12h30, le petit groupe rejoignit l'institutrice, pour le pique nique promis.

L’après-midi, les enfants visitèrent les serres du parc dans la joie et la bonne humeur.

Puis l'institutrice fit l'appel et chacun regagna son fauteuil dans le bus. Albert ferma les portes, enclencha la première et démarra.

- Pour mettre un peu d'ambiance sur l'autoroute, je vous propose une petite chanson facile. Qui veut chanter avec moi ? demanda Jean-Marie.

Les enfants les yeux brillants, lancèrent un « Oui » enthousiaste.

- Allez, tous ensemble : « Albert si t'es champion, appuie, appuie, Albert si t'es champion, appuie sur l’champignon. Appuie oui, oui, oui, appuie non, non, non, appuie sur l'champignon.»

Le chauffeur encouragé par les paroles, enfonça l’accélérateur. Le bus se mit à grincer, à craquer et à rouler de plus en plus vite, dépassant les limites réglementaires de vitesse autorisée.

Les enfants chantaient de plus en plus fort et le bus roulait de plus en plus vite.

Lorsqu'un bruit d'explosion venant du moteur fit taire l'ensemble des élèves.

Une fumée noire s'échappa de l'arrière du bus, qui s'arrêta rapidement sur la bande d'arrêt d'urgence.

- Bon, qu'est-ce qui se passe mon Bébert ? s'inquiéta Jean-Marie.

- J'sais pas, c'est le moteur qui a dû surchauffer répondit Albert en ouvrant les portes.

- Madame ?

- Oui Maeva ?

- Ça va durer longtemps la panne ?

- Je n'en sais rien !

- Parce que j'ai rendez-vous chez le dentiste dans une demi-heure.

- Ne t'inquiète pas, monsieur Albert va faire de son mieux pour réparer.

- Oui, mais j'ai mon rendez-vous et…

- Si ça ne va pas assez vite, tu n'as qu'à rentrer à pied ! rétorqua Jean-Marie que la fillette commençait à agacer.

- Ok !

Albert n'avait pas perdu de temps, il avait ouvert le compartiment du moteur et réalisé un diagnostic de la panne.

- La mauvaise nouvelle, c'est que le moteur a trop chauffé, la bonne, c'est qu'il est possible de repartir en rajoutant de l'eau.

- Nous pourrions utiliser les bouteilles d'eau des enfants, qu'en pensez-vous monsieur Albert ? proposa l'institutrice.

- Ouais, ça pourrait le faire.

Une fois toutes les bouteilles d'eau des enfants utilisées, le bus était prêt à repartir.

- Madame, Maeva a disparue ! fit remarquer Louis.

- Elle s'est peut-être fait écrasée par un camion !

- Ou bien enlevée par un tueur en série !

Proposèrent les enfants affolés.

Jean-Marie se sentait un peu responsable de cette disparition, il s’était un peu énervé contre la fillette quelques instants auparavant.

- Je vais aller chercher dans les bois, proposa-t-il.

- Et moi dans le champ de l'autre côté, déclara Albert.

- Pendant ce temps, je vais aller voir à la ferme là-bas, les habitants auront peut-être vu quelque chose, précisa l'institutrice.

Après plus d'une heure de recherches vaines, les trois adultes découragés n'avaient toujours pas retrouvé Maeva.

- On va bientôt partir ? demanda Lila, les bras chargés de fleurs, coupées au bord de l'autoroute.

- Nous ne partirons pas d'ici avant avoir retrouvé Maeva, déclara l'institutrice.

- Maeva ? Pourquoi ? Vous la cherchez ?

- Oui, depuis plus d'une heure !

- Elle avait rendez-vous chez le dentiste, alors elle a fait du stop et une voiture s'est arrêtée pour la prendre.

- Hein ! Mais tu ne pouvais pas le dire plus tôt ?

- Personne ne m'a rien demandé, s'exclama la fillette indignée. Et puis, vous auriez pu l'appeler sur son portable au lieu de la chercher.

Évidemment, aucun des trois adultes n'avait pensé au télèphone.

L'institutrice appela donc Maeva. Celle-ci était bien arrivée chez le dentiste et à présent, elle était rentrée chez elle. Tout allait bien.

Les enfants remontèrent dans le bus, qui redémarra en dégageant une grosse fumée blanche. Mais Albert ne semblait pas inquiet et il ramena tout le monde à l’école où ils arrivèrent avec plus d'une heure de retard.

Les enfants avaient adoré la sortie et l'institutrice organisa une exposition des photos du safari.

Bien évidemment, Jean-Marie avait fait disparaitre celles de Louis dans la cage de l'orang-outan et celles de l'hippopotame qui le poursuivait.