6. Le château

14 minutes de lecture

C’était un été paisible.

En ce début de juillet 2002, au cœur de la campagne cévenole, loin de l’agitation urbaine, tout annonçait une saison lumineuse. Vincent, quatorze ans, rêvait déjà des moments magiques qui l’attendaient.

Il emprunta le vieux chemin du Château, bordé de champs dorés, tandis que l’air embaumait la terre chauffée par le soleil. La journée semblait infinie, comme suspendue, baignée d’une lumière presque irréelle.

Il avait quitté la petite maison familiale pour explorer les environs, attiré par le calme des bois et, surtout, par les ruines mystérieuses de l’ancien château médiéval des seigneurs d’Anduze.

Les alentours du château de Saint-Julien-d'Arpaon dégageaient une atmosphère à la fois mystérieuse et sauvage, enveloppée d'une beauté brute et indomptée. Perché sur un éperon rocheux, le château, désormais en ruines, surplombait la vallée verdoyante qui s'étendait à ses pieds. À perte de vue, la végétation luxuriante des Cévennes déployait un tapis de chênes verts, de châtaigniers et de sapins, formant un écrin de nature autour de cette forteresse.

En contrebas, la Mimente serpentait allègrement à travers la vallée, ses eaux claires et scintillantes dessinant des méandres autour de gros blocs de granit éparpillés, témoins de l'ancienneté des lieux. Par moments, le murmure de l'eau se mêlait au chant des oiseaux, et une étrange quiétude régnait, comme si la forêt elle-même respectait la grandeur passée de la demeure.

Les chemins de terre, étroits et sinueux, menaient à travers les bois où la lumière du jour peine parfois à percer le feuillage dense, créant des zones d'ombres profondes et apaisantes.

Autour du château, les terrasses de granit, parsemées de fougères et de buissons sauvages, semblaient se fondre dans les ruines, témoins silencieux d’un passé riche en batailles et en mystères.

Quelques murets en pierre sèche, envahis de mousse, se dressaient çà et là, vestiges d’activités humaines oubliées.

Une légende locale racontait que, la nuit, une brume légère enveloppait les ruines, tandis que le vent, s’engouffrant entre les pierres, produisait un sifflement presque surnaturel, ajoutant une touche d'étrangeté à ce lieu déjà chargé de mémoire.

Le château de Saint-Julien-d'Arpaon, bien que réduit à l'état de vestiges, veillait sur les Cévennes avec la mélancolie d'un géant endormi.

Et c’est là, au détour d'un sentier, que Vincent l'aperçut pour la première fois.

Assise sur une souche au pied d’un pan de mur écroulé, Nathalie tenait un carnet de croquis sur ses genoux. Ses longues tresses blondes brillaient sous les rais de lumière filtrant à travers les arbres, tandis que son regard concentré scrutait les ruines qu’elle dessinait.

Vincent, intrigué, s’arrêta, trop timide pour s’approcher. Alors qu’il s’apprêtait à repartir discrètement, il marcha sur une branche morte, dont le craquement brisa le silence.

Nathalie leva les yeux, surprise, et croisa son regard. Pendant un instant, le monde sembla s’arrêter, comme si tout autour d’eux se concentrait dans cet échange.

Puis elle lui sourit, un sourire simple, presque timide, avant de lancer un :

- Salut.

Vincent, rouge de confusion, marmonna une réponse maladroite, mais le sourire de Nathalie le rassura. Il s’avança, jetant un coup d’œil furtif à son dessin : une scène de campagne cévenole, vue à travers ses yeux, avec une esquisse de chevalier sur son destrier en arrière-plan.

- C’est un beau dessin, dit-il, sincère.

- Merci, répondit-elle en riant doucement.

Ils échangèrent d’abord quelques mots sur le château et la nature environnante, puis la conversation dériva vers leurs loisirs et les petites joies des vacances d’été. La spontanéité de Nathalie et la curiosité de Vincent créèrent une complicité inattendue.

- Tu viens ici tous les jours ? demanda-t-il, hésitant, mais espérant secrètement la revoir.

- Oui, répondit-elle avec un sourire espiègle. J’ai la permission de minuit !

Ils éclatèrent de rire, et cet échange simple mais chaleureux sembla marquer le début d’une amitié qui leur échappait encore, mais dont ils ressentaient déjà l’importance.

