Les jours s'écoulaient au lycée, chacun portant son lot de défis et de découvertes. Kyoko, avec son charme naturel, s'était rapidement fait apprécier de tous, devenant une sorte de célébrité parmi les élèves. Kenji, quant à lui, était respecté et même craint pour sa stature imposante et son air sérieux. Tous deux, bien que confrontés à leurs propres défis, ne se doutaient pas de la tempête qui se préparait autour de leur ami Koji.

Depuis son intervention pour défendre Aiko, Koji était devenu la cible d'un harcèlement discret mais persistant. Des mots durs griffonnés sur ses affaires, des regards méprisants dans les couloirs, et des chuchotements venimeux lorsqu'il passait. Koji, habitué à se fondre dans l'arrière-plan, tentait de garder la tête haute, mais chaque jour devenait plus lourd à porter.

Il gardait tout pour lui, ne voulant pas inquiéter Kyoko et Kenji, ou pire, les impliquer dans ses problèmes. Cependant, le poids du harcèlement commençait à l'affecter. Ses notes en pâtissaient, et son habituelle passion pour l'apprentissage semblait s'étioler.

Un jour, la situation atteignit un point de rupture. En se rendant à son casier, Koji découvrit une note particulièrement cruelle, accompagnée d'un dessin moqueur. Les mots étaient comme des lames, le coupant profondément. Tremblant, il déchira la note, mais les mots restaient gravés dans son esprit.

Plus tard, dans la cour, Kyoko et Kenji remarquèrent l'absence de Koji. Intrigués, ils partirent à sa recherche, finissant par le trouver assis seul sous leur arbre habituel, la tête entre les mains.
« Koji, qu'est-ce qui ne va pas ? » demanda Kyoko, s'asseyant à côté de lui.
Koji leva les yeux, ses yeux rougis trahissant sa détresse. Après un moment d'hésitation, il sortit la note déchirée de sa poche et la tendit à ses amis.

Kyoko et Kenji la lurent, leurs visages se durcissant à chaque mot. La colère de Kenji était palpable, tandis que Kyoko semblait abasourdi.

« Pourquoi tu ne nous as rien dit, Koji ? » demanda Kyoko, sa voix empreinte de souci.
« Je... Je ne voulais pas être un fardeau. Et je ne voulais pas que vous soyez mêlés à ça », murmura Koji, les larmes menaçant de couler.

Kenji posa une main réconfortante sur son épaule. « Tu n'es jamais un fardeau, Koji. On est une équipe, on affronte tout ensemble. »

Ils restèrent un moment en silence, chacun absorbé par ses pensées. Finalement, Kyoko prit la parole.

« On va régler ça, Koji. On ne laissera personne te traiter de la sorte. On est avec toi, quoi qu'il arrive. »

Koji, bien qu'encore secoué, sentit un poids se lever de ses épaules. Il n'était pas seul. Il avait des amis, de vrais amis, sur qui il pouvait compter. Ensemble, ils feraient face à l'adversité, peu importe la forme qu'elle prendrait.

Le lendemain de la découverte du harcèlement subi par Koji, Kenji était déterminé à agir. Sa patience avait atteint ses limites. Kyoko, bien que préférant une approche plus diplomatique, savait qu'il était parfois nécessaire de prendre position de manière plus directe.

Ensemble, ils accompagnèrent Koji au lycée, une solidarité inébranlable unissant le trio. Koji, malgré son anxiété, se sentait plus fort entouré de ses amis.

À peine avaient-ils franchi les portes du lycée que des regards hostiles se tournèrent vers eux. Les rumeurs de la confrontation de la veille s'étaient répandues, et l'atmosphère était électrique.
Kenji, ses yeux scrutant la foule, repéra rapidement les meneurs du harcèlement. Sans hésitation, il s'avança vers eux, Kyoko et Koji sur ses talons. Les intimidateurs, surpris par cette approche frontale, se figèrent.

