Crash en Slow Motion
L'impact est imminent. Quelques millimètres à peine séparent les deux véhicules, alors que les moteurs rugissent encore. Les bras tendus, poussant le corps le plus loin possible du volant, la conductrice hurle de peur. Dans l'autre véhicule, on a lâché le volant et replié ses bras sur le visage, pour se protéger de cette collision.
Les deux pare-chocs se rencontrent, puis les taules se charrient, entraînant un bruit métallique violent. Les moteurs se touchent, puis s’écrasent l'un dans l'autre. Les trains arrières des véhicules décollent lentement, tandis que les corps s'avancent sur leurs sièges, comme en apesanteur. Les bras, les jambes et les cheveux sont projetés vers l'avant et les ceintures de sécurité sont tendues au possible.
Les deux voitures fusionnent dans un fracas sans précédent, et les premiers débris de ferraille et de plastique commencent à s’éparpiller. Les airbags se remplissent d'air alors même que les pare-brises se fissurent et volent en éclats, provocant quelques lésions sur les corps en mouvement.
Les forces s'atténuent, et les véhicules, face à face, entament la même danse : les roues arrières encore en rotations sont à plusieurs dizaines de centimètres du sol, laissant les amortisseurs de devant subir le poids des deux cercueils métalliques. Les trains arrières se décalent de quelques degrés sur le côté, forçant les deux habitacles à suivre un mouvement en rotation directe.
Les multiples débris retombent à terre, comme les cendres d'un volcan explosif en fin d’éruption. Les corps s'enfoncent dans les coussins d'air, et les véhicules commencent leur chute parabolique. Les essieux se soulagent et le coffre de chaque véhicule percute enfin le sol dans un bruit sourd et intense. Un ou deux rebonds se font ressentir alors que l'état d'inconscience gagne les deux victimes de cet accident.
Les klaxons déclenchés ne cessent de produire ce son désagréable, alors que les deux épaves sont au point mort. Les véhicules se séparent l'un de l'autre et s'immobilisent sur la chaussée, créant un amas de ferraille cabossée. Les corps gisent sur leurs sièges tels des poupées désarticulées. C'est alors un étrange tableau sans mouvement et sans vie qui prend place sur cette zone macabre.
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