Le passé de Sharon
Il y a bien longtemps, la fée Luna qui était une grande et belle fée aux longs cheveux bruns et aux yeux bleus était en conflit avec sa sœur Férosa qui, autrefois était aussi une fée. Férosa fut devenue sorcière à cause de son ambition démesurée et fut devenue vieille, faible et repoussante à cause de sa rébellion envers la doyenne des fées. Les cheveux de Férosa étaient gris et sales, des verrues ont poussé sur peau ridée et grasse, ses yeux étaient grimaçants et globuleux, sa large bouche ne possédait que quelques dents jaunâtres et elle était vêtue d’une robe en haillons. Depuis, Férosa restait assise dans son vieux manoir et conservait un œuf de dolyte noir et rouge qui semblait attendre le bon moment pour éclore.
Un jour, Luna épousa une autre fée nommée Gontran qui était un homme blond avec les yeux violets. Férosa, qui était jalouse de sa sœur, décida de se venger en complotant avec Balmoth : « Seigneur Balmoth ! Tu ne veux pas d’un héritier ?
— Pourquoi cette demande ?
— Ces fées sont toutes aussi niaises avec leur vie paisible qui me donne la nausée ! Je voudrais que tu gâches la nuit de noces de ma sœur, La naissance d’une fée avec du sang de démon, sèmera le trouble ! Et cet enfant t’aidera dans tes projets ! Je ne peux pas te libérer pour l’éternité, mais je connais un sortilège pour concevoir ton héritier. » Gloussa Férosa avec un rire hideux.
La vieille sorcière permit au démon de se libérer un court instant sous l’apparence de Gontran. L’imposteur profita de l’absence de Gontran au logis pour s’accoupler avec Luna qui ne se doutait de rien. Pendant le sommeil de la fée, Balmoth retourna dans sa prison.
Quelques instants plus tard, Luna mit au monde une fille avec des cheveux noirs et rouges et des yeux écarlates et l’appela Sharon. Luna dit à son mari : « Elle n’a rien de toi, mais nous l’élèverons comme notre propre fille. » Et Férosa apparut devant le berceau et se moqua avec une voix hideuse : « Ha ha ha ! Tu veux quand même apprivoiser cette chose ? J’ai fait en sorte qu’elle ait de ton sang et un peu du sang de Balmoth dans les veines !
— Ah ! C’est toi qui es derrière tout ça ?! S’énerva Luna.
— Oui ! Donc, donnez-moi cet enfant et j’en ferais mon apprentie et une servante de Balmoth !
— Va-t’en ! Sorcière ! » S’exclama Gontran en pointant son épée alors que Férosa disparaissait dans une grosse fumée noire.
6 ans plus tard, Luna donna naissance à une autre fille qui avait les cheveux blonds de son père et les yeux bleus de sa mère. Luna la prénommait Amélie.
Lorsque Sharon eut 11 ans et Amélie 5 ans, Luna leur donna des conseils : « Méfiez-vous de votre tante Férosa ! Devenez de grandes fées et attention à l’ambition, la vengeance et l’égoïsme, sinon, vous finirez comme elle.
— Oui mère. » Répondit Sharon.
Mais, à son 12e anniversaire, Sharon décida de rendre visite à sa tante Férosa sans que personne ne le sache. Férosa la salua : « Bonjour mon trésor ! Pourquoi es-tu là ?
—Tante Férosa ! Je veux des réponses à mes questions.
—Je t’écoute.
—J’aimerais savoir quelle fée vais-je devenir, si je serais la meilleure et si cela durera.
—Ha ha ha ! Je me doutais que tu allais me poser cette question ! La réponse ne te plaira pas du tout ! Ricana Férosa en regardant dans sa boule de cristal.
— Parle ! S’impatienta Sharon.
— En grandissant tu deviendras une fée aussi belle et piquante qu’une rose, contrairement à tes semblables, tu es la seule fée qui ne craigne pas l’acier. Tu deviendras une puissante fée que tout le monde admirera. Mais les roses finissent par faner et en vieillissant, tu faibliras et tu deviendras comme moi. Regarde ce miroir ! »
Sharon se regarda à travers le miroir et à travers la glace, son reflet se changea en une vieille femme repoussante. Sharon recula horrifiée tandis que Férosa riait aux éclats. La jeune fée se retourna et lui posa une autre question avec un air affolé : « Existe-t-il un moyen d’empêcher que cela se produise ?
— Oui mais tu n’y arriveras jamais ! C’est une potion de jeunesse éternelle et elle nécessite une fleur éternelle qui ne pousse qu’une fois tous les 500 ans et ne se fane jamais. »
Puis, Férosa tendit à Sharon un parchemin qui contenait la recette de la potion avec un sourire malicieux.
