Timothy Griffin
Pour résumer le défi, "une scène d'ébats charnels" (assez implicite, don't worry) "un des participants possède une aptitude hors du commun, bref tout ce qu'il faut c'est que ça sorte de l'ordinaire".
Oh ! Et aussi, c'est du boyXboy. Alors voilà, quoi...
- Bon, ben, c’est plié’’ ai-je murmuré "Encore un truc qu’on n’aurait pas dû faire, et qu’on ne refera jamais".
Agenouillé derrière moi, son sexe se réveillant déjà dans mon dos, ses doigts glissant doucement sur ma nuque, son regard que j’imagine, comme le mien, fixé sur l’écran de mon ordi, il a doucement ri, avant de glisser "Dje ne pourraye plous jamais te touchéï ?"
- Je parle de la vidéo de nous qui faisons… ce qu’on vient de faire. Mais me toucher, oui ! Bien sûr, souvent, toujours !
- Truly, deeply, madly… I will, I promise !
Il est revenu à sa langue maternelle, comme à chaque fois où il veut exprimer quelque chose d’intime… Et qu’est-ce qui pourrait l’être plus, alors oui, 'sincèrement, profondément, follement', comme l’amour qu’il me fait, c’est tellement ça !
(…)
Je ne l’avais pas vu venir, mais vraiment, hein ! dans tous les sens du terme.
Déjà, je n’espérais rien de cette sortie, sinon de temporairement exorciser le souvenir de mon ex, finalement plus bête que méchant, mais le résultat était le même, il m’avait pourri la vie ! OK, je dramatise un peu, c’est vrai, pas toute ma vie, mais quoi ? Cinq longs mois, à vingt ans, c’est énorme, non ?
Alors voilà, j’avais peut-être un peu trop bu, puis j’avais dansé comme un gogol, avec l’idée de juste me vider la tête, de m’oublier, et idéalement, l’oublier, lui…
Mon corps m’avait cruellement lâché avant mon esprit, le seul résultat était l’envie pressante de me vider la vessie, puis de me jeter de l’eau sur le visage. En traversant le bar, je m’étais répété comme un mantra 'pisser dans l’urinoir, la tête dans le lavabo, pisser dans l’urinoir…'
Le bassin collé à la faïence, j’en étais à fixer les prénoms et les numéros de portable tagués au mur, en regrettant un peu de ne pas avoir un marqueur indélébile en poche, pour y ajouter cruellement 'Romain / beau sale con (mais très beau) / 06 63 25…'
Et c’est là que je ne l’avais pas non plus vu venir… physiquement. Juste deux mains posées sur mes omoplates, et une voix à l’accent anglais "No ! Don’t… Ne te retourne pas, dj’ai entendou le tchat avec tes potes, le break-up… rupture avec ce garçon pas correct, et aussi que tou ne cherche rien, mais à moi, tou me plais vraiment beaucoup. Alors, tou n’es pas obligé… à rien, mais si tou veux me connaître, je serai derrière la statue de la place"
Le temps de refermer ma braguette, je m’étais retourné sur la porte battante qui reprenait sa place. 'Rapide, le mec' m’étais-je dit, en me dirigeant vers l’accessoire surmonté du miroir qui m’aurait bien servi une minute plus tôt 'Rapide, mais pas très sélectif' avais-je pensé, une fois redressé, en voyant mon reflet, la coiffure détruite, les yeux vraiment trop brillants et un sourire niais sur le visage. 'Ou alors, lui, c’est encore pire…'
Je m’étais pourtant dirigé vers la porte, avec un vague geste à l’attention de mes compagnons de soirée, qui ne me calculaient même plus, pour être assailli, mais un peu réveillé, par le froid de la nuit et j’avais contourné le monument.
Personne. "Eh flûte, pour un lapin, c’était rapide" avais-je grogné.
Puis à nouveau, cette voix douce, dans mon dos "Tou vas proba… bly… blement être un peu sourpris…" Sa main sur mon épaule m’a incité à me retourner et…
- Woputain ! C’est quoi, ça ?
- Oui, c’est étonnant, j’imagine, c’est une caractéristique héréditaire de la famille Griffin, je suis Timothy.
- Ah ouais… On ne voit même que ça ! Enfin, si je peux dire…" ai-je soufflé, décontenancé. "Là, je… ben, je ne peux même pas déterminer si tu me plais ou pas. Physiquement, quoi…"
- Ni beau ni laid, je ne peux pas vraiment dire moi-même… But the sure thing is… Une chose est sûre, je ne suis pas un lapin, mais plutôt un amant patient et endurant.
- Bizarre, mais OK, et dans l’état où je suis, je ne demande pas mieux que d’en avoir la preuve…
(…)
Dans une semaine, ça fera six mois avec Tim, j’ai déjà battu mon record de durée avec Romain, puis d’autres aussi, comme celui de plaisir, et je ne parle pas que de sayxe, mais de celui de me réveiller à côté de lui le matin, celui du jeu de cache-cache quand je rentre le soir, et lui qui me surprend à chaque fois, forcément.
- Je voudrais que tu gardes le footage… l’enregistrement.
- Ça ?" ai-je glapi, avant de soupirer longuement, de presser 'replay', et de me revoir, comme une tortue sur le dos, le corps agité de soubresauts erratiques, les yeux exorbités, la bouche grand ouverte à la recherche d’air, les bras et les jambes dressés mais étrangement repliés sur… rien !
Bah, si ça l’amuse, après tout… Déjà que la sex tape avec un garçon normal, personne ne la verrait jamais, mais avec l’arrière-arrière-arrière-petit-fils de l’homme invisible, si je la diffusais… Je finirais en HP !
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