Nouveau job, nouveau défi !

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Petit message pour l’auteure du défi :

Je suis désolée, j’ai un chouilla adapté le défi. Mais il m’a inspiré ce texte qui est le récit d’une aventure de vie (ok je force un peu pour le style imposé...) J’espère ne pas te froisser en jouant avec tes règles ??

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Cela aurait pu être pire.

Oui, c’est ce que Laure se raconte en rentrant dans son modeste appartement après ce rendez-vous qui va lui changer la vie. Qui devrait lui changer la vie...

Mais voilà, tout ne s’est pas passé comme elle l’avait imaginé.

Laura a été embauchée à l’essai comme journaliste chez « Scri-bay ». Elle n’en revient toujours pas. C’était son rêve de pouvoir faire un jour partie de cette communauté !

Seulement voilà, le hic, c’est que le patron est malade et absent depuis plusieurs semaines, et que c’est son fils qui tient la barre du navire en intérim. Et lui ! Oh, lui ! Laure le déteste déjà !

Ce n’est qu’un fils à papa arrogant, qui ne connaît strictement rien à l’écriture, qui n’a aucune empathie, et qui est frustré car il ne peut pas faire tout ce qu’il veut !

Par exemple, le recrutement : c’est son père qui continue de chez lui à examiner chaque CV, chaque lettre de motivation. Et c’est son père, monsieur Hache, qui lui a ouvert les portes de ce magnifique journal !

Aujourd’hui, elle a rencontré ses nouveaux collègues. Tous ont l’air aimable, et tous semblent ne pas apprécier monsieur Hache junior, (qu’ils surnomment simplement « J »).

Laure a été surprise que J ne l’ait pas lui-même présenté aux autres, elle a dû faire ça seule, mais aucun n’a parût s’en étonner.

Elle n’a pas encore son propre bureau, faute de place apparemment, mais elle est autorisée, si elle souhaite être au calme, à écrire de chez elle. La belle affaire quand on n’a pas l’équipement ! Obligée de l’avouer à ce petit merdeux, elle s’est sentie encore plus vulnérable, et cela a dû se voir sur son visage, car elle aurait pu parier que J se moquait peu subtilement d’elle quand il lui a lancé :

« Laure, ma petite, ne vous tourmentez pas pour ça ! Je vais vous prêter une de nos machines. Vous êtes à l’essai, comme vous le savez, aussi voici le deal : votre premier article devra m’être rendu demain matin, et aucune excuse ne sera acceptée en cas de retard. Le sujet sera, voyons, quelque-chose de simple... Oui, j’ai trouvé ! Vous rédigerez un courrier sur l’ouverture de la nouvelle salle de spectacle dans le centre-ville. »

« Génial ! Il n’avait pas encore plus pourri comme idée ! »

Mais bon, cela aurait pu être pire.

Sauf que voilà, il y avait un loup dans la bergerie, un J dans les rouages ! Laure ne s’attendait pas à un ordinateur dernier cri, mais ça ! Quelle farce ! Une machine à écrire !

« Voici Alex, ma première machine, tu dois l’utiliser pour écrire ton article, et uniquement elle ! Alex te portera chance comme pour moi. Ou pas ! » Lui lança-t-il triomphant.

Alex ! La seule nana sur qui il a dû poser les doigts cet imbécile !

« Ha, et Laure, j’oubliais, je ne veux pas une trace manuscrite sur cet article ! »

Bien sûr que non ! Pourquoi lui dit-il ça ? Ce type est vraiment chelou.

« Bien entendu monsieur Hache, je vous le dépose demain à la première heure ! »

Et c’est donc avec Alex que Laure rentre dans son petit nid, bien décidée à prouver sa valeur.

Si cet enfoiré pense qu’elle va se laisser faire, il a tout faux !

Après avoir déposé la grosse machine sur l’unique table de son studio, Laure va enfiler un survêt, se prépare un sandwich qu’elle pose à côté d’Alex ainsi qu’une bouteille d’eau. Elle restera les fesses vissées sur sa chaise jusqu’à avoir pondu son article.

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Enfin prête et en condition, Laure retire la housse de protection de la machine à écrire.

C’est une belle machine en réalité. Et elle doit admettre que cela l’amuse de rédiger son article à l’ancienne !

Sans plus attendre, elle allume son portable pour faire une rapide recherche à propos de cette nouvelle salle de spectacles : propriétaires, style, artistes attendus... Et également pour trouver un tuto sur le fonctionnement d’une machine à écrire, car en réalité, elle n’y connait rien.

C’est parti :

« Show Must Go On », voici un nom qui invit au spctacl ! L nouvau rpr de saltinbanqus d la vill va lvr son ridau de vlour dans trois jours t nous invit à un momnt d lâchr pris .

Quoi ! Mais c’est quoi ce bordel !

Laure retire la feuille du chariot et découvre que sa phrase est illisible !

Elle regarde le clavier de la machine et constate avec horreur ce qu’elle n’avait pas remarqué jusqu’alors : le « E » a disparut ! Mort, envolé, oust ! Pas de « E » !!

Le salop ! Le sale petit fils de !

Il fallait que ce soit le « E » !

Laure, dépitée, mord tristement dans son sandwich à la recherche d’une solution. Mais le timing est trop juste. Elle doit absolument écrire son article. Elle comprend mieux maintenant la remarque de J sur l’écriture manuscrite ! Il avait tout prévu l’ignoble rat !

Après avoir avalé une grande rasade d’eau, Laure est plus déterminée que jamais à prouver à cette raclure qu’elle peut le faire ! Oui ! Elle écrira son article même sans « E » !

Elle repositionne correctement le charriot et recommence.

« Show Must Go On »

Heureusement que le nom de cette salle s’écrit sans « E » !

« Show Must Go On », un nom attractif, invitant à la passion dans l’art pour tous ! Car qui n’a jamais applaudi trois fois sur un « pam pam pam ! Rock you ! » du roi ?

Dans trois jours « Show Must Go On » ouvrira son cœur, offrant à tout un chacun « music and dancing joy », ainsi promis sur tous flyers !

M. Van Mass, PDG du SMGO ouvrira à 20h sur un air rock n’roll !

Issu du « world of champion » (aimant l’anglais pour sûr !) maison signant hits sur hits, il connaît pourtant la raison absorbant l’achat d’un bon CD ou DVD. Aussi, pour tous, sans condition, il a promis « prix bas & quality ».

Soyons tous au rdv !

Voilà, ce n’est pas du tout le premier article qu’elle souhaitait, mais Laure est assez contente d’elle pour ce premier jet, car écrire sans « E » en français en voilà une difficulté !

Laure termine son sandwich après avoir relu son petit article, et satisfaite, file se brosser les dents et se coucher.

Elle remercie inconsciemment tous ceux qui lui ont permis d’accomplir son rêve et jure de ne pas les décevoir.

Car sans eux, comment écrire ?

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