Sharon prit le parchemin et décida de rentrer chez elle en lisant la recette :
Puis, Sharon rentra chez elle. Le lendemain, Sharon proposa à Amélie : « Amélie, allons cueillir des fleurs !
— Oh oui ! Il fait si beau !
— Il me faut une fleur en particulier. Mon manuel de botanique me dit que cette fleur se situe dans la plaine Emeraude. Là-bas, il y a plusieurs plantes rares que l’on utilise pour des élixirs. »
Dans la plaine Emeraude, pendant qu’Amélie fabriquait une couronne de fleurs, Sharon trouva la fleur éternelle derrière un rocher. Elle la cueillit avec les racines et la mit dans un pot qu’elle avait sur elle avec de la terre. Puis, elle appela sa sœur : « Amélie ! Nous rentrons ! » En rentrant, Sharon déposa sa plante à côté de son lit alors que Amélie offrit sa couronne de fleurs à sa mère.
Un jour, une jeune sorcière nommée Radegonde a empoisonné la fée Luna et Gontran. Sharon la pourchassa afin de venger la mort de ses parents et la tua froidement. Sharon prit son hideuse robe violette en guise de trophée et décida de lutter contre toutes les sorcières qui oseraient s’attaquer à elle. En rentrant chez elle, la fée cachait la robe de son ennemie dans son armoire et décida de se rendre chez Férosa pour prendre les ingrédients pour sa potion. Sa tante qui était mourante sur son lit, lui demandait : « Je pensais mourir seule, et tu es là. Que veux-tu cette fois-ci ?
— Je veux des ingrédients pour ma potion.
— Je vais bientôt mourir ! Je sens la mort qui rôde autour de moi. Je te donne ma bague magique dans laquelle se trouvent tous mes pouvoirs. Mon grand manoir et tout ce qu’il renferme est à toi ! Mais s’il te prend l’envie de te révolter contre le peuple des fées, renonces-y, sinon, tu subiras la même punition que moi. »
Après avoir donné sa bague magique à Sharon, la vieille sorcière mourut après un dernier souffle. Puis, Sharon remarqua une fissure sur l’œuf de dolyte et enterra sa tante derrière le manoir et mit sa bague en guise de souvenir. Depuis ce jour, elle prenait goût aux tenues de couleur sombres. Elle invita Amélie à vivre avec elle dans le manoir de Férosa. Une fois installées, l’œuf de dolyte se mit à éclore et un petit chat noir avec une queue en flèche courut vers Sharon en disant : « Bonjour ! Je m’appelle Kabalé !
— Bon, que va-t-on en faire ? demanda Sharon.
— On peut l’apprivoiser, Les dolytes sont très rares ! Il paraît que ça peut porter chance ! » Sourit Amélie.
Pendant qu’Amélie dormait, Sharon préparait son élixir de jeunesse éternelle dans le laboratoire de sa tante qui était dans les sous-sols. Une fois que la potion était prête, Sharon mit la potion dans une fiole qu’elle conserva précieusement pour la boire à son 16e anniversaire.
Quelques jours avant son 16e anniversaire, Sharon était complice avec Amélie pour faire face aux sorcières et Kabale se dit : « Sharon est presque digne d’une guerrière, mais quelque chose me dit qu’un évènement peut tout faire basculer… »
Le jour de son 16e anniversaire, Sharon se mit à boire la potion et n’est plus inquiétée par la prophétie de sa tante. Le lendemain, Amélie supplia sa sœur : « Sharon ! J’aimerais visiter Solaris ! Mon rêve est d’être une fée marraine pour rendre les gens heureux ! Je veux trouver un humain à consoler ! Accompagne-moi à Solaris ! » Ne souhaitant que le bonheur d’Amélie, Sharon accepta. Dans le village de Solaris, Amélie rencontra deux petits garçons qui lui coupaient les ailes avec une paire de ciseaux sans savoir que cela était fatal pour une simple fée et lui faisaient des misères sous le regard impuissant de Sharon. Une fois que cet horrible spectacle fut terminé, Amélie semblait très fatiguée et anormalement fiévreuse. Sharon s’affola : « Non ! Amélie !
— Sharon…Les humains sont parfois stupides…Ne les punis surtout pas ! Protège-les quand même ! Notre mère nous a dit qu’une fée ne doit surtout pas se venger… » Sharon ramena sa sœur chez elle et tente de la garder en vie avec tous les charmes possibles, mais rien ne marchait, or, Sharon n’était pas une fée guérisseuse et n’avait pas d’amie qui en soit une.
Amélie mourut sur son lit et Sharon l’enterra en larmes avec Kabalé qui essayait de la consoler en se frottant contre ses jambes. Le cercueil d’Amélie était entouré des plus belles fleurs que Sharon ait trouvées. Avec tant de tristesse, Sharon continua de pleurer dans son lit.
