Chapitre 4
Mère vient de quitter ma chambre, furieuse. J’ai encore refusé de parler du mariage. Ses menaces et les sanctions qu’elle me fait subir n’y changent rien. Une seule chose m’importe c'est de voir Daniel. Ça fait un mois maintenant que nous nous sommes rencontrés et il a enfin essayé de me contacter. J’étais aux anges quand Therguthe est venue m’apporter mon repas, avant-hier, car il y avait une enveloppe, cachée sous l’assiette. Un mot de lui, me demandant de me tenir prête, ce soir à vingt heures, près de ma fenêtre. Mère est furieuse et moi je jubile intérieurement. Je me suis même préparé un petit sac avec quelques affaires pour partir. Je voudrais tellement qu’il me dise qu’on quitte le pays et qu’on se rend dans une contrée lointaine qui n’a pas d’accord d’extradition avec son père.
Vingt heures. Je regarde ma montre pour la dixième fois en une minute et je commence à m’inquiéter. Va-t-il venir ? M’a-t-il oubliée ? Est-ce que quelque chose ou quelqu’un l’empêche de venir à moi ? Les minutes passent et toujours aucun signe. La porte de ma chambre s’ouvre doucement, me faisant sursauter mais ce n’est que Lucas qui vient voir si tout va bien. Je ne lui ai pas dit que je vois Daniel ce soir et m’empresse de le faire partir. La porte à peine refermée qu’un bruit et un mouvement à la fenêtre attirent mon attention. Il est là, debout sur la balustrade de mon mini-balcon. J’ouvre la fenêtre pour le laisser entrer et il saute à l’intérieur aussi légèrement qu’un murmure. Je me jette à son cou et l’embrasse avec tout mon cœur et mon désespoir de le revoir. Il me rend mon baiser en version plus passionnée et me porte jusqu’à mon lit. En un mouvement, je suis allongée sous lui et il presse son érection contre ma hanche tout en continuant de m’embrasser. Nos mains glissent sur le corps de l’autre, redécouvrant avec plaisir le contact qui m’avait tant manqué. Il se redresse, en appui sur ses avant-bras et me contemple comme un trésor inattendu.
« - J’ai cru que je ne te reverrai jamais.
- Moi non plus. Tu m’as tant manqué !
- Pourquoi ne m’as-tu pas dit que tu avais déjà accepté d’épouser mon connard de frère ?
- Parce que je ne l’ai jamais fait. Je n’ai pas eu mon mot à dire dans cette histoire et tout le monde me harcèle avec ce foutu mariage, pour que je fasse un choix de robe, des fleurs et sur tout mais je me refuse d’en parler. De toute façon, on décidera encore de tout sans mon accord.
- Tu es au courant que tu dois l’épouser dans deux mois ?
- Oui mais je ne compte pas me laisser faire ! S’il le faut, je me battrais. Mais je ne lui dirai jamais « Oui » !
- Bien ! Dans ce cas, on va chez moi ? Je te veux contre moi en permanence, avec et sans fringues, même si celles-ci me donnent l’eau à la bouche, dit-il en reluquant mon pantalon slim accompagné d’une petite chemise au dos ajouré de dentelle couleur chair, donnant l’impression que mon dos est nu, et d’une paire d’escarpins noirs.
- Chez toi ? Ça ne va pas être trop évident que j’aille chez toi en m’enfuyant de la maison de mes parents ?
- Ils peuvent faire ce qu’ils veulent mais seul mon père a autorité sur moi et, à moins qu’il ne me le demande, je n’ouvrirai à personne.
- Sûr ?
- Certain.
- Alors qu’attendons-nous ? Que mon père débarque, te découvre couché sur moi, te mette à la porte et m’enferme définitivement dans un bunker sous-terrain ?
- D’accord, d’accord, on y va. Tu veux un coup de main pour préparer un sac ?
- Pas besoin, il est déjà prêt.
- Tu es merveilleuse ! Allons-y ! »
Il saute d’abord avec mon gros sac avec l’élégance d’un félin, atterri délicatement, pose le bagage au sol et tend les bras pour me rattraper. J’atterri pile dedans sans difficulté et j’ai l’impression d’être aussi légère qu’une plume contre son grand corps musclé. Il m’embrasse en vitesse, reprend mon sac, prend ma main et commence à courir vers l’immense haie qui sépare le terrain avec l’allée située entre celui-ci et celui des voisins. On dirait qu’il a pensé à tout. Mon cœur déborde de joie, de bonheur et d’une pointe d’amour ? Je ne sais pas, je n’ai jamais vraiment connu l’amour, sauf celui de Julia, ma nurse que mes parents ont chassé dès qu’ils ont décrété que j’étais trop grande que pour avoir une nurse. J’avais huit ans quand nous avons dû être séparées de force.
