Chapitre 14

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Je me réveille, échevelée et totalement endolorie mais tellement bien. Daniel nous a retourné en dormant et je me retrouve couchée sur lui en mode étoile de mer. Pas très sexy mais quand j’essaye de refermer les jambes, elles me font mal et je ne saurais pas le faire, il est toujours enfoncé en moi, à moitié rigide. Je bouge tout doucement la tête et rencontre son regard. Depuis combien de temps me regarde-t-il dormir ? Je grimace un peu de douleur et me relève tout de même. À califourchon sur lui, il se redresse dans les deux sens du terme. Trop prévisible. Je secoue la tête en rigolant. Il saisit mes hanches et me donne un coup de reins, me tirant un hoquet de surprise. Mon sexe encore sensible de nos galipettes de cette nuit proteste un peu. Tout doucement, il me soulève et me rabaisse sur son membre érigé. Je gémis de plaisir et de douleur puis prends la relève, accélérant rapidement le mouvement, prenant appui sur son torse. La friction m’excite plus que je ne voudrais l’admettre et je n’y résiste pas. Alors qu’hier il avait cherché et pris le contrôle de notre rapport, il me laisse tout contrôler cette fois-ci. Je ne la ferais pas longue, je ne le saurais pas et lui non plus. L’orgasme nous atteint donc hâtivement.

Plus tard dans la journée, nous allons nous allonger sur la plage de sable fin. Le soleil me caresse la peau agréablement, presque autant que la caresse des doigts de Daniel sur mon dos dénudé. C’est tellement bon que je n’entends pas le vrombissement des hélicoptères qui nous survolent jusqu’au moment où j’entends mon mari jurer et abattre un drap sur mon corps nu. Merde ! Ce sont ces saloperies de paparazzis ! Sont-ils là à nous prendre en photo depuis longtemps ? La police saura-t-elle les chasser ou faudra-t-il que nous changions de localisation ? Je n’ai pas envie de partir mais je crois que ça va être nécessaire. Nous rentrons précipitamment et, en parfait accord, nous refermons nos valises. Nous prévenons le majordome qui s’est fait extrêmement discret et qui n’a pas dû beaucoup dormir cette nuit que nous allons partir et lui demandons de nous trouver un nouveau lieu de villégiature. Deux heures plus tard, nous sommes prêts et attendons la nuit pour partir. Nos bagages sont déjà partis vers la nouvelle location et nous les rejoindrons en moto.

Je trouve cette maison encore plus belle que l’autre. Tout aussi grande mais la décoration est un peu moins chargée et plus sophistiquée. La mer est toujours chaude à minuit et nous en profitons pour prendre un bain de minuit. Faire l’amour dans l’eau chaude et salée est une expérience à la fois très excitante, très agréable et légèrement piquante. Nous nous laissons sécher sur la grève ensablée avant de rentrer dans la chambre pour remettre l’affaire. Essoufflés, comblés et heureux, nous nous effondrons entremêlés et nous endormons instantanément.

Deux jours plus tard, des nausées me réveillent. Merde ! C’est pas le moment ! J’étais si bien installée, la tête posée sur le torse de Daniel est maintenant plongée dans la cuvette des toilettes. Elle me tourne et me fait mal, mon estomac est descendu dans mes talons et tourne autant que l’aiguille d’une boussole qui a perdu le Nord. Sans doute alerté par ma fuite précipitée vers la salle de bain, Daniel arrive, les cheveux encore emmêlés par mes poings, et me retient les cheveux pendant que mon estomac finit de se vider puis me prend dans ses bras, tire la chasse et me pose sur les toilettes. Il me remplit un verre d’eau et me donne un médicament contre la nausée et les maux de tête avant de s’agenouiller entre mes genoux jusqu’à ce que je l’ai fini. Il me reprend le verre, le pose sur l’évier et m’embrasse légèrement. Il me porte dans le lit et m’allonge, laissant le soleil me réchauffer pendant qu’il demande à la cuisine de me préparer quelque chose de simple mais de consistant qui ne devrait pas remonter facilement. Il revient, portant un plateau chargé de fruits et de porridge. Il me le pose au-dessus des jambes et picore dans l’assiette en me forçant à avaler le reste.

On passe le restant de la journée dans le salon à regarder des films. Daniel ne me lâche pas d’une semelle, veille à ce que tout soit parfait et à ce que je n’ai plus de nausées ni de mal de tête. Mais je me sens fatiguée et dors pendant plus de la moitié de notre marathon cinématographique. Au soir, il essaye de me faire l’amour mais ma poitrine douloureuse l’empêche de la toucher et j’ai tellement chaud que je finis par oublier le reste de la soirée.