Ce soir-là, alors que Sharon dormait vêtue d’une chemise de nuit en dentelle noire, elle entendit une voix d’outre-tombe qui l’appela : « Sharon…Sharon… » Sharon se réveilla et alluma une chandelle pour chercher d’où cela venait. Elle entra dans le laboratoire de magie où la voix était intense et se retrouva devant un drôle de miroir muni d’un réceptacle. Balmoth apparut à travers le miroir sous la forme d’un épais nuage pourpre dont on ne voit que les yeux, et lui parla avec sa grosse voix démoniaque: « Bonsoir, belle Sharon !
— Disparais monstre !
— Du calme ! Je te connais mieux que quiconque. Je peux t’aider à venger ta sœur en te donnant de puissants pouvoirs. Grâce à cela, tu pourras plonger l’humanité dans le chaos !
— Hors de question ! Je ne veux pas être une sorcière comme celle qui a tué mes parents ! De plus, mère me l’a interdit !
— Dommage ! A mes yeux, tu es la fée la plus belle et la plus douée et tu refuses ma proposition. J’attendrais que tu changes d’avis. Lorsque ce sera le cas, reviens me voir. Mon nom est Balmoth. »
Sharon retourna se coucher et pendant trois jours elle réfléchissait. Kabalé la suppliait : « Tu es bien telle que tu es ! N’accepte surtout pas cette proposition !
— Kabalé, j’ai pris ma décision ! Ceux qui ont tué ma sœur doivent payer pour ce qu’ils ont fait! »
Sharon s’habilla avec l’hideuse robe de Radegonde, la sorcière qu’elle avait vaincue et s’approcha du miroir de Balmoth. Le démon commenta la tenue de Sharon : « Quelle vilaine robe tu portes ! Elle ne te va pas du tout !
— Je ne suis pas venue pour des conseils vestimentaires mais pour vous dire que j’accepte votre proposition.
— De toutes les fées, tu es ma préférée ! Une fois que tu seras initiée, tu devras récolter une bonne quantité d’énergie humaine et réunir les 7 pierres arc-en-ciel et alors, je sortirai de ce miroir. Et ce jour-là, nous pourrons plonger l’humanité dans le chaos main dans la main! Ce sera leur punition pour ce qu’ils ont fait à ta sœur. Pour l’initiation, je te donne mon grimoire où il y a les sorts de magie obscure de mon royaume. Il est à toi ! Il est indestructible et se désintègrera le jour où je mourrai. Expliqua Balmoth en invoquant un grimoire à l’apparence lugubre.
— Je ne sais pas si je saurais m’en servir.
— C’est comme arracher les pattes des sauterelles. Maintenant, Pose tes mains contre les miennes pour que je te donne une partie de mes pouvoirs ! Ensuite, tu feras le premier rituel du livre pour t’initier. »
Sharon posa ses mains contre les mains imposantes de Balmoth qui scanda une formule : « Obscus Vexatasi ! Morphius Demonicus ! Vindicta pythonissam ! » Sharon hurla en sentant que de puissants pouvoirs obscurs entrent en elle. Autour d’elle, les meubles tremblaient, des objets tombaient et les objets en verre volaient en éclats.
Dans sa chambre, Sharon récita la formule d’initiation et se regarda dans le miroir. Sa vilaine robe devient une robe noire entrouverte avec un corset en métal qui met sa poitrine en valeur. Puis, elle retourne voir Balmoth qui la félicitait : « Tu es magnifique ! Je vois en toi ma véritable fille! C’est bizarre que tes ailes de fées soient toujours là mais ce n’est pas grave ! Un jour, je trouverai un bon esclave pour t’aider dans ta quête.
— De quelle quête s’agit-il ?
— Il faudra m’apporter une grande quantité d’énergie humaine, ainsi que les sept pierres arc-en-ciel pour me ressusciter. Une fois cette quête terminée, tu utiliseras tes pouvoirs de fée pour me sortir de ma prison. Ainsi, nous pourrons punir les humains pour le mal qu’ils t’ont fait ensemble ! »
Au conseil des fées, plusieurs fées de haut rang parlent de Sharon : « Maintenant que Sharon n’a plus de fées comme nous dans sa famille, elle sera exclue de notre communauté.
— Parfait ! Nous ajouterons une loi interdisant à quiconque de lui offrir des biens ou des services et également de lui tenir compagnie ! Nous ne voulons pas de cette espèce de succube parmi nous ! »
Un jour, Sharon voulait que Kabalé lui fasse un gâteau à la vanille, aux fraises et à la pâte d’amande qu’elle aimait tant, mais il manquait des ingrédients. En allant au village des fées, une vieille fée potelée avec des cheveux frisés nommée Valériane commença à l’insulter sur son style vestimentaire: « Oh ! Je n’ai jamais vu une tenue aussi vulgaire !