Pas le temps de réfléchir au passé, je me concentre sur le présent et à la main de Daniel qui tient la mienne fermement. Nous traversons la haie et remontons l’allée jusqu’à ce qu’elle croise celles qui courent entre les autres terrains. Comment connait-il le chemin ? Je suis pourtant certaine qu’il n’est jamais venu à la maison un autre moment que quand il m’a ramenée il y a un mois ! Quand est-il revenu ? A-t-il balisé le trajet avant de venir me chercher ? Nous courrons à fond de train sur presqu’un kilomètre puis, d’un coup, sa voiture est devant nous. Il m’ouvre la portière et la referme sur moi, va poser mon sac dans le coffre, vient se positionner derrière le volant et démarre le moteur sur les chapeaux de roues. Je suis incapable d’arrêter de sourire ni de lui lâcher la main. Enfin libre ! Enfin je le revois et il m’emmène loin du lieu que je déteste par-dessus tout. Je suis tout simplement heureuse. Je me penche et pose un bisou dans son cou en mettant ma tête sur son épaule. Il tourne la tête et me sourit comme un gamin. Un sourire doux, heureux qui touche mon cœur en son centre.
Nous arrivons rapidement chez lui et il me porte comme une princesse jusqu’à l’intérieur. Pas le temps de visiter, encore une fois. Direction la chambre directement. J’aime beaucoup l’idée, mon corps le réclame depuis un mois et je sais que je suis déjà prête pour lui. Il doit le savoir tout comme je sais déjà qu’il est au garde-à-vous pour moi. On tombe sur le lit, nos lèvres collées et nos mains s’affairant à retirer les vêtements qui nous gênent. Une fois déshabillés, il s’arrête, se recule et m’observe de la tête aux pieds puis remonte jusqu’à mon entrejambe qui se met à pulser sous son regard gourmand.
« - Qu’attends-tu ?
- De voir si tu es prête pour moi.
- Bien sûr que je suis prête ! Maintenant, viens ! Je n’en peux plus d’attendre ! Ça fait un mois que je t’attends !
- Et ça fait un mois que je cherche à comment t’atteindre. Maintenant, tu es mienne.
- Oui ! Et tu es mien. S’il-te-plaît, je n’en peux plus. J’ai besoin de toi ! Besoin de te toucher ! Besoin de ton toucher sur moi ! Besoin de toi en moi !
- D’accord, Trésor. Tu vas tout avoir mais je ne suis pas sûr de pouvoir être doux, j’ai tellement envie de toi et de ton petit corps parfait que je crois que je vais exploser avant d’avoir pu faire quoi que ce soit.
- Alors v…viens ! Vite ! »
Doucement, il prend mon pied et embrassa chaque orteil, les suce un par un puis commence à remonter le long de ma jambe, posant des petits bisous partout. Je n’en peux plus, l’excitation est trop forte et j’ai besoin de soulagement. Je gigote, me déhanchant pour qu’il accélère et atteigne enfin la destination toute choisie de sa bouche mais, à chaque fois, il s’arrête, me plaque les hanches contre le lit, me faisant crier de frustration. Je l’exhorte à accélérer mais monsieur va à son rythme, me goûte, se promène sur ma peau sensible. Enfin ! il atteints la toison de boucle qui l’attend avec impatience mais, contrairement à ce que je voulais, n’y touche pas et fait remonter ses lèvres vers le haut. J’empoigne ses cheveux, tire dessus et lui crie d’arrêter de me torturer et de me baiser mais il rit et me dit d’être patiente. Il me baisera. Dans tous les sens, par tous les trous mais il veut d’abord me déguster.
Sa bouche arrive sur ma poitrine, prend un téton pendant que sa main joue avec l’autre, envoyant des courants électriques toujours plus forts jusqu’à mon clitoris. J’halète, incapable d’avoir une pensée cohérente. Je crie, gémis, bouge, entoure sa taille fine avec mes jambes, le serrant assez que pour sentir sa queue contre ma chatte dégoulinante de désir. Il me murmure qu’il ne veut pas aller trop rapidement et fait plonger la main libre vers mon sexe impatient. Doucement, il glisse un doigt entre mes replis, joue avec mon clito puis le fait entrer en moi. C’est tellement bon ! Mon bassin se lève d’instinct mais il le fait redescendre avec le sien et en plongeant un deuxième doigt dans mon vagin. Je me sens me resserrer contre cette divine intrusion. Il marmonne des paroles incompréhensibles puis me chuchote qu’il aime me sentir si prête, si chaude et si serrée pour lui avant de prendre le contrôle de ma bouche.
