Dans la salle de réception de l'aéroport, Gram discutait avec Liliane quand un homme d’une quarantaine d'années s'approcha d'eux.

- Vous êtes Liliane HEINS ?

- Oui, c'est moi.

- Je suis tellement heureux de faire votre connaissance. Anna m'a beaucoup parlé de vous. Je m'appelle Gram BERLINE, et je suis votre petit fils.

- Vous êtes Gram BERLINE, en chair et en os ! s’exclama le superviseur. Vous savez Liliane, votre petit-fils est un chanteur très populaire. Mes parents étaient des fans inconditionnels, ils m'ont d'ailleurs donné son prénom.

- Gram, c'est votre prénom ?

- Bien sûr.

- Madame, j'ai…

- Appelle-moi mamie ou mémé si tu préfères, je ne sais pas trop dans le futur comment on appelle sa grand-mère !

- C'est difficile pour moi, vous êtes si jeune !

Gram BERLINE sorti de son sac à dos une grande enveloppe qu'il tendit à Liliane.

- C'est la liste d'Anna, elle a inscrit dessus tous les renseignements concernant les attentats les plus meurtriers de votre époque, elle voudrait que vous interveniez pour empêcher toutes ces morts stupides.

- Qu'est-ce que c'est ? Demanda le superviseur les yeux écarquillés de surprise devant l'enveloppe.

- C'est du papier.

- Je n'en avais jamais vu. Je peux toucher ?

- Bien sûr.

- Comme c'est doux, et cela semble si fragile.

- Le papier peut se couper, il ne supporte pas le feu ni l'eau, cela le rend inutilisable.

- Est-ce que vous en avez d'autre ?

- Non, il s'agit du dernier, ma mère l’a caché quand le gouvernement de la sixième république a décidé de tout faire numériser et à interdit la fabrication du papier.

Un petit cri de surprise interrompit leur conversation. C'était Liliane qui se sentait mal, elle se laissa tomber lourdement sur une chaise mais au lieu d'atterrir sur l'assise comme chacun s'y attendait, elle la traversa littéralement pour se retrouver par terre avec une expression de surprise mêlée de terreur. Elle ne comprenait visiblement pas ce qui lui arrivait. Son corps semblait se dématérialiser, elle commença à s’effacer comme un vulgaire dessin effleuré par une gomme puis elle disparut sous le regard étonné des autres passagers, perplexes devant cette disparition inexpliquée et inexplicable.

Gram BERLINE prit alors la parole.

- Ne vous inquiétez pas, ma grand-mère est juste rentrée à son époque.

- Et nous quand rentrerons-nous ?

- Bientôt.

Mais Gram savait pertinemment qu’aucun des autres voyageurs du temps ne reviendraient de l'avenir, mais pouvait-il vraiment leur dire ?