J’étais subjuguée par son regard, je ne pouvais pas ne pas le regarder. Il était comme captiver par ce qui se déroulait sur la scène et plus encore que la pièce c’est son regard qui me chamboula. Ses yeux se mirent soudain à briller et je crus qu’il allait pleurer. Sa lèvre trembla légèrement, sa mâchoire se contracta, mais il ne pleura pas et j’en fus plus encore perturber. Il ne détacha pas son regard du spectacle et il était si concentrer que je sus qu’il ne remarqua pas mon regard brûlant sur lui. Sa main se tendis soudain vers moi et il l’a mis doucement sur la mienne, posait sur l’accoudoir entre nos deux corps. La pénombre me permit de cacher mon émotion qui grimpa dans ma gorge et menaça de déborder. Je retins mon souffle en entrelaçant nos doigts, il frémit doucement mais son regard resta droit devant, fixer sur l’action qui se déroulait plus bas. J’aurais tans aimer l’embrasser, sentir ses lèvres effleurer mon cou, que ce regard transperce ma peau. J’aimerais que la lave qui brûlait dans mon corps se répande sur lui, j’aimerais que ma passion le brûle... mais je ne dis rien, je restai immobile à l’observer, écoutant d’une oreille distraite la musique qui se déversait dans la salle obscure, j’entendais par ci par là des soupirs, des sanglots contrôlaient et quelque exclamation enjouée. Lui resta silencieux, statut de pierre dont la main brûlait ma paume et électrisa mon corps tout entier. Je ne remarquai même pas que tout était déjà finis, le temps avait passé à une vitesse folle, et quand doucement les lumières éclairèrent la salle mon regard resta bloquer sur lui. Il finit enfin par tourner son regard vers moi, brillant d’excitation, un sourire éblouissant illumina son visage.

« Je t’aime... »

Les mots étaient sortis tout seul de ma bouche et je ne fus pas assez rapide pour les ravaler. Son visage se crispa un instant, et je fus l’instant de trop. Je libérai nos mains et sans attendre plus longtemps je rassemblai mes affaires et sortis de la petite loge dans laquelle nous nous trouvions. Me frayant un chemin tant bien que mal entre les nombreux spectateurs je n’ai qu’une hâte, sortir de cet endroit qui commençait à me donner le tournis. L’air frais du dehors me fit un bien fou et pendant un instant je me demandai ce que je devais faire, attendre ou prendre le chemin de ma maison. Il fut plus rapide que moi et je sentis sa présence avant de le voir lui. Il était essoufflé et la fraîcheur de la nuit avait tint ses joues d’un rose adorable, je me sentis rougir et la chaleur dans mon ventre grimpa de nouveau. Son regard me transperça et je me sentis fondre comme neige au soleil, il s’approcha et pris ma main, elle était glacée à côté de la sienne et j’en éprouva un soulagement. Nous restâmes longtemps ainsi, à simplement nous regarder, jaugeant l’autre et attendant un signe. Ce fut lui, à mon plus grand étonnement, qui se pencha vers moi, je fermai les yeux en relevant le menton, la bouche légèrement entrouverte. Quand ces lèvres se posèrent sur les miennes je fus assez surprise, elles étaient plus rugueuses, ou plutôt plus gercer, mais elles étaient infiniment tendres et ce baiser provoqua une chair de poule presque douloureuse le long de mes bras et de mon dos. Il passa une de ses mains dans mon dos et m’attira à lui, la chaleur qu’il dégageait me fit penser à un cocon doux et accueillant.

Les mots n'étaient, à ce moment-là, plus d'aucune utilité et quand nous nous séparâmes, se fut sans réellement nous regarder que nous prîmes le chemin vers chez moi, nos mains toujours jointent.