— Et moi je n’ai jamais vu autant de pagaille sur une seule tête ! Répondit Sharon.
—Ecoute espèce de diablesse, ta présence ici n’est plus du tout souhaitable, et tu peux garder pour toi l’adresse de ton couturier !
— Tss ! Espèce vieille gargouille ! Quand j’aurais besoin du pot de chambre, tu pourras sortir de sous le lit ! » Répondit Sharon.
La fée se sauva en courant et en criant à son amie : « Odile ! Tu as entendu ce que m’a dit cette monstresse ? ». Sharon voulait faire ses courses mais à cause de la nouvelle loi, l’épicier décida donc de chasser Sharon de sa boutique et il en va de même pour tous les autres magasins. Puis, elle tomba sur un couple d’elfes de Turiel nommés Damien et Lauriane qui passaient par là.
Devant eux, elle se plaignait : « Aujourd’hui il ne m’arrive que des tuiles ! Je ne peux pas faire mes courses ici ! C’est comme une machination, ce n’est pas juste !
— Le problème vient de la fée Valériane ! Elle passe son temps à dire du mal de tout le monde et fait partie du conseil des fées. Expliqua Damien
— A cause de cette gargouille, tout le monde me fuit comme la peste ! Comment vais-je faire mes courses maintenant ?
— Vas dans le monde des humains ! Ils ignorent ce qui se passe ici. Que tu sois fée, sorcière ou autre, tu peux faire tes courses tranquillement mais il faudra que tu aies l’air d’une humaine. Mais bon, nous devons partir ! Le chef de Turiel a dit que celui qui se liera d’amitié avec toi sera exilé. Bon courage ! Dit Lauriane
— Super ! Je suis réduite à acheter des produits chez les humains en me déguisant ! » Et les elfes se sauvaient en faisant un petit signe de la main à Sharon.
En allant dans le monde des humains, Sharon put faire ses courses tranquillement et s’arrêta un instant dans une vieille boutique au fond d’une sombre ruelle. Ce magasin vendait des objets lugubres et des vêtements aux couleurs sombres. La fée scruta un rayon de poupées au regard terrifiant ainsi que des robes aux couleurs macabres. En voyant tout cela, elle y trouve une passion.
Le jeune vendeur vêtu de noir, lui adressa la parole sur un ton amical : « Bienvenue à la crypte noire ! Vous êtes la première cliente de ma boutique! Personne n’a osé m’acheter quoi que ce soit. Les gens pensent que mes produits sont maudits et des tas de rumeurs circulent comme quoi nous vendons des produits pour les sorciers. Ma sœur Maria et moi ne perdons pas espoir. Nous continuons à fabriquer ces objets et ces vêtements en pensant qu’un jour, nos produits plaisent à quelqu’un…
—Ces robes sont si belles et ces poupées iraient bien dans ma chambre. Répondit Sharon en manipulant une vieille poupée aux yeux globuleux vêtue d’une robe de mariée.
— Chaque poupée coûte 30 kinas. » Déclara le vendeur.
Sharon acheta donc quelques poupées et quelques robes noires et rouges et partit tandis que le vendeur la saluait : « Revenez autant que vous le voulez mademoiselle ! »
Et en rentrant chez elle, Sharon vit plein de fées qui l’attendaient avec un air faussement gentil et lorsqu’elle passa sous une fenêtre, une fée nommée Ambre lui renversa une marmite d’huile usée sur la tête. Couverte d’huile, Sharon s’énerva : « C’est toi ! Vipère! » Ambre riait aux éclats avec les autres fées. Sharon entra dans son manoir furieuse et dégoulinante d’huile.
En lavant les vêtements de Sharon, Kabalé entendait sa maîtresse s’énerver dans son bain: « C’est la première fois de ma vie qu’on m’humilie ! Attends Ambre que je te mette la main dessus ! Tes yeux je te les percerai avec un poinçon rouillé et je ferais un bowling avec ta tête ! Et cette espèce de vieille grenouille qui m’exclue du village des fées, et ce chef de Turiel qui veut dresser les elfes contre moi ! Lorsque j’aurais les 7 pierres arc-en-ciel, je leur montrerai qui je suis !! »
Dans le laboratoire de magie, Balmoth fit une remarque à cause de l’odeur de friture que dégageait Sharon : « Quelle drôle d’odeur, ma chère ! Avec quoi t’es-tu parfumée ?
— Huile de friture ! Ne pas fumer !
— Avec ce qu’il t’est arrivé, tu as maintenant une raison de te venger contre ton peuple !
— N’exagérez pas ! Je ne compte pas reproduire la même bêtise que ma tante ! »
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