« Ça suffit », gronda Kenji, sa voix basse mais clairement audible. « Le harcèlement de Koji s'arrête maintenant. Si ça continue, vous aurez affaire à moi. »

L'un des meneurs, un garçon au regard arrogant, se moqua de lui. « Oh, la brute veut jouer au héros ? Tu penses vraiment nous faire peur ? »

Ce fut la goutte d'eau. Kenji fit un pas en avant, son regard suffisant à glacer le sang. Le garçon recula, son arrogance s'évaporant face à la détermination palpable de Kenji.

Kyoko intervint, posant une main sur l'épaule de Kenji pour l'apaiser. « On ne veut pas de violence, mais on ne laissera pas Koji être maltraité. C'est fini. »

Le garçon, maintenant pâle, hocha la tête, comprenant qu'il avait dépassé les limites. Les autres intimidateurs, voyant leur leader se dégonfler, acquiescèrent également.

Koji, témoin de la scène, se sentit à la fois soulagé et inquiet. Il ne voulait pas que ses amis se mettent en danger pour lui.

Alors qu'ils s'éloignaient, une professeure, ayant assisté à l'échange, les approcha. « Je suis désolée, Koji, je ne savais pas que tu étais harcelé. Et merci, Kyoko et Kenji, d'avoir pris position. Nous devons parler de cela plus en détail. »

Elle les conduisit à son bureau où ils discutèrent de tout ce qui s'était passé. La professeure promit d'agir et d'impliquer la direction pour s'assurer que de telles situations ne se reproduisent pas.
Les jours suivants, le lycée fut secoué par des changements. Des réunions furent organisées pour parler ouvertement du harcèlement, et des mesures furent prises pour créer un environnement plus sûr et plus inclusif.

Pour Koji, Kyoko et Kenji, cette épreuve avait renforcé leurs liens. Ils avaient affronté l'adversité ensemble et avaient provoqué un changement positif. Ils savaient que d'autres défis les attendaient, mais ils étaient prêts à les affronter, unis et plus forts que jamais.
Alors qu'ils se reposaient sous leur arbre habituel, profitant d'un moment de calme, Aiko s'approcha timidement. Elle semblait nerveuse, mais il y avait une lueur de gratitude dans ses yeux. S'adressant directement à Koji, elle le prit dans ses bras dans un geste d'affection et de remerciement.

« Je suis tellement désolée pour tout ce que tu as dû endurer, Koji. Et merci, vraiment merci pour tout », dit-elle doucement, ses yeux brillants d'émotion.

Koji, surpris mais touché, lui rendit son étreinte. « Ça va aller maintenant, Aiko. On est là les uns pour les autres, n'est-ce pas ? »

En se séparant, Kyoko, avec un sourire malicieux, taquina Koji : « Eh bien, je crois que tu as une touche, mon ami ! »

Koji rougit, visiblement embarrassé mais heureux. Kenji éclata de rire à côté d'eux. « Attention, Koji, tu deviens populaire ! Bientôt, tu auras toute une file d'admiratrices ! »

Le groupe éclata de rire, la tension et les soucis des jours précédents s'envolant dans cette atmosphère de camaraderie et de légèreté. Aiko se joignit à leur rire, se sentant pour la première fois vraiment intégrée.

Ce moment de joie simple mais profond marqua la fin d'une période difficile, mais aussi le début d'une nouvelle ère pour eux. Ils avaient traversé l'obscurité ensemble et en étaient ressortis plus forts, plus unis.

Koji, regardant ses amis, se sentit incroyablement chanceux. Il avait non seulement surmonté le harcèlement, mais avait aussi renforcé les liens qui l'unissaient à ses amis. Et maintenant, avec Aiko à leurs côtés, ils étaient prêts à affronter tout ce que le lycée, et la vie, leur réservaient. Avec des amis comme Kyoko, Kenji et Aiko, il savait qu'il pouvait affronter n'importe quelle tempête.