Après une heure de discussion, Vincent annonça qu’il devait rentrer. Ils se séparèrent sans promesses, chacun s’éloignant avec l’intuition qu’ils se reverraient bientôt.

Le lendemain matin, dès son réveil, Vincent ne pouvait chasser Nathalie de son esprit. Il avala rapidement son petit-déjeuner et repartit vers les ruines, le cœur battant d’anticipation. Mais à son arrivée, elle n’était pas là.

Déçu, il attendit près d’une heure, espérant la voir apparaître sur le chemin poussiéreux. Alors qu’il rebroussait chemin, une voix familière résonna derrière lui :

- Bonjour, Vincent.

Il se retourna et vit Nathalie, un bouquet de fleurs sauvages à la main, ses yeux pétillants d’une joie communicative.

- Bonjour, Nathalie, répondit-il timidement, un sourire se dessinant sur ses lèvres.

Elle s’approcha, un éclat de malice dans le regard, et tendit le bouquet vers lui.

- Je l’ai cueilli pour ma mère, mais je voulais te demander si tu le trouvais joli.

- Je... je ne m’y connais pas en fleurs, répondit-il, troublé, mais je le trouve beau.

Il prit le bouquet, le porta à son visage et inspira son parfum.

- Elles sentent bon, ajouta-t-il avec un sourire plus assuré.

Elle le remercia avec un sourire radieux, et ils commencèrent à marcher ensemble vers les ruines. Cette fois, la conversation était plus fluide. Ils riaient, partageaient des anecdotes et parlaient de leurs rêves avec la spontanéité de leur âge.

Sur le chemin, Vincent comprit qu’il venait de vivre un moment précieux, une de ces rencontres rares qui transforment les jours ordinaires en souvenirs impérissables.

Au fil des jours, la complicité entre Vincent et Nathalie s’épanouit, comme une fleur sauvage dans la chaleur de l’été. Ensemble, ils parcouraient les ruines du château, réinventant des histoires de chevaliers et de princesses, ou se perdaient dans la nature, observant les oiseaux et écoutant le murmure des ruisseaux. Couchés dans les champs, les yeux tournés vers le ciel, ils laissaient leurs rêves se mêler au chant du vent. Chaque instant passé ensemble tissait un lien plus profond, et Vincent réalisait peu à peu que cette amitié était bien plus qu’une simple rencontre estivale.

Un après-midi, perchés sur une colline dominant le village, Nathalie se tourna vers lui, son regard sérieux :

- Vincent, tu crois qu’on pourrait rester amis après les vacances ? On pourrait continuer à se voir ?

Le cœur battant, il baissa les yeux. L’idée d’être séparé d’elle l’étreignait, et il trouva soudainement les mots difficiles à prononcer :

- J’aimerais vraiment, Nathalie. Je ne veux pas que ça s’arrête ici.

Quand il releva la tête, leurs regards se croisèrent.

Dans ce silence, une promesse muette se forma, un pacte d’éternité dans la fragilité du moment. Mais, hélas, le temps poursuivit son cours, implacable.

Le dernier vendredi de juillet arriva sans prévenir.

Bien que Vincent restât dans les Cévennes pour plusieurs semaines encore, Nathalie devait partir dès le lendemain.

Ils passèrent leur dernier après-midi ensemble à l’abri d’une vieille grange. Le ciel, chargé de nuages gris, semblait refléter leur tristesse. Assise près de lui, Nathalie tendit la main vers Vincent. Il sentit son visage s’empourprer, hésitant sur la façon de répondre à ce geste. Alors, doucement, elle glissa ses doigts sous les siens et serra sa main avec une délicatesse infinie. Elle s’allongea ensuite sur le lit de foin, les yeux fermés, l’air paisible. Après un instant, Vincent l’imita.

- Je n’ai pas envie de partir, murmura-t-elle.

- Moi non plus, répondit-il dans un souffle. J’ai peur de ne plus jamais te revoir.

Elle resta silencieuse un moment, mais une étrange sensation de chaleur et de certitude l’envahit.

- Non, Vincent… Je suis sûre qu’on se reverra. Il y a quelque chose entre nous, quelque chose de plus grand, qui nous dépasse.

Elle se redressa alors et sortit une enveloppe de couleur mauve de sa veste. La tendant à Vincent, elle ajouta :

- J’ai écrit cette lettre pour toi. Mais promets-moi de la lire seulement demain... Une fois que je serai partie.

