“ DU RÊVE À LA PLUME ” AU TOUR D’UNE TABLE ( PERSONNAGES )
1. Nzinga, en parlant de Léna ( sa femme ) :
"Léna, c'est plus qu'une compagne pour moi, c'est un roc. Elle ne vient pas de mon monde, mais c’est cette différence qui m’a attiré. Elle est douce, mais aussi déterminée. Ce qu'elle ne dit pas, on peut le lire dans ses yeux, dans la façon dont elle se tient, comme si elle était prête à affronter n’importe quelle tempête pour moi. Elle est née dans un monde de privilège, mais elle a cette curiosité insatiable pour comprendre les réalités des autres. Elle ne juge pas, elle observe et cherche à comprendre."
2. Léna, en parlant de Monsieur Lemoine ( son grand-père ):
"Monsieur Lemoine, c’est l’homme que j’ai toujours admiré. Il est sage, mais dans un sens pragmatique, pas théorique. Il a les pieds sur terre, et c'est ce qui me fascine. Ce n’est pas un homme de grandes déclarations, mais il agit. Quand il m’a parlé pour la première fois de son travail avec les auteurs, je savais qu’il n'était pas simplement un éditeur, mais un pont entre les voix oubliées et celles qu’on entend. Bien qu'il soit un peu réticent à affronter la dure réalité du monde, il porte la culture du savoir avec une dignité incroyable."
3. Monsieur Lemoine, en parlant de Monsieur Mboa :
"Monsieur Mboa... un homme que je respecte profondément. Quand je l’ai rencontré, il m’a rappelé ce que signifie vraiment être ancré dans ses racines. Il porte son héritage avec une fierté tranquille. Sa sagesse n’est pas un savoir livresque, c’est une connaissance vécue. C’est un homme qui n’a pas besoin de beaucoup de mots pour impressionner. Sa simple présence dans une pièce impose le respect. Il m’a appris que la solidarité entre les peuples noirs, et plus particulièrement les africains, n’est pas qu’une idée, c’est une force qui peut faire changer le monde."
4. Monsieur Mboa, en parlant de la mère de Nzinga :
"La mère de Nzinga... comment la décrire ? Elle est ce que nous sommes, ce que nous devons toujours être. Elle incarne cette Afrique enracinée, qui, malgré les vagues de l’histoire, ne perd jamais de sa force. Elle a cet amour qui se ressent dans ses gestes, dans la façon dont elle parle, et dans ses silences. Elle n'a pas besoin de briller dans une salle pleine pour qu'on sache qu'elle porte l'âme de tout un peuple sur ses épaules. C’est une femme d'une grande noblesse, et je suis certain que si tout le Congo avait une mère comme elle, nos luttes seraient plus douces."
5. La mère de Nzinga, en parlant de Nzinga :
"Nzinga... il est mon fils, mais il est aussi plus que cela. C’est un jeune homme qui n’a pas encore mesuré la profondeur de ses racines. Quand il parle, c’est comme si l’Afrique tout entière prenait la parole à travers lui. Il veut changer le monde, je le vois. Mais je lui dis toujours : ne jamais oublier d'où tu viens. Il est une flamme, et cette flamme va peut-être un jour embraser tout ce qui se trouve sur son chemin. Mais j’espère qu'il n’oubliera pas la chaleur de notre terre."
6. Nzinga, en parlant de Monsieur Lemoine :
"Monsieur Lemoine ? C’est un homme de paradoxes. Il me donne le sentiment d’être un homme tout droit sorti d’un autre monde, un monde où les règles sont différentes. Je ne peux m’empêcher de le voir comme quelqu’un qui a cru en moi avant même que je croie en moi-même. Mais parfois, il me semble qu'il est un peu déconnecté de la réalité du peuple africain, de ce que nous vivons vraiment. Pourtant, il est ce genre de mentor dont on ne se lasse jamais, une personne qu’on peut toujours consulter, même dans les moments les plus sombres."
7. Léna, en parlant de Monsieur Mboa :
"Monsieur Mboa, c’est un homme qui n’a pas besoin de parler fort pour se faire entendre. Quand il entre dans une pièce, il apporte avec lui une énergie calme et puissante. Il connaît son histoire, il connaît ses racines. Parfois, il me semble qu’il comprend le monde mieux que n’importe qui. Ce que j’admire chez lui, c’est cette capacité à rester fidèle à lui-même, à ses convictions, sans jamais céder à la pression extérieure. Je suis heureuse qu’il soit dans la vie de mon mari, car il représente quelque chose que je ne peux pas expliquer, mais qui fait du bien.”
« Ahhh Nzinga… mon neveu, mon fierté, mais aussi mon casse-tête ! (Il rit doucement). Tu sais, quand j’ai envoyé ce garçon au Canada, c'était pas pour qu’il devienne un écrivain. Non, non ! Je l'avais vu avec un avenir stable, tu sais, le genre de vie où on travaille bien, on gagne de l’argent, et on ne se tracasse pas trop. C’est moi qui lui ai dit, tu dois faire des études en comptabilité. Oui, comptabilité ! J’ai même pensé que c’était la meilleure façon pour lui de sortir de cette pauvreté, de ne plus connaître la misère que j'ai vécue dans ma jeunesse. (Il rit en secouant la tête.)
Mais le garçon, têtu comme un vieux baobab ! (Il rit encore plus fort, son rire résonne dans la pièce.) Non, il n’a pas voulu entendre. « Oncle, je veux écrire ! » me disait-il. Eh bien, moi je voulais qu'il ait un avenir, une carrière stable, un salaire à la fin du mois. Mais toi, tu voulais écrire, parler au monde avec des mots, comme un grand. (Il soupire avec un air de tendre exaspération.)
Quand j’ai vu qu’il ne lâchait pas, qu’il s’accrochait à ce rêve malgré tout, j’ai compris quelque chose. (Il prend un moment, sa voix devient plus douce.) J’ai compris que ce n'était pas mon rêve que j’avais à lui imposer, c’était le sien qu'il devait poursuivre. Et aujourd’hui, je suis tellement fier de lui, plus que jamais. Il a trouvé sa voie, il a cru en lui, et il ne s’est jamais arrêté. C’est cela le vrai succès. Pas la comptabilité, pas le salaire à la fin du mois, mais l’accomplissement de soi-même. Mon neveu est devenu plus que ce que j’imaginais pour lui, et ça, c'est mon plus grand bonheur. (Il sourit, les yeux pleins de tendresse.)
Nzinga, tu m'as prouvé qu'un rêve, ça n’a pas de prix. Continue à suivre ta plume, mon garçon. Je ne peux être que fier de toi, et surtout, je suis heureux de voir que tu as trouvé ta place dans ce monde. »
Annotations
Versions