— Marcel, le médecin viendra au bout de quelques minutes, es-tu prêt ?

Le petit garçon de cinq ans hocha la tête.

— Tu ne veux pas enlever ton bonnet ? Il fait trop ...

— Non.

— D'accord, je dois partir, je reviendrai à Midi te donner ton déjeuner.

Marcel se sentait heureux et malheureux au même temps : heureux car Docteur Nabil est le seul qui a le pouvoir de l'arracher de sa coquille, malheureux puisque il doit subir ce très mauvais traitement qui lui donne la nausée.

Le lendemain était son anniversaire mais personne ne s'en souviendra, il en était sûr. Ses parents avaient l'habitude de l'emmener à cette occasion chez sa grand-mère qui lui cuisinait ses plats préférés. Cependant sa mère et son père sont loin, très loin de lui. Sa grand-mère est morte il y a quelques mois. Lui, il est condamné à rester dans cette clinique, peut-être pour le reste de sa vie. Ce qu'il aimait dans cette affaire était son absence de l'école, cependant un monsieur venait chaque dimanche lui donnait quelques leçons d'écriture et de calculs puis quittait l'hôpital.

*

Susan L'infirmière vit que Marcel regardait la télé et ne s'intéressa guère à elle, puis quitta la chambre. Elle a toujours eu de la pitié envers ce petit malade. Depuis un mois il insistait sur que sa tête soit couverte, même pendant les jours caniculaires. Elle se souvient quand elle entra subitement dans la chambre pour le retrouver en larmes ; ses beaux cheveux commençaient à tomber suite à la chimiothérapie. Ses parents lui expliquèrent que les cheveux, c'est comme les dents, ça tombe et repousse plus beaux et plus forts. Néanmoins, il n'accepta jamais que quelqu'un le vit dans cet affreux état, même ses parents ou l'infirmière.

Susan se demandait : Marcel connait-il la gravité de sa maladie ? Elle espérait que non ; en outre, son petit cerveau ne comprendra pas ceci. On lui a dit que c'est une maladie dont on guérit vite, et le traitement est essentiel pour lutter contre les microbes ...

*

Marcel n'aimait pas attendre, mais le voici attendait impatiemment l'entrée du docteur dans sa chambre. L'infirmière s'en alla vite, il aimait rester seul, sans que personne ne voit son hideux visage et sa vilaine tête. Il était sûr qu'elle se moquait de lui. "Tiens, il est chauve. Le pauvre, il devait avoir de bons cheveux auparavant ! " murmurait-elle. Il haussa imperceptiblement ses épaules et continuait de regarder les dessins animés.