Vincent attrapa délicatement l’enveloppe et la rangea dans la poche arrière de son jean, la gorge nouée.

- Je te le promets.

Après un moment d’hésitation, il ajouta timidement :

- J’ai aussi quelque chose pour toi.

Il ouvrit sa main, révélant une magnifique pierre translucide, teintée d’un jaune éclatant. Les yeux de Nathalie s’agrandirent d’émerveillement.

- Elle est splendide ! Tu es sûr de vouloir me l’offrir ?

- Oui, mais à une condition : Ne t’en sépare jamais. Elle est spéciale.

- Spéciale ? Comment ça ?

Vincent se redressa, les yeux brillants d’excitation, et prit une voix grave, presque théâtrale :

- Je vais te raconter ce que mon oncle m’a dit à propos de cette pierre.

Il inspira profondément avant de commencer :

- Il y a plusieurs siècles, Bernard Pelet d’Anduze régnait en maître sur ces collines depuis son château, ici, à Saint-Julien-d’Arpaon. Il était juste, mais ferme. Son frère, Sigmund, était son opposé. Obsédé par la peur de la mort, il consacra sa vie à chercher un moyen d’accéder à l’immortalité. Sa soif de pouvoir était sans limite, et les villageois le craignaient autant qu’ils le méprisaient. Un jour, il fit appel au Grand Gérald, un artisan renommé pour son talent exceptionnel. Gérald était connu pour sa maîtrise des pierres précieuses et des métaux rares. Sigmund lui confia une mission particulière : tailler une pierre jaune, une topaze d’une pureté extraordinaire, qu’il croyait capable de capturer l’essence de la vie elle-même.

Mais Gérald, bien que soumis à la volonté du seigneur, savait qu’une telle quête était dangereuse. Alors, il enchanta la pierre d’une malédiction

"quiconque tenterait d’en exploiter le pouvoir sans respecter les Voix des Etoiles et des Ombres verrait ses rêves se transformer en cauchemar."

Sigmund, aveuglé par sa quête, n’écouta pas les mises en garde. Il utilisa la topaze pour accomplir un rituel interdit. Mais au lieu d’obtenir l’immortalité, il sombra dans un sommeil éternel, son âme emprisonnée dans ses rêves. Le Grand Gérald, plein de remords, récupéra la pierre maudite et la scella dans les murs du château. Au fil des siècles, elle fut oubliée... jusqu’à un éboulement qui la libéra. Vincent termina son histoire avec une lueur de mystère dans les yeux. Nathalie, fascinée, caressait doucement la pierre dans sa main, comme si elle cherchait à en percer les secrets.

- Tu crois que c’est vrai ? demanda-t-elle à voix basse.

- Je ne sais pas, mais mon oncle m'a affirmé que chaque pierre porte en elle une mémoire. Il suffit de savoir l'écouter.

Un silence complice s’installa entre eux, leurs pensées errant entre légendes et réalités, unies par ce moment suspendu dans le temps.

- Tu sais, murmura Nathalie, peut-être que cette pierre ne choisit pas ses possesseurs par hasard.

Vincent esquissa un sourire, amusé par l’idée, mais elle poursuivit, plus sérieuse :

- Pense à Sigmund. Il voulait tout garder pour lui : le pouvoir, la vie, tout. Et il s’est retrouvé enfermé, seul. Peut-être que la topaze cherche autre chose. Peut-être qu’elle est faite pour ceux qui savent partager.

Elle leva les yeux vers lui, et dans la lumière tamisée de la grange, son regard brillait d’une intensité particulière.

- Nous, par exemple.

Vincent sentit ses joues s’empourprer légèrement.

- Qu’est-ce que tu veux dire ?

- Toi et moi, nous avons tout partagé cet été. Les histoires, les rires... même cette pierre. C’est ça qui rend notre amitié spéciale, Vincent. Je pense qu’elle brille si fort parce qu’elle porte un peu de nous maintenant.

Il resta silencieux, frappé par la profondeur de ses paroles. Dans sa main, la topaze semblait scintiller davantage, comme si elle réagissait à leurs pensées.

- Peut-être qu’elle ne sépare pas les gens, murmura-t-elle, mais qu’elle les relie, malgré la distance. Alors, promets-moi qu’on restera liés, quoi qu’il arrive.

Il hocha la tête, incapable de répondre avec des mots, mais certain qu’il n’oublierait jamais cet instant.

