et marécageuse de ma réalité, déjà la main sur ma prochaine overdose.