La tension monte doucement mais assurément en moi. Il accélère le mouvement de ses doigts et en ajoute un troisième. Je crie dans sa bouche et il me dit de jouir pour lui. Incapable de lui résister, l’orgasme me submerge, me faisant hurler de plaisir. Il avale mes cris puis se relève, me regarde et plonge ses doigts pleins de mon jus entre ses lèvres. C’est trop pour moi. Je ferme les yeux et continue de jouir, mon sexe à découvert sous son regard de braise.
Je redescends de l’incroyable orgasme qu’il vient de m’offrir juste avec ses doigts et j’entends le bruit d’un sachet qu’on ouvre. J’entrouvre les yeux et le vois mettre un préservatif sur sa queue. Dieu qu’elle est grosse ! Est-ce que tout va rentrer ? Pour le coup, je n’en suis pas sûre. Il redescend vers moi et inverse nos positions. « Tout va bien se passer. C’est toi qui gères. Tu vas au rythme que tu veux ». Les yeux dans les yeux, je m’abaisse lentement sur lui, joue un peu avec lui, ses doigts s’enfoncent dans mes hanches, les forçant à descendre encore mais je résiste un peu avant de faire entrer son gland en moi. Il est véritablement énorme, m’étire, me remplis jusqu’à la frontière de la douleur. Plus je l’enfonce en moi, plus il me semble être long et épais, m’étirant comme je ne l’ai jamais été. Je l’embrasse et gémis contre sa bouche. Sa langue envahit la mienne quand qu’il gémit à son tour. Je remonte en tournant un peu mon bassin, le faisant crier. Ses yeux, grands ouverts, me montrent le désir qu’il a pour moi et aussi autre chose. De l’amour ? Je ne sais pas et là, maintenant, tout ce que je veux, c’est son érection en moi et le sentir jouir en moi. Je redescends, remonte, accélère le rythme tout en descendant toujours plus bas, en le prenant toujours plus profondément. Nous ne sommes plus que gémissements, cris et les bruits de nos corps se rencontrant fait monter mon excitation à son paroxysme. Je vais bientôt avoir besoin d’atteindre l’orgasme à nouveau. Je lui dis de jouir avec moi en le mordillant dans le cou, sa main prend mon sein en coupe, l’autre retrouve mon mont de Vénus et joue avec. C’est encore mieux. J’en veux plus ! Sa bouche retrouve la mienne, brutale et douce à la fois et nous fait jouir.
Comblée, je deviens molle dans ses bras. Il me dit des mots doux et me dit que c’était la première fois qu’il faisait l’amour. De nouveau alerte, je me redresse et le regarde.
« - La première fois que tu fais l’amour ? Tu n’as jamais coucher avec quelqu’un avant moi ?
- Si mais c’était toujours des coups d’un soir et de la baise. Pas de l’amour. Tu es la première avec qui je le fais ainsi et, mon Dieu, je ne regretterai jamais de t’avoir attendu.
- Moi aussi, tu sais. C’est la première fois que je fais l’amour. Je ne m’étais jamais retrouvée dans un lit ainsi avec un homme qui me fait l’amour.
- Jamais ? Attends. Tu as pu avoir des hommes dans ton lit ? Il me semblait que tes parents ne laissaient personne te voir à part le Veau.
- Je n’ai jamais choisi les hommes avec qui je devais coucher. Mon père m’y a forcée, en passant le premier avant de me « prêter » à ses amis infidèles à leurs épouses.
- Ton père t’a violée ?! Bon sang ! Pourquoi ne me l’as-tu pas dit avant ?! Je n’aurais jamais agi ainsi si je l’avais su !
- Non ! C’était parfait ! S’il-te-plaît ! Ne gâche mon moment de bonheur !
- Je ne le veux pas, bébé. Mais tu aurais dû me le dire. Ça te dit que je lui explose la tête ?
- L’idée ne me dérange pas mais ça va nous attirer beaucoup de problèmes et une attention que je ne veux pas. Je préfère qu’on reste comme ça. Jusqu’à la fin des temps.
- Bien sûr. Dors maintenant. »
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