- Mais cette pierre me fait un peu peur aussi, avoua-t-elle à voix basse. Que se passerait-il si quelqu’un l’utilisait ?

Vincent haussa les épaules, un sourire malicieux au coin des lèvres.

- Je ne sais pas, mais je préfère croire que sa magie est là pour nous protéger. Elle est entre tes doigts maintenant, je suis sûr qu’elle ne te fera aucun mal. Et chaque fois que tu la prendras dans ta main, elle te ramènera vers moi.

Nathalie contempla la pierre, dont l’éclat doré semblait irradier une lumière intérieure. Elle se leva, se dirigea vers la fenêtre de la grange et fixa l’horizon, où le ciel commençait à s’assombrir.

- Même si nous sommes loin l’un de l’autre, je garderai toujours cette pierre avec moi, chuchota-t-elle. J’en serai la Gardienne. Elle me rappellera notre amitié et toutes les histoires que nous avons partagées.

Vincent la rejoignit et posa une main légère sur son épaule.

- Et moi, je garderai ta lettre près de mon cœur. Qui sait, peut-être que nos chemins se croiseront à nouveau un jour.

Le vent soufflait doucement à travers les ouvertures de la grange, caressant leurs visages.

Ils restèrent là, silencieux, savourant les derniers instants de cet été qui s’éteignait. Malgré le poids de l’au revoir qui approchait, une chaleur étrange les enveloppait, comme si la pierre tissait entre eux un fil invisible qui les relierait pour toujours.

Nathalie se tourna lentement vers Vincent, son regard empli de tendresse.

Elle lui prit la main, un geste simple, mais chargé d’émotion. Il remarqua alors que ses yeux verts brillaient d’une lueur éclatante, plus vive que jamais. S’approchant doucement, elle déposa un baiser léger sur ses lèvres. Ce fut un instant fugace, mais infiniment précieux, avant qu’elle ne s’élance en courant vers le village.

Vincent resta immobile, pétrifié par la douceur du geste. Son cœur s’emballa soudainement, battant à tout rompre, sans qu’il comprenne réellement pourquoi.

Le lendemain matin, il courut une dernière fois vers le château, le souffle court et le cœur lourd.

La lumière douce de l’aube baignait les ruines, mais tout semblait étrangement vide sans Nathalie. Il espérait la voir une dernière fois, mais en arrivant au sommet, un silence presque oppressant l’entoura.

Déçu, il redescendit vers le village. Ses pas, alourdis par l’incertitude, le menèrent jusqu’à la maison où elle séjournait. La voiture était chargée, et ses parents s’activaient autour du coffre. Nathalie se tenait un peu à l’écart, une valise à la main.

Vincent sentit son estomac se nouer et s’approcha, chaque pas amplifiant le poids dans sa poitrine.

- Nathalie...

Elle se retourna, et il vit aussitôt ses yeux rougis par les larmes qu’elle tentait de cacher.

- Vincent !

Une vague d’émotions submergea le garçon, le laissant incapable de parler. Nathalie ouvrit sa main, révélant la topaze qu’il lui avait offerte, avant de la serrer contre sa poitrine.

- Cette pierre, c’est nous... dit-elle, sa voix brisée par un sanglot.

La voix de sa mère les interrompit brusquement :

Nathalie, dépêche-toi, on doit partir !

L’air se chargea d’une tension insoutenable. Vincent sentit le vertige l’envahir tandis qu’elle fit un pas vers la voiture.

- Nathalie, attends ! lança-t-il désespéré.

Elle se retourna une dernière fois, et dans un élan impulsif, elle s’approcha, déposa un baiser furtif sur sa joue, puis recula.

- Je ne t’oublierai jamais, murmura-t-elle, avant de monter précipitamment dans la voiture.

Vincent resta figé, regardant la voiture s’éloigner lentement, soulevant un nuage de poussière, et la silhouette floue de Nathalie à travers la vitre arrière disparut peu à peu.

Une brise légère balaya le chemin, soulevant quelques feuilles mortes.

Vincent sentit une larme rouler sur sa joue. Il remonta vers le château, le pas lourd, et s’assit sur le banc de granit où ils avaient passé tant de moments complices.

Glissant une main dans sa poche, il en sortit la lettre qu’elle lui avait confiée. Un profond sentiment de vide l’envahit, comme s’il venait de perdre une part de lui-même.