Trois jours plus tard, mon état n’a pas changé mais aux nausées, aux maux de tête et à la fatigue s’ajoutent un besoin constant de faire pipi et des crampes affreuses. C’est trop bizarre. Je fais un rapide calcul, je ne sais pas si j’ai du retard ou pas, mes règles ne sont pas très régulières et il m’arrive d’avoir du retard. Cependant, le cumul des symptômes me fait penser à ceux d’une grossesse. Une rapide recherche sur Internet me le confirme : il y a de très fortes chances que je sois enceinte. Je fouille ma valise et mon vanity case encore et encore. Il doit y avoir un test de grossesse quelque part ! Je retourne toute la salle de bain et attaque presque la femme de ménage qui vient faire le lit. Après m’être excusée, nous cherchons ensemble un test de grossesse et finissons par un trouver un au fin fond d’une trousse de pharmacie dans la cuisine. Quelle idée d’aller mettre ce genre de choses dans une cuisine ! Je profite que Daniel soit parti courir sur la plage ce matin et qu’il ne revienne que dans quelques heures pour passer le test. Je m’isole dans les toilettes et prends une grande respiration. Je dois savoir si j’ai raison ou pas. J’ai peur. Je voudrais que Daniel soit là, qu’il me soutienne mais, en même temps, je ne veux pas qu’il me voit dans un état pareil. Bon ! Il est temps de se décider ! J’urine sur la languette blanche, m’essuie mais reste assise sur la cuvette en attendant le résultat. D’après la notice, je devrais savoir dans deux à cinq minutes, selon l’avancement. Une minute passe. Une deuxième. Je commence à m’impatienter. Une troisième. Ah ! Une barre se dessine. Négatif. Je suis un peu déçue. Non ! Attends une seconde, Mag ! Une deuxième apparait. C’est positif. Je suis enceinte. Oh mon Dieu ! Ma vue se trouble et mes larmes coulent. Un bébé grandit dans mon ventre et j’ai hâte de l’annoncer à mon mari adoré. Une période se note. Une à deux semaines. Ça veut dire que le bébé a été créé le jour où nous nous sommes réconciliés et fiancés. Incroyable.

Daniel ne revient que deux heures plus tard, trempé de sueur et sexy en diable. J’ai envie de lui. Maintenant mais d’abord, il faut que je le lui dise.

« - Coucou chéri.

- Hey ! Tu vas mieux ? Tu es toujours très pâle.

- Oui, ça va. Mais toi, tu devrais t’asseoir.

- M’asseoir ? Pourquoi ? Et pourquoi tu souris comme ça en pleurant ? Chérie ? Tu me fais peur, là.

- Pose ce cul sexy sur une chaise et je te répondrai.

- Bien. Je suis assis. Qu’est-ce que tu voulais me dire ?

- Et bien… Euh… Comment dire… Tu te rappelles du dîner avec le Président ? Le jour où tu m’as officiellement demandé de t’épouser ?

- Oui, bien sûr ! J’ai rarement été aussi heureux. De toute ma vie. Et j’ai particulièrement aimé notre nuit. Tu as été extraordinaire cette nuit-là. On a fait trois ou quatre rounds. Comment pourrais-je avoir oublié alors que c'était il y a juste un peu plus d'une semaine?

- Oui, cette nuit-là. On a fait trois rounds et quelque chose en plus. Quelque chose de bien plus grand que quelques rounds de sexe passionnés. Daniel, je… je…

- Mon cœur ? Ne me dis pas que…

- Si. Daniel, je suis enceinte, lui avouais-je pleurant de joie.

- Mon amour ! C’est… C’est… Oh mon Dieu ! C’est merveilleux ! Je… Je… Oh mon Dieu ! Je suis si… Oh mon Dieu ! Je suis si heureux ! »

Il se lève, me prend dans ses bras, m’embrasse et me fait tourner, faisant décoller mes pieds. Il va trop vite ! La tête me tourne et mon estomac se soulève. Je le tape pour qu’il me pose et cours vers les toilettes. Encore malade. Me rappeler de lui demander de ne plus faire ça. Jamais. Ou jusqu’à ce que je n’aie plus de nausées en tout cas. Il me faut quelques minutes avant d’aller le rejoindre. Il est gêné. Il passe d’un pied à l’autre et triture ses mains comme un enfant qui a fait une bêtise et qu’il sait qu’il va se faire gronder. Je ne vais pas l’engueuler parce qu’il est heureux. Je lui souris et pose une main rassurante sur sa joue. Il relève ses yeux remplis de larmes. Dieu que j’aime cet homme ! Je l’embrasse et me remets à pleurer comme une madeleine. Nous pleurons de concert tout en riant. Nous nous embrassons, rejoignant la chambre et faisons l’amour de la façon la plus douce, la plus tendre et la plus amoureuse que nous ne l’ayons jamais fait. Puis nous parlons, allongés sur le lit défait, rions et pleurons de joie et, hésitant, il passe ses doigts sur le bas de mon ventre, là où vient de commencer à grandir notre enfant.

Le reste de la semaine a été calme, entre promenades, séances films dans le salon et quelques baignades mais il est temps que nous rentrions au palais et que nous reprenions nos activités de couple princier. J’ai appelé le docteur Gyman et mon gynécologue pour faire plus d’examens et être sûre de mon état. Daniel n’en est pas très content et croit sur parole le test de grossesse toutefois je préfère avoir plus d’avis sur la question. Ils sont les deux seuls à part nous qui sont au courant de notre merveilleuse nouvelle et je tiens à être certaine avant de faire une annonce officielle. La seule chose qui m’inquiète, c’est le retour au pays, encore une fois en avion. L’accident à notre arrivée me perturbe toujours et les cauchemars s’enchainent, presque nuit après nuit. Cependant, cette fois-ci nous allons prendre un vol commercial avec près d’une centaine de passagers en plus et ça me rassure. Qui voudrait tuer cent vingt personnes d’un seul coup ? L’affaire serait trop grosse. Sur le tarmac de l’aéroport, j’angoisse et serre un peu plus la main de mon mari. Il m’encourage d’un sourire et me fait signe de monter la première, ses doigts posés sur mes hanches. La classe business est quasiment aussi luxueuse que le jet privé que nous avions et les sièges sont tellement confortables que je m’endors en moins de trente minutes, bercée par le bruit des moteurs et entourée d’une odeur que j’adore, celle de Daniel.

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