11/04/2020
Instant héroïsme :
En 1720, la peste s'abat sur Marseille et ses environs (notamment Toulon), à cause de la cupidité de son premier échevin (une sorte de maire de l'époque, qui était également négociant), Jean-Baptiste Estelle, et du capitaine du bâteau, hôte du virus, Jean-Baptiste Chataud (tous des vendus ces Jean-Baptiste !).
Contournant les mesures strictes de quarantaine prises par le gouvernement suites aux cas de peste du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, Chataud débarque au port et contamine par mégarde les premiers habitants. S'ensuit une épidemie de plusieurs mois qui décime la région.
En septembre 1720, alors que les cadavres s'amoncèlent dans les rues de Marseille, un homme se porte volontaire pour déblayer tout ça : Nicolas Roze. À lui seul, il rameute 150 de ses soldats et débarasse la cité de ses pestiférés afin d'endiguer la contamination. Grâce à son action (et à celle des nombreux autres volontaires avant lui), Marseille se remet sur pieds et, le mois suivant, la vie reprend son cours doucement.
En l'honneur de Nicolas Roze, surnommé le Chevalier Roze (et non pas Rose !), une rue de Marseille lui est dédiée, et une partie du stade Vélodrome (le stade de football de la ville) porte son nom.
Chataud, quant à lui, restera emprissonné trois ans au château d'If pour sa responsabilité dans l'affaire. Jean-Baptiste Estelle passa lui à travers les gouttes mais mourra peu de temps après l'événement, en 1723.
Un virus venu de l'étranger. Arrivé en France à cause de la négligence de certaines personnes en charge. Des hôpitaux saturés. Pas de vaccin et un taux de mortalité et de contamination élevé. 300 ans après, on a comme une réminiscence de cette épidémie de peste, n'est-il pas ?
Comme quoi, les virus ne sont que des cercles de la vie et de la mort.
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