Tandis qu’il ouvrait l’enveloppe avec précaution, le vent sembla murmurer à son oreille, portant les échos d’un été révolu, mais dont les souvenirs continueraient de réchauffer son cœur à jamais.

Les mains tremblantes d'émotion, il commença à la lire, espérant y trouver un peu de réconfort dans ses mots :

Mon cher Vincent,

Si tu lis cette lettre, c’est que je suis déjà partie. J’aimerais trouver les bons mots pour te dire à quel point tu comptes pour moi, mais tout me semble insuffisant face à ce que je ressens. Je vais quand même essayer de poser mes pensées sur ce papier.

Ces vacances avec toi ont été comme un rêve éveillé. Chaque moment passé ensemble était empreint de magie, et je n’aurais jamais imaginé que quelqu’un puisse me faire<annotation id="3812974"> ressentir tout cela. Ton sourire, ta gentillesse, et la manière dont tu racontes des histoires, avec cette lueur dans les yeux, ont rendu cet été inoubliable.

Je me sens incroyablement chanceuse de t’avoir rencontré.

Je penserai à toi tout le temps, même à des kilomètres d’ici. Je me demanderai souvent si tu penses aussi à moi. Je sais que nous sommes jeunes et que la vie peut nous emmener sur des chemins différents, mais je crois sincèrement que ce que nous partageons est unique. Peut-être qu’un jour, nos chemins se croiseront à nouveau, et nous pourrons revivre toutes ces aventures ensemble. Rien que d’y penser, je souris déjà.

En attendant, promets-moi une chose : prends soin de toi et garde ce sourire qui illumine tout autour de toi. Tu es quelqu’un de merveilleux, Vincent, et je suis si heureuse d’avoir croisé ton chemin.

Je t’enverrai des lettres, et j’espère que tu feras de même. Même loin, nous resterons connectés.

Je t’embrasse très fort, et n’oublie jamais que tu es dans mon cœur, aujourd’hui et pour toujours.

Avec toute mon affection,

Nathalie

Alors que Vincent terminait de lire la lettre, une vague d’émotions l’envahit, submergeant son cœur.

Chaque mot résonnait en lui comme une douce mélodie, portant avec eux l’écho de leur été. À cet instant précis, il comprit avec une clarté troublante qu’il était tombé amoureux d’elle.

Ce qu’il avait pris pour une simple amitié s’était transformé en quelque chose de bien plus profond, bien plus puissant. Son cœur battait à tout rompre, et une chaleur douce et réconfortante chassa peu à peu le vide laissé par son départ.

En fermant les yeux, il revécut leurs rires, leurs confidences et les moments de complicité qui avaient illuminé ses journées.

Nathalie n’était pas juste une amie ; elle était devenue une part essentielle de lui-même, une étoile éclatante dans l’obscurité de son ciel. L’idée de la perdre le plongeait dans une tristesse insondable, mais mêlée d’une gratitude sincère pour les souvenirs inoubliables qu’ils avaient partagés.

Il réalisa qu’il chérirait toujours ces moments, mais il savait aussi qu’il voulait plus. Il voulait être celui qui la ferait sourire, celui qui partagerait ses rêves et ses aventures.

Avec un soupir, il serra la lettre contre son cœur, se promettant de lui écrire, de lui dire à quel point elle comptait pour lui. Et surtout, il garderait l’espoir qu’un jour, leurs chemins se croiseraient à nouveau.

À la fin du mois d’août, alors que l’été touchait à sa fin, un violent orage, typique des Cévennes, vint ternir son dernier après-midi de vacances.

Il trouva refuge dans la vieille grange, seul cette fois. La pluie battante tambourinait sur le toit, mais son esprit vagabondait ailleurs, dans des souvenirs ensoleillés. Il revoyait Nathalie courir dans les champs, le vent jouant avec ses cheveux tressés, son rire clair résonnant dans l’air comme un chant.

Ces moments étaient comme des éclats de lumière à travers le voile du temps, des fragments d’éternité qu’il chérirait pour toujours.

Le rire de Nathalie semblait encore flotter dans la grange, suspendu dans l’espace, presque irréel, mais si vivant dans son esprit.

Et même si la vie continuerait, inexorablement, Vincent savait qu’il garderait toujours en lui une part de cet été, une part d’elle.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 3 versions.

Vous aimez